L’exégèse patristique ou exégèse des Pères de l’Eglise, est doublement méconnue. Elle est relative à une période qui n’intéresse plus qu’une infime minorité de chrétiens et les textes qui la concernent, ceux de l’Ancien Testament, font rarement partie de l’enseignement qui leur est prodigué. La présente recherche, comme « retour aux sources », a pour objet de combler ces lacunes. Qui sont ces Pères de l’Eglise ? Sont généralement désignés par cette expression, selon un choix de la tradition ecclésiastique, certains écrivains de l’Antiquité chrétienne tenus pour d’authentiques garants de l’orthodoxie de la foi. L’appellation de « Père » pour désigner ces docteurs remonte à la plus haute antiquité. Elle correspond tout d’abord à la relation de maître à disciple dans la chaîne de tradition vivante dont ces premiers chrétiens se plaisent à souligner la continuité et l’unité depuis le Christ et les Apôtres jusqu’à eux. C’est ce point de vue que, pour l’avoir vécu, Clément d’Alexandrie amis en évidence dans ses Stromates[1] : « Ces maîtres, conservant la tradition authentique du bienheureux enseignement issu tout droit des saints Apôtres Pierre, Jacques, Jean et Paul, chaque fils recevant l’enseignement de son père, se sont perpétués jusqu’à notre époque, grâce à Dieu, pour déposer en nous ces belles semences de leurs ancêtres et des Apôtres ». Les maîtres spirituels des différentes communautés chrétiennes (Alexandrie, Antioche, etc.), c’est-à-dire les évêques, dans la continuité de la tradition ecclésiastique, reçoivent donc ce titre de « Père » en priorité. Mais peu à peu, notamment chez saint Augustin et Vincent de Lérins, s’est faite jour la notion des Pères de l’Eglise pour désigner les témoins authentiques de la doctrine chrétienne[2]. A la découverte du sens caché de l’Ecriture Dès que l’on a eu foi en Dieu comme auteur de l’Ecriture (et les Pères furent de ceux-là), un système de recherche parfaitement cohérent a pris naissance. L’Auteur divin ne pouvant se livrer par des concepts humains a parlé par énigmes ; d’où la présence dans la Bible, au-delà du sens ordinaire, des mots d’un autre sens, « spirituel », « mystique », « divin », caché sous le premier. « Dieu dit une chose pour en signifier une autre plus profonde », de sorte que l’exégète, lorsqu’il donne une interprétation allégorique d’un texte, « ne prétend pas ajouter un sens nouveau mais retrouver le sens que Dieu y a mis. Quant aux évènements qui sont racontés, ils ont bien pu avoir lieu, mais la vraie question pour l’exégète, est de savoir pourquoi Dieu nous les raconte ». C’est sans doute qu’ils sont symboles d’autre chose, de sorte que le problème global qui se pose est de retrouver la pensée de Dieu sous des symboles. L’étude qui fait suite comprend deux parties : 1ère partie – Les Livres du Pentateuque (3 fichiers) ; 2ème partie – Les Livres historiques (5 fichiers). [1] Nous aurons l’occasion de revenir plus longuement sur la filiation qui va de Panthène à Origène, au centre de laquelle il se trouve. [2] Saint Jérôme et Origène comptent au nombre des bénéficiaires de cette extension de sens.
Date de création : 29/12/2006 @ 10:57
Dernière modification : 12/03/2007 @ 18:01
Catégorie : Théologie 1
Page lue 156 fois
Prévisualiser la page
Imprimer la page
|