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    Parcours ricordien - La pensée de Paul Ricoeur chez E. Macron

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    LA PENSÉE DE PAUL RICŒUR CHEZ
    EMMANUEL MACRON

     

    I /  DÉCRYPTAGE (Radio Notre-Dame)

    Publié le 18 mai 2017

    François Dosse et Olivier Abel ont tous deux très bien connu le philosophe Paul Ricœur. Dans Décryptage, ils nous apportent leur éclairage quant à l’influence du philosophe sur l’homme politique qu’est Emmanuel Macron.

    Fascination entre les deux hommes

    Nos deux invités s’accordent à dire que Ricœur est à la fois un « philosophe du dialogue » et un « philosophe de l’action ». Dans une de ses lettres au philosophe, le jeune Macron lui écrit : « Je suis comme l’enfant fasciné à la sortie d’un concert ou d’une grande symphonie » et reconnaît que la pensée de Ricœur « fait naître des questions » en lui.
    C’est François Dosse, professeur d’Epistémologie à Sciences Po, qui permet la rencontre entre l’étudiant de 21 ans et le philosophe de 86 ans. Macron a « un talent intellectuel hors du commun » dit-il, ce qui ne l’empêche pas d’être « très sympathique, curieux et très souriant ». De son côté, Olivier Abel connaît Paul Ricœur depuis sa jeunesse et leur rencontre à Châtenay-Malabry avec Les murs blancs, une « agora intellectuelle ». « Paul Ricœur admire les hommes d’action qui ont le sens du moment opportun ».

    Apports de Ricœur à Macron

    Macron affirme que Ricœur l’a « rééduqué sur le plan philosophique ». Pour Olivier Abel, l’explication réside dans le fait que « Ricœur a pointé la possible intersection de l’éthique et du politique ; la conception du Bien, du Bon, en politique ; du souhaitable et du réalisable ». Emmanuel Macron est convaincu qu’« en politique, il n’y a ni vérité absolue, ni relativisme, il n’y a plus que des opinions qui s’affrontent ». Au fond, la pensée politique serait l’aboutissement d’une construction collective.

    « Je ne vois pas comment on pourrait penser la démocratie, si l’on ne peut dire ce qu’est un être de décision » disait Paul Ricœur. « Toute la difficulté du politique aujourd’hui réside dans ce paradoxe entre la demande permanente de délibération et l’urgence de la décision » analyse Emmanuel Macron. Pour parvenir à nos fins, Olivier Abel nous affirme qu’il faut « articuler une très grande transparence horizontale, nécessaire à la délibération, et recourir à des rapports plus verticaux, nécessaires à la décision. Sinon, c’est soit l’autoritarisme, soit l’inaction politique ».
    Chez Ricœur, « la dimension verticale » permet à la fois de « juguler la violence et protéger les plus faibles », mais elle est aussi liée à « l’antérieur, à l’Histoire et à la Mémoire » conclut Olivier Abel. « C’est en découvrant son endettement envers tout le passé, le passé des institutions, de la France, de la société… que justement [l’homme] est autorisé à son tour ».

    Le « et en même temps » de Macron

    « La pensée de Ricœur n’est pas une pensée systématique, c’est une pensée ouverte » explique François Dosse. En 1957, Ricœur refuse de tomber dans le scepticisme ambiant comme les autres intellectuels de Gauche, aussi il développe sa pensée autour du « paradoxe politique ». On est toujours entre « la tradition du contrat social de Rousseau et la tradition de critique de la domination de l’Etat de Machiavel ou de Marx » constate François Dosse. « On est dans l’idée fausse du « ni- ni- », or pas du tout. Pour Macron, c’est « et la Droite » ». « Pour être réformiste, il faut être révolutionnaire » disait Paul Ricœur en soutenant Cohn-Bendit, en 68. Un clin d’œil peut-être au livre de campagne d’Emmanuel Macron intitulé Révolution.
    Elu par « la France qui gagne », Macron doit être vigilant au « danger d’une politique de clientèle » prévient Olivier Abel. Il est important de « ne pas faire le deuil de la vérité en politique ». Abel rappelle également l’importance de la « vulnérabilité écologique » et de la « vulnérabilité culturelle ». « Nous sommes responsables du fragile », car comme le disait Paul Ricœur « A pouvoir inédit, puissance inédite, responsabilité inédite ».

     

     II / RICŒUR OU MACHIAVEL, MACRON DOIT CHOISIR (Christophe de Voogd*)

    Publié le 17/11/2017

    Figaro Vox

    TRIBUNE - Le président entend-il promouvoir une « mémoire équitable » ou une mémoire triée sur le volet qui ne serait pour lui qu'une arme politique, s'interroge l'historien.

    La forte teneur commémorative de l'actualité, entre 11 et 13 novembre, invite à un examen du rapport au passé de celui qui, par sa fonction, est le grand officiant de notre mémoire collective. Monarchie républicaine oblige, le président de la Ve République, quel qu'il soit, doit donner sens aux dates cruciales de notre histoire, douloureusement anciennes (1914-1918) ou cruellement récentes (2015-2016). Et l'on sait comment, d'anniversaires des deux guerres mondiales en hommages aux victimes du terrorisme, François Hollande est tombé dans une forme de « commémorationnite » aiguë.
    Mais, dans le cas d'Emmanuel Macron, le sujet prend un tour nouveau et, pour tout dire, captivant. D'abord parce que le candidat a fait un grand usage dans sa campagne électorale, d'Alger à Oradour, des enjeux mémoriaux. Ensuite parce que, dès son arrivée à l'Élysée, il a nommé un proche, Sylvain Fort, comme conseiller « discours et mémoire »: rapprochement qui semble indiquer le désir présidentiel d'écrire son propre récit du passé – et sans doute aussi de son quinquennat. Mais surtout parce que Macron est un véritable spécialiste des relations entre histoire et mémoire.

                                                   Macron président suit-il la leçon de Ricœur philosophe…
                                                   et de Macron, spécialiste de la mémoire ? Il se pourrait
                                                   bien que, derrière cette question apparemment mineure, se

                                                   joue une part substantielle du succès de l'agenda présidentiel.

    L'on a à juste titre rappelé sa proximité biographique et intellectuelle avec le philosophe Paul Ricœur dont il fut l'assistant. Or cette collaboration a surtout eu pour objet le livre de Ricœur consacré à La Mémoire, l'histoire, l'oubli ; et c'est à l'occasion de la publication de cet ouvrage en 2000 que le jeune Macron (il n'avait pas 23 ans) en donna, pour la revue Esprit, une longue et savante lecture, sous le beau titre de « La lumière blanche du passé ».
    C'est donc très légitimement à cette aune théorique que l'on peut et doit mesurer sa pratique politique dans ce domaine. Macron président suit-il la leçon de Ricœur philosophe… et de Macron, spécialiste de la mémoire? Il se pourrait bien que, derrière cette question apparemment mineure, se joue une part substantielle du succès de l'agenda présidentiel.
    Car qu'est-ce, idéologiquement, que le « macronisme » sinon la volonté de dépasser les clivages entre droite et gauche, entre groupes sociaux, entre pays, entre cultures, qui sont autant de facteurs d'antagonisme ou d'immobilisme? Et qui puisent leur énergie dans d'intenses guerres de mémoire.

                                  L'exercice est plus aisé dans le cas franco-allemand après soixante-dix
                                  ans d'efforts continus que sur le plan intérieur, notamment lorsque les

                                  enjeux mémoriels se colorent de religion.

    D'où le grand projet d'une « réconciliation des mémoires » d'une « mémoire apaisée », voire   « partagée », qui a trouvé son aboutissement dans le récent discours du Hartmannswillerkopf. À cette occasion, le président a fait droit aux souvenirs de l'autre en évoquant l'humiliation allemande après le traité de Versailles. Parfaite application d'une recommandation de Ricœur: pratiquer la « culture de la considération », prendre en compte les « récits de vie qui sont ceux de l'autre », seul moyen de remédier aux « haines héréditaires ».
    Mais voilà: l'exercice est plus aisé dans le cas franco-allemand après soixante-dix ans d'efforts continus que sur le plan intérieur, notamment lorsque les enjeux mémoriels se colorent de religion, comme on le mesure à la fracassante collision identitaire de la croix de Ploërmel et des prières de rue à Clichy.
    Or force est de constater que le président reste bien discret sur ces sujets ; force est aussi de relever son attachement contradictoire au « roman national » à la Lavisse et à L'Histoire mondiale de la France de Patrick Boucheron ; mais plus encore de noter la confusion systématique dans ses discours entre « histoire » et « mémoire ». Certes, et contre la conception d'un Pierre Nora, « la mémoire est la matrice de l'histoire », affirme Ricœur ; il n'en revient pas moins à cette dernière, précise-t-il, d'accord sur ce point avec Nora, « de corriger, de critiquer, voire de démentir la mémoire d'une communauté, lorsqu'elle se replie sur ses souffrances propres au point de se rendre aveugle et sourde aux souffrances des autres communautés ».
    Non pas « devoir de mémoire » (expression « lourde d'équivoque » estime Ricœur, et pourtant usuelle chez Macron), mais « devoir de justice » : car « que serait une mémoire heureuse qui ne serait pas une mémoire équitable ? » Voilà le sens profond, ricœurien, du fameux « en même temps » qui ne saurait se comprendre comme un balancement rhétorique (et technocratique) sans conclusion claire, et encore moins comme un désir de ménager la chèvre et le chou.

                                             Il faudra évoquer « en même temps », lors de la commémoration
                                             de l'esclavage, les deux grandes traites négrières : l'occidentale

                                             et l'orientale ; et « en même temps » encore, l'esclavage des
                                             Africains et des Européens dans l'Empire ottoman.

    Perspective philosophique qui a des conséquences très pratiques. Même si l'expression de      « crime contre l'humanité » à propos de la colonisation a probablement échappé au candidat Macron, il était mal venu de conforter à Alger le discours victimaire de la dictature en place. À Alger, c'était « en même temps » du FLN, des harkis et des pieds-noirs qu'il fallait parler. Comme il faudra évoquer « en même temps », lors de la commémoration de l'esclavage, les deux grandes traites négrières: l'occidentale et l'orientale ; et « en même temps » encore, l'esclavage des Africains et des Européens dans l'Empire ottoman. Telles sont les exigences d'une « mémoire équitable ».
    À moins que Machiavel, autre grand inspirateur de Macron, qui y a consacré son mémoire de maîtrise, ne vienne corriger les leçons de Ricœur? Que la mémoire – sélective et orientée – ne soit pour lui, comme pour tant de princes, des pharaons à Napoléon, qu'un instrument du pouvoir?
    Ce serait regrettable car notre nouveau président a toutes les armes, politiques et intellectuelles, mais aussi de caractère, pour s'opposer aux redoutables guerres de mémoires qui hantent la France et ravagent le monde.

    Normalien et docteur en histoire, Christophe de Voogd enseigne à Sciences Po les idées politiques et les guerres de mémoires.

     


    Date de création : 03/12/2017 @ 12:35
    Dernière modification : 03/12/2017 @ 12:40
    Catégorie : Parcours ricordien
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