BACHELARD - l’invitation au poème
Après avoir mis en évidence, dans un premier ouvrage, les principaux opérateurs d’images, et avoir obtenu une organisation des idées et du vocabulaire – un didacticiel qui circonscrit notre vécu – il est proposé ici au lecteur de suivre l’acheminement du poète qui, de codé devient codant.
Dans la première partie, en tant que codé, l’homme, d’une façon générale, reçoit les informations grâce à ses « puissances de rêve », et devient poète en les rendant opérantes grâce à ses « puissances d’imagination ». Matérielle et dynamique – celle qui gonfle de dynamisme la vue cinématique du monde – ces deux composantes de l’imagination agissent dans une continuité profonde ; les nouvelles images qu’elles engendrent se substituent alors aux archétypes inconscients pour être stockées dans le psychisme du poète.
Dans la seconde partie, on le retrouve, codant, s’attachant à faire vivre cet acquis grâce à ses « puissances d’expression poétique ». Le chapitre qui la clôt donne une nouvelle grille de lecture à cette production poétique.
Ière PARTIE : CODÉ
OPÉRATION RECEVOIR
L’HOMME ET SES PUISSANCES DE RÊVE
LES VALEURS INCONSCIENTES DE L’HOMME
LES RÊVERIES MATÉRIELLES
LE DESTIN ESTHÉTIQUE DES RÊVES
OPÉRATION ENVOYER
LE POÈTE ET SES PUISSANCES D’IMAGINATION
LES IMAGES LITTÉRAIRES (leur aptitude à renouveler les arché-
types de l’inconscient)
LES COMPOSANTES DE L’IMAGINATION :
SA COMPOSANTE MATÉRIELLE(celle qui unit les images
littéraires et les substances)
SA COMPOSANTE DYNAMIQUE (celle qui constitue le musée
des allures)
IIème PARTIE : DE CODÉ À CODANT
OPÉRATION TRAITER
CHAPITRE I
LE POÈTE ET SES PUISSANCES D’EXPRESSION POÉTIQUE
LES MOTS – LES SYMBOLES
LES MYTHES – LES IMAGES
LES MÉTAPHORES – LES COMPLEXES
CHAPITRE II
LES POÈTES DES QUATRE ÉLÉMENTS ET LEURS ARCHÉTYPES ONIRIQUES
ANNUNZIO (d’) – BALZAC – BAUDELAIRE – HUGO – LAMARTINE – NIETZSCHE – NOVALIS – POE – RILKE – SHELLEY –VALÉRY
SYNTHÈSES
Présentation
Cet ouvrage a été conçu à partir des images littéraires que Gaston Bachelard a patiemment sélectionnées en tant qu’images capables de renouveler nos archétypes inconscients : ce sont autant de doubles-sens, parfois de triples-sens, qui s’échangent dans les ‘correspondances’(similitudes) constitutives de l’espace poétique. Une pédagogie nouvelle est ainsi mise à notre disposition à partir des archétypes.
La Nature est poète, c’est-à-dire source d’expressivité : elle nous code. « L’invitation au poème » que nous lance Gaston Bachelard est celle d’un épistémologue qui a accepté de décentrer sa pensée sur l’inconscient : référant le réel aux rêves, il s’est mis en mesure de participer à une nouvelle genèse qui prend sa source dans les éléments naturels. Ils atteignent un domaine que le seul entendement ne pourrait pénétrer. Car, ce qu’il faut entendre par poésie, ce n’est ni une rêverie forcée, ni une coquetterie : c’est comme le dit Marcel Camus, « la découverte de l’élément caché dans les réalités passagères ». Les éléments naturels, caractérisés par Bachelard comme les hormones de l’imagination, viennent aider à l’assimilation intime du réel dispersé dans ses différentes formes ; ils sont à la base des quelques cinquante archétypes – sortes de ‘spots’– répertoriés dans deux « synopsis », qui constituent le tremplin de nos images familières ; aux dires de cet auteur, ils résument « l’expérience de l’homme devant des situations typiques », c’est-à-dire dans des circonstances qui ne sont pas particulières à un individu, mais qui peuvent s’imposer à tout homme. C’est dire que chacun de nous à la possibilité de s’y reconnaître.
Disponibilité du document (par clic gauche) :