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    Economie - L'économie numérique

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    L’ÉCONOMIE NUMÉRIQUE

     

    LA DICTATURE INVISIBLE DU NUMÉRIQUE[1]

     

    Pour tenter de sortir de la dépendance aux marchés financiers, trouver un nouveau souffle, le système mise sur les accords de libre-échange, mais aussi et surtout sur le numérique et les entreprises d’Internet, ce « septième continent[2] »

    Celles-ci sont incarnées par les GAFA, Google, Apple, Facebook, Amazon, auxquels il faut ajouter Microsoft , pour constituer les GAFAM[3]. Ce sont les nouveaux maîtres du monde, ou du moins ils aspirent à l’être. Le capitalisme numérique, inspiré de ce qu’on appelle le modèle californien, présente les mêmes caractéristiques que le capitalisme financier. L’un de ses thuriféraires en est d’ailleurs le petit-fils de Milton FRIEDMAN, Patri FRIEDMAN, pour qui « le gouvernement est une industrie inefficace et la démocratie inadaptée[4] ». La technologie n’est plus un outil, un moyen de développer l’économie pour le bien-être de tous, mais une fin en soi. Une philosophie, même. L’économie numérique, née du mariage de l’informatique et des réseaux de télécommunications, est une nouvelle phase dans les processus de production de biens et de services. Mais elle est plus que cela, puisqu’elle touche toutes les activités humaines. En ce sens, c’est bien une révolution. Cette troisième révolution industrielle (la deuxième ayant eu comme vecteur l’électricité et le pétrole) a une matière première : les données. Des données que les progrès technologiques permettent de traiter, de stocker, d’exploiter, de tronquer, voire de truquer.

    Les prévisions pour l’avenir

    « En 2020, on traitera par an 40 zettaoctets [(1 zettaoctet = 1 millier de milliards de milliards d’octets d’informations], c’est-à-dire plus qu’il n’y a de grains de sable sur toute la planète. On doublera en 2021... et ce n’est que le début. Nous avons la capacité de traiter, de stocker toutes ces données. Les applications sont absolument infinies[5]. » Chaque minute, 300 000 tweets, 15 millions de SMS, 204 millions de mails sont envoyés sur les réseaux. Les GAFA détiennent 80 % des informations personnelles numériques de l’humanité. Sur les treize serveurs qui gèrent les noms de domaine, neuf sont américains. L’économie numérique, loin de pâtir de la crise, en a profité. On peut même dire qu’elle l’a .accélérée. Au nom du principe de SCHUMPETER : il faut détruire l’ancien monde pour reconstruire le nouveau. Le poids des GAFAM est devenu tel que le pouvoir politique et financier américain ne peut plus rien leur refuser. Les relations avec la NSA (National Security Agency[6]) sont désormais connues. Sans la collaboration des entreprises de la Silicon Valley, pas de réseau Echelon, pas d’écoutes régies par les algorithmes. Derrière l’alibi de la lutte contre le terrorisme, la NSA pratique bel et bien l’espionnage économique et politique, pour le plus grand profit des intérêts américains, qui se trouvent être ceux du big business et des GAFAM.

     Ce qui reste du pouvoir politique a mis des années à comprendre que la prospérité de ces

    entreprises numériques était également fondée sur des pratiques systématiques d’optimisation, pour ne pas dire d’évasion fiscale

    Les nouveaux piliers de l’économie américaine

    Aujourd’hui, on essaie, des deux côtés de l’Atlantique, de récupérer un peu de matière fiscale, mais la puissance de ces trusts du XXIe siècle est devenue telle qu’ils ont des moyens de chantage fort efficaces. Les GAFAM, comme les grandes banques, sont devenus les piliers de l’économie américaine. Il suffit de regarder les palmarès des capitalisations boursières. Aux deux premiers rangs : Alphabet, maison mère de Google, avec plus de 750 milliards de dollars, et Apple, 670 milliards. On peut y ajouter Amazon (370 milliards), Microsoft (390), Facebook (200), Oracle (180). Le Nasdaq est le lieu de cotation privilégié à New York des entreprises technologiques du monde entier.

    Ces géants du Web sont assis sur des montagnes de cash, localisées dans les paradis fiscaux. Cela leur permet de faire une razzia sur toutes les start up qui peuvent les intéresser. Chaque jour, on annonce un nouveau rachat. Tous les secteurs d’activité sont concernés : l’intelligence artificielle bien sûr, les drones, l’éducation, la médecine... À coups de milliards de do1lars, ces géants cherchent à conserver leur position monopolistique. À l’image de ce qu’avaient fait les Rockefeller dans le secteur pétrolier au début du XXe siècle. Mais cette fois, le cas de figure est très différent. Car, avec leur monopole sur le traitement des données, ces nouveaux trusts du numérique touchent à tous les domaines de l’activité humaine, à la vie privée, au comportement des individus.

    L’idée sous-jacente est de conférer au système bancaire le monopole de la circulation monétaire

    En valorisant le concept de communauté d’utilisateurs hors frontières, qui correspond à une idéologie hyper individualiste, ces géants du Web ont monté les populations contre les États et ceux qui sont censés les incarner, pour mieux asseoir leur domination.

    Capitalisme financier et capitalisme numérique vont se faire la courte échelle en matière de moyens de paiement. L’idée, non encore exprimée officiellement, est de donner au système bancaire le monopole de la circulation monétaire. Comment ? En supprimant peu à peu les espèces. « Le 7 avril 2057, les collectionneurs s’arrachent les vieux billets en euro. » Cet épisode du Journal du futur, la série estivale d’anticipation de RTL saison 2016, ne nous transporte pas dans un monde où la monnaie unique, disparue, fait le bonheur des numismates. C’est un monde où le billet, le cash, s’est évanoui au profit des moyens de paiement électroniques, voire d’une monnaie digitale lointaine cousine du Bitcoin. «Le mouvement est irrémédiable, et on voit déjà apparaître un nouveau système qui ringardise les banques traditionnelles : la blockchain. Désormais, on fait confiance à son collègue et plus aux organismes bancaires. La technologie garantit la confidentialité », tel est le constat fixé en 2016 sur lequel se fonde l’anticipation. Pour l’auditeur, une bonne nouvelle au moins dans ce maelstrôm : la disparition des banques. Grossière erreur. Outre que cette petite pastille est sponsorisée par BNP-Paribas, les banques elles- mêmes sont déjà sur le qui-vive pour organiser cette transition, comme l’a révélé un article du New York Times[7].

    En réalité, le cash est devenu le nouvel ennemi numéro un de la finance. Mais pas question d’avancer au grand jour

    C’est sous le prétexte toujours efficace de lutte contre le crime organisé, friand de grosses coupures, qu’au début 2016 la Banque centrale européenne, renonçant à retirer de la circulation purement et simplement le billet de 500 euros, a finalement cessé toute nouvelle émission. À l’été 2015, toujours avec le même argument qui fait mouche dans le public, le gouvernement français a réduit le plafond de paiement en liquide à 1000 euros. Sauf que cette restriction ne s’applique pas aux résidents étrangers (spontanément honnêtes, selon le gouvernement), puisque ceux-ci peuvent encore faire leurs emplettes en cash à hauteur de 15000 euros. Ce seul grand écart incite à chercher ailleurs que dans la lutte contre la délinquance l’objectif de mise à mort des espèces sonnantes ou de papier. Parmi les économistes les plus investis dans cette grande corrida, s’est imposé Larry SUMMERS. L’ancien ministre de l’Economie de Bill Clinton (l’homme à qui l’on doit la fin du Steagall Act, principal fait générateur de la crise de 2008), champion du lobby bancaire, a mis une banderille[8] remarquée. Celle de Kenneth ROGOFF[9], professeur de finance au MIT, qui lui dispute le titre, donne cependant la clé du mystère.

    Dans un papier académique, ROGOFF explique que le billet, en ce qu’il représente une créance sûre et certaine sans taux d’intérêt, est une menace pour le système financier

    Plus encore depuis que les banques centrales des principales zones monétaires de la planète ont été contraintes de pratiquer une politique inédite de taux d’intérêts négatifs. Dès lors, stocker du cash en liquide est plus intéressant que de le déposer à la banque. Pour les particuliers, mais aussi les grands groupes. Munich RE, un des principaux réassureurs de la planète, a officiellement mis en place cette stratégie, bourrant ses coffres de cash et d’or. Disposer de liquidités permet de s’abstraire du pilotage de la monnaie et conduit donc mécaniquement à réduire sensiblement les effets de la politique monétaire. En tout cas à permettre à un certain nombre d’acteurs de s’en abstraire. Tel est l’argument de ROGOFF. Très bien, sauf que l’agrégat M1 (composé de l’ensemble de la monnaie en pièces et billets), comme le désignent les comptables nationaux, ne représente qu’epsilon au regard des masses d’argent enregistrées dans les livres des banques. Mais là encore l’argument d’efficience n’épuise pas la question. Parmi les États les plus en pointe sur la disparition du cash : Singapour. La cité-Etat n’est pas seulement une puissance économique, elle est à la fois le modèle singulier d’une société riche à fort contrôle social et une place offshore. Preuve s’il en est que l’argent sale s’accommode très bien de l’absence de cash, comme l’ont bien compris les mafias qui adorent le Bitcoin. « Vers une société sans cash ?» : dans un papier de 2003[10], )

    Laurence SCIALOM, professeur à l’université Paris-Ouest-Nanterre, avait déjà bien vu les enjeux, qui vont nettement au-delà de la simple efficience économique

    « Une fois disparu le sigle monétaire, l’anonymat et l’absence de contrainte de sécurisation qu’il garantit, la monnaie ne deviendra-t-elle pas un puissant dispositif de contrôle social ? » La réponse, à l’évidence, est dans la question.

    L’ubérisation est une paupérisation

    « Ces emplois ne reviendront jamais ».Telle fut la réponse lapidaire de Steve Jobs à Barack Obama, qui lui demandait de rapatrier aux Etats-Unis des emplois manufacturiers. Depuis, les ténors de la Silicon Valley ne ratent jamais une occasion de répéter ce message. Ces emplois délocalisés dans les pays à bas coût de main-d’œuvre et à faible réglementation environnementale reviendront d’autant moins que demain la plupart n’existeront plus. Les robots auront pris leur place. Pas seulement sur les chaînes de production, mais aussi dans les laboratoires. Le robot de demain ne se contentera pas d’effectuer une tâche répétitive même complexe, il s’adaptera. Mieux même, il participera à l’amélioration de ses performances. Non seulement il n’y aura plus d’ouvriers, de techniciens, mais il n’y aura même plus d’ingénieurs, voire de concepteurs. Le rêve des docteurs Folamour de la Silicon Valley risque de devenir réalité.

    La technologie se nourrit de la technologie

    Elle est dans les mains de ces nouveaux maîtres du monde qui ont engagé une course de vitesse pour devenir incontournables et rendre inéluctable l’avènement de ce capitalisme numérique. Quels que soient les dégâts humains et sociaux. Sans se préoccuper d’éthique. Sans se poser de questions existentielles. Et si besoin est, ils feront appel au sentiment patriotique, les seuls capables de contester leur monopole étant les géants chinois du secteur (Baidu, Tencent, Alibaba...) et les Russes. La Chine et la Russie ne sont-elles pas les deux nouveaux ennemis du camp du Bien que prétend incarner la démocratie américaine ?

    S’il est impossible de chiffrer avec précision les pertes d’emploi que cette troisième phase d’automatisation de la production va engendrer, son impact sur l’emploi n’en sera pas moins ravageur. De différentes études américaines, on peut estimer que, d’ici à vingt ans, les algorithmes et la nouvelle robotique auront détruit environ 50 % des emplois actuels. « Rien d’étonnant, nous explique-t-on, ce sont les emplois du passé qui disparaissent. Ils vont être remplacés par de nouveaux emplois, une nouvelle approche du travail. » Cela fait des années, pour ne pas dire des décennies, que l’on nous tient ce discours. Ces emplois nouveaux, ce sont essentiellement ceux générés par les nouvelles plateformes de distribution, qui suppriment tous les intermédiaires entre acheteurs et vendeurs. Les noms des nouveaux acteurs sont universellement connus, les NATUR : Netflix, Airbnb, Telsa, Uber... Ils cherchent à acquérir, comme leurs aînés des GAFAM, des positions monopolistiques.

    Le modèle des NATUR est pratiquement identique à celui des GAFAM

    Très peu de frais fixes, le moins possible de salariés, une optimisation fiscale totale, une capitalisation boursière surévaluée. Et bien sûr, des algorithmes très performants. S’ajoute à cela une communication fort habile.

    Ce que l’on a appelé l’ubérisation du monde est en fait la mise en concurrence totale de chacun par tous, et de tous par chacun. Un combat qui peut paraître populaire, parce qu’ainsi on s’attaque à des petits monopoles, des professions réglementées, des secteurs protégés, des rentes de situation. Le numérique casse toutes les règles du jeu. Au même titre que le libre- échange absolu. Il ne faut pas être dupe. En filigrane, c’est tout un modèle juridique, économique, social, qui s’impose. Les notaires, c’est bien connu, n’ont pas bonne presse en France. Pourtant, ce sont des officiers ministériels. Comme tels, ils garantissent la conformité des actes signés entre particuliers. Notamment pour les biens immobiliers. Cela n’a l’air de rien, mais c’est beaucoup, lorsqu’on compare le système français à ce qui se passe dans d’autres pays où les mauvaises surprises ne sont pas rares. Les frais prélevés par les notaires, à ne pas confondre avec les droits d’enregistrement de l’Etat, sont très faibles (1 %) par rapport au travail fourni et surtout à la garantie accordée par le notaire. On voudrait aujourd’hui faire sauter ce système pour le remplacer par de simples contrats entre parties, rédigés par des avocats. Le modèle anglo-saxon. Il n y a plus de garanties. En cas de litige, il faudra engager des procès coûteux... en avocats.

    En fait, cette ubérisation va se doubler d’une très grande instabilité juridique

    La caractéristique de ce capitalisme numérique, c’est l’instabilité permanente. C’est le pendant de ces accords de libre-échange où les Etats, les collectivités seront à la merci des tribunaux d’arbitrage et de procédures interminables lancées contre eux par les multinationales. L’objectif de ces plateformes est, bien sûr, de casser les prix. Ce qui ne peut que séduire dans un premier temps le consommateur. Selon le Boston Consulting Group, l’automatisation, la numérisation de la société entraînera, d’ici à 2025, une baisse de 16 % du coût total de la main-d’œuvre. C’est exactement le même processus que l’on a connu avec les délocalisations massives en Chine et ailleurs. Seul problème, c’est qu’on oublie toujours que le consommateur est aussi un producteur. Il achète moins cher certains biens, mais son pouvoir d’achat diminue régulièrement. Pis, il a de plus en plus de mal à trouver ou à retrouver un emploi.

    Qu’à cela ne tienne. Les idéologues du numérique ont une réponse : l’économie collaborative, l’autoentrepreneuriat, le partage. L’autoentrepreneuriat est au XXIe siècle ce que l’artisanat, les indépendants étaient au XXe. Ce ne sont pas cependant les mêmes revenus. L’autoentrepreneuriat est un palliatif, un substitut. S’il s’est développé sur les deux rives de l’Atlantique, c’est tout simplement parce que les plus dynamiques des chômeurs n’ont trouvé que ce moyen pour exercer un minimum d’activité. Au rabais. Reste que l’autoentrepreneuriat est la mort des systèmes de protection sociale bâtis durant les Trente Glorieuses.

    En escamotant les cotisations employeur, on revient aux beaux jours de ce capitalisme de la seconde moitié du XIXe siècle

    Un capitalisme déjà globalisé, dont les excès avaient engendré le communisme et débouché sur la guerre de 1914. Aujourd’hui, la globalisation à outrance, la numérisation, et leurs excès, sont le terreau du populisme, des extrémismes.

    Comme les revenus des classes moyennes diminuent, on leur propose, grâce aux plateformes, non seulement de payer un peu moins cher, mais de rentabiliser les quelques actifs qu’ils ont encore. On met en location son appartement par Airbnb, sa voiture, son bateau. On partage une location, un trajet, on propose des repas chez soi. Tout cela, évidemment, en essayant de ne pas payer d’impôts. Au passage, les plateformes engendrent toujours plus de profits délocalisés avec le minimum de salariés. Et des secteurs entiers d’activité sont déstabilisés. Certes, il serait absurde de nier les services rendus par ces plateformes. Mais on ne peut pas accepter qu’elles ne respectent aucune règle et pratiquent une concurrence déloyale, en contournant toutes les législations. Certains, qui se croient jeunes, s’imaginent qu’il suffît de prendre le train « en marche », de coller au mouvement californien, de vanter la réforme pour la réforme. Ils devraient pourtant se souvenir qu’un système économique ne peut perdurer que si une part des gains de productivité est redistribuée sous forme de salaires. Or, avec le numérique, les automates, ces gains sont de moins en moins redistribués vers ceux qui travaillent. Ils sont confisqués pour l’essentiel par les nouveaux trusts et leurs actionnaires.

    Comment éviter que les populations paupérisées ne se révoltent ?

    Comment faire en sorte qu’elles continuent d’acheter les produits proposés par les géants du Web, alors que la masse de travail disponible diminue ? Une vieille idée ressurgit : l’allocation universelle. Une sorte de RSA-Smic, distribué tout au, long de la vie. D’autres prônent un revenu contributif, qui ouvre à l’individu le droit « à un temps dédié au développement de ses savoirs » ! Traduisez: l’individu alternera des périodes où il sera employé et rémunéré. Avec des moments où il sera chômeur mais se formera. Une sorte de régime des intermittents du spectacle appliqué à l’ensemble de la population. A ceci près que le financement en est impossible. Sauf à réduire drastiquement et les revenus du travail et les allocations en période de non-emploi, et, bien sûr, les cotisations sociales. S’il le faut, les géants du Web sont prêts à faire quelques concessions. Et à nous payer – le moins cher possible – les données sur nous-mêmes qu’ils accumulent chaque jour gratuitement. Une sorte de consentement tacite à une nouvelle forme d’esclavage.

     

    COMMENT SURVIVRE À CETTE DÉFERLANTE ?

    Cela commence par la remise en cause de la double hégémonie qui nous étouffe : celle des États-Unis et de ses multinationales, et d’une Allemagne d’Angela Merkel qui ne peut rien refuser aux Américains. La bataille du TAFTA est essentielle. Si l’UE le ratifie, nous aurons perdu toute marge de manœuvre et l’histoire se terminera tragiquement. Il ne s’agit pas de renoncer au libre-échange, mais d’établir les règles pour des échanges loyaux et équilibrés. La France doit ainsi militer pour l’élaboration d’un nouveau Bretton Woods monétaire. Où le dollar ne serait plus l’étalon ; où le marché des changes obéirait à quelques règles limitant le dumping monétaire.

    Pour que la voix de la France soit entendue un peu mieux qu’aujourd’hui, il faut aussi une double condition.

    • Remettre de l’ordre chez nous et avoir une stratégie à long terme, une politique étrangère autonome. Non qu’il faille forcément remettre en cause notre adhésion à l’Union européenne, ou les bonnes relations avec les États-Unis. Mais la politique étrangère de la France – et qui sait, demain, d’une Europe repensée sur d’autres bases – ne doit pas se décider à Washington. Nos intérêts ne sont pas toujours les mêmes. La Russie ne peut être ostracisée. Quant à la Chine, il faut cesser de lui faire la leçon sur ce qu’elle considère relever de sa souveraineté, mais lui faire comprendre aussi que le dumping, sous quelque forme que ce soit, n’est pas acceptable. Il y a beaucoup à faire avec la Chine, dès lors que chacun respecte l’autre. Idem pour la Russie. Il ne s’agit pas d’être naïf, mais réaliste. L’Europe n’a pas à se laisser entraîner dans des conflits qui ne sont pas les siens.
    • En revanche, l’Europe en tant qu’idée, et à condition que l’Union européenne réforme totalement ses structures, se recentre sur un noyau dur, peut apporter au monde un nouveau modèle. À base de multipolarité ou des ensembles, des États coexistent et coopèrent, tout en ayant d’autres systèmes politiques, sociaux, voire économiques. Fruits d’histoires, de cultures différentes. En ce sens, nous divergeons aujourd’hui des Anglo-Saxons, qui prônent l’uniformisation autour de leur modèle. Nous divergeons, bien évidemment aussi, de cet islamisme radical qui entend imposer à tous sa vision du monde. Deux modèles qui donnent parfois l’impression d’une alliance objective. On préfère, dans les médias occidentaux, ostraciser la Chine de Xi Jinping et sa répression de la minorité musulmane ouïgour. On préfère diaboliser Vladimir Poutine. Sans parler de l’Iran, où certains à Washington et à Ryad jouent la politique du pire, afin de rendre inopérant l’accord sur le nucléaire et de faire perdre la face aux modérés iraniens. Là aussi, on veut nous obliger au manichéisme. D’un côté, le Bien. De l’autre, le Mal.

    C est là où la France pourrait, si elle le voulait, apporter son message. Pour qu’il porte, notre pays doit faire comprendre aux Européens trois choses.

    • D’abord qu’ils doivent se doter des moyens de se défendre seuls. Sans compter sur les Etats-Unis. Ce qui pose la question de l’OTAN.
    • Ensuite, ils doivent favoriser l’émergence de champions dans toutes les nouvelles technologies, afin de ne pas en laisser le monopole aux Américains.
    • Enfin, ils doivent définir une politique migratoire cohérente. Oui, à l’immigration choisie. Oui, au droit d’asile pour les véritables réfugiés politiques. À une condition : que ceux qui souhaitent venir acceptent les us et coutumes des pays où ils se rendent. L’Europe n’est pas le Canada, ni même les Etats-Unis. Dans le contexte actuel, il faut absolument dégonfler les vagues migratoires. Même si cela passe par des mesures et des actions douloureuses, qui susciteront l’opprobre de la bienpensance. C’est à ce prix que l’on évitera des affrontements, dont on ne sait où ils pourraient conduire.

    La meilleure solution pour poursuivre de tels objectifs serait de refonder l’Union européenne. Ou de la quitter, car il vaut mieux parfois un bon divorce qu’un mauvais mariage.

    Refonder l’Europe est une lourde tâche. Insurmontable, diront certains. Ce n’est pas une raison pour ne pas essayer. Rejeter la forme actuelle de l’UE ne signifie nullement que l’on rêve de s’enfermer à l’intérieur de ses frontières, caricature que véhiculent tous ceux, et ils sont largement majoritaires dans les milieux médiatico-politiques, qui jouent le statu quo ou le chaos. La France doit relancer l’idée d’une Europe indépendante, qui entend être maîtresse chez elle. Inaudible il y a vingt ans, et même encore dix ans, ce discours a plus de chances d’être entendu aujourd’hui chez nos partenaires. Encore faut-il ne pas rejeter ceux que l’on qualifie, le plus souvent à tort, de populistes, voire d’extrémistes de droite. L’idée d’une Europe véritablement indépendante peut faire consensus dans un certain nombre de pays. Les pays baltes s’y opposeront. Quelques autres aussi sans doute. Notamment un pays comme l’Irlande qui, avec sa fiscalité dérogatoire, a clairement choisi le camp des multinationales américaines. D’où l’idée d’un noyau dur. Car l’Europe, l’idée européenne, n’implique pas nécessairement la vassalisation que l’on observe aujourd’hui. Enfin, un quatrième chantier doit être abordé : celui de la fiscalité.

    Le cas d’Apple en Irlande est exemplaire. Il donne la mesure des sommes en jeu. Ces centaines de milliards d’euros d’impôts que ces multinationales n’ont pas versés aux grands pays européens, ces multiples exemptions fiscales que chaque pays accorde à de riches investisseurs (par exemple, le Qatar en France) ont, en réalité, été payés par le contribuable européen, notamment les classes moyennes et les PME. Bref, par tous ceux qui ne peuvent pas, et souvent ne veulent pas, échapper à l’impôt. Car l’impôt est aussi un des éléments de la citoyenneté. Il ne peut pas y avoir deux poids, deux mesures dans ce domaine. Voilà pourquoi la fiscalité, l’élaboration de nouvelles règles pour les multinationales doivent être au centre du projet européen et des propositions que la France pourrait faire. Obligation, pour tous les grands groupes, comme le suggère l’OCDE, de publier leurs comptes, pays par pays (chiffre d’affaires, bénéfices, impôts, effectifs). Application du principe selon lequel l’impôt est dû, là où la vente et la valeur ajoutée se réalisent. Internet et le numérique ont favorisé ces optimisations fiscales. De la même manière, Internet et les algorithmes doivent permettre de tracer les échanges et d’adapter la fiscalité.

    Une Europe – et si cela n’est pas possible, une France – indépendante doit négocier pas à pas avec ces multinationales qui ont perdu l’habitude de trouver face à elles des interlocuteurs déterminés

    Il faudra donc réglementer sévèrement les activités de lobbying et procéder à quelque ménage dans la haute administration, tant à Bruxelles qu’au sein des États membres. Car, comme le disait Einstein : « On ne résout pas les problèmes... »

    Refus du TAFTA, défense et politique extérieure indépendantes, fiscalité harmonisée, immigration contrôlée, régulation des multinationales... À cela doit s’ajouter un changement de paradigme, pour revenir à l’essence même de la naissance du Marché commun : la préférence communautaire avec l’émergence de champions capables de concurrencer les géants du Web américains et chinois. Cela passe par une politique dynamique de l’innovation et de l’investissement dans le numérique. Et plus généralement dans la modernisation de nos économies. Là aussi, il n’est pas question de dresser des murs, d’ériger une ligne Maginot, mais de jouer à fond les atouts que nous avons, de nouer des alliances et de favoriser... la concurrence. Bref, de prendre au mot les thuriféraires de Milton Friedman et de Schumpeter : oui à la concurrence, non aux monopoles. C’est ce qu’ont fait les Chinois, ce que tentent de faire les Russes. Pourquoi la France, l’Europe ne feraient-elles pas de même ? Là aussi, c’est une question de volonté. Peut-on réunir quelques pays européens autour d’un tel programme ? Ce sera difficile. Mais lorsque l’on voit, élection après élection, la montée du rejet d’un système européen dans l’impasse, ce ne devrait pas être impossible. Dans la plupart des pays membres, d’autres majorités sont possibles autour d’un nouveau concept européen : une confédération d’Etats- nations qui respecte la souveraineté de chacun mais protège et défend les citoyens qui en font partie. Il faut pour cela être prêt à jouer le rapport de force. La politique de la chaise vide, aurait dit le général de Gaulle. En tout cas, cela nécessite d’être suffisamment sûrs de la légitimité de la France pour menacer sans complexe de quitter la table.

    Une chose est sûre : la France n’a aucune chance de convaincre ses grands partenaires, à commencer par l’Allemagne et l’Italie, si elle ne procède pas à un aggiornamento.

     Il ne s’agit pas de réformer pour réformer. Ni de casser ce qui reste de notre modèle économique et social pour se conformer à la pensée dominante. Il faut expliquer que libéralisme et protection ne sont pas forcément antinomiques. Oui aux règles du marché. Non à la loi de la jungle. Voilà l’enjeu. A cet égard, la question monétaire est centrale. On oublie qu’avant de soumettre notre économie à une rude adaptation le général de Gaulle commença par dévaluer notre monnaie de 30 %. Là encore, soit nous pourrons persuader nos partenaires, soit nous devrons prendre nos responsabilités. Après tout, l’Europe n’est pas une fin en soi mais un moyen. Et c’est a fortiori le cas de l’euro. Après une phase intense de dérégulation, il est temps de rentrer dans une époque de re-régulation. Comme le monde a évolué, que la troisième révolution industrielle bouscule tous les schémas établis, il faudra en passer par de nouvelles régulations et pas seulement se crisper sur les anciennes. D’où l’importance de l’éducation et de la formation des hommes. D’où la nécessité pour la France de montrer l’exemple en matière de défense.

     Au-delà du combat de coqs des primaires, quelques idées intéressantes émergent ici et là. Ainsi, Arnaud Montebourg a raison de proposer un service national obligatoire de six mois. C’est le moyen de resocialiser certains jeunes ; d’isoler les terroristes putatifs ; d’obliger ceux qui ont la double nationalité à choisir. Pour être français, il faut faire son service national, sinon on opte de fait pour l’autre nationalité. Avec tout ce que cela implique. Un service national mixant maniement des armes et protection civile. Il y aurait là l’armature d’une future garde nationale. Le budget de la Défense doit être sensiblement augmenté. Tout comme celui de la sécurité.

    •  La première tâche d’un gouvernement n’est-elle pas d’assurer la protection des biens et des personnes dont il est le mandant ?
    • La seconde étant de leur assurer une vie décente. D’où l’importance des systèmes de protection sociale. Ils doivent être révisés, ne serait-ce que pour tenir compte de l’allongement de la durée de vie, mais ils doivent être préservés pour l’essentiel. En revanche, ces systèmes ne doivent pas – ne doivent plus – être un produit d’appel pour l’immigration du monde entier. Le sujet est explosif On ne peut pas l’esquiver.

    Le prochain gouvernement doit élaborer un projet cohérent et le proposer à ses partenaires européens

    Il doit surtout faire comprendre à tous que, si la France est consciente de la nécessité de s’unir entre pays amis, elle n’a pas besoin de cette Union actuelle, qui la ruine. Mais il doit aussi immédiatement prendre les mesures drastiques pour redonner confiance et relancer la machine économique. Dans un premier temps, il ne faut rien attendre des multinationales qui feront tout pour éviter de nouvelles régulations. En revanche, on peut encore miser sur le capital national. À condition de ne pas l’ériger en ennemi et de l’associer pleinement à un nouveau pacte sur le partage de la valeur ajoutée et des richesses. D’où l’importance d’une réforme fiscale.

    L’objet de cet ouvrage n’est pas de définir un programme dans le détail, mesure par mesure. Une chose est sûre : l’objectif de 3 % de déficit budgétaire n’est pas atteignable en l’état. On ne peut pas augmenter un certain nombre de dépenses de souveraineté, réformer de fond en comble l’Education nationale, relancer l’investissement là où depuis vingt ans nous n’avons cessé de désinvestir, favoriser l’émergence de start up et faire en sorte qu’elles ne soient pas systématiquement absorbées par les GAFAM et autres NATU, réduire globalement la pression fiscale, tout en respectant les fameux critères de Maastricht. Avant que cette nouvelle politique porte ses fruits, il y aura une période de transition, qui se traduira par un accroissement des déficits. Mais n’est-il pas préférable de favoriser la création de richesses futures au détriment des richesses passées ? Et puis il arrive un moment où il faut savoir prendre ses pertes, comme dit l’autre. Autant dire qu’il faudra transformer une partie de la dette publique en une dette perpétuelle, assortie d’un taux d’intérêt positif hors inflation (autour de 2 %, ce qui correspond à la rentabilité historique du capital).

    Paradoxalement, le numérique et l’émergence de cette société de l’économie[11] peuvent nous aider à reconquérir une certaine indépendance et retrouver de nouveaux chemins de croissance.

    À une condition : que le local et le mondial s’imposent sur le global. Le local, ce sont les circuits courts qui permettent au producteur et au consommateur de retrouver des produits bon marché de qualité. C’est particulièrement vrai pour l’agriculture qui doit redevenir le domaine d’excellence de la France. Car il n’est pas de France, au sens historique et culturel du terme, sans une agriculture puissante, et surtout diverse. Puissante, parce que diverse et de qualité. On a là l’illustration absolue du caractère destructeur de cette uniformisation à partir des techniques industrielles. Ce qui a fait la richesse de l’agriculture française (et la grandeur d’une France qui, quoi qu’il arrive, pouvait nourrir sa population et ses armées), c’est la spécificité de ses terroirs, c’est-à-dire une dimension non reproductible. Parce que nos produits sont uniques, ils ne sauraient être concurrencés par des produits bas de gamme ne respectant aucune norme environnementale, sociale, et surtout gustative. Aujourd’hui, les appellations d’origine constituent un des premiers postes de notre commerce extérieur. Et ce sont également les productions qui créent le plus d’emploi.

    Encore faut-il que la grande distribution n’impose pas sa logique low cost à la totalité de notre tissu économique.

    Les dernières crises laitières nous ont montré une entreprise, Lactalis, capable de faire des marges de 10,5% sur le dos d’agriculteurs au bord du gouffre, capable de les pousser au suicide avec la morgue la plus absolue, payant leur lait 25 centimes le litre quand il leur coûte plus de 30 à produire, et alors que certaines petites laiteries payent le leur 40 centimes pour faire vivre leurs éleveurs. Lactalis, qui est fier de faire tourner son usine de « camembert » Président, produisant des dizaines de milliers de fromages par jour, avec... deux salariés.

    Cette logique de monopole, associée à la pression de la grande distribution qui pousse l’industrie agroalimentaire à réduire toujours les coûts de production, quitte à renoncer au goût, à la qualité, et souvent aux précautions minimales quant à la santé du consommateur et à la préservation de l’environnement, cette logique est non seulement ruineuse à long terme, pour réparer les dégâts, mais aussi à court terme, puisqu’elle tue notre agriculture alors que se dessine dans le monde entier une politique d’accaparement des terre arables par les puissances les plus prévoyantes.

    Limiter les appétits de la grande distribution (qui détruit non seulement notre agriculture mais aussi notre petit commerce et donc le tissu social qui permet à notre société de nouer des solidarités, de dessiner un destin commun) ne se fera que par une prise de conscience des élus (et notamment ces élus locaux qui se laissent si facilement convaincre d’ouvrir une énième grande surface pour quelques emplois gagnés, sans jamais comptabiliser les emplois détruits autour) mais aussi par une prise de conscience des consommateurs. Qu’ils sachent que chacun de leurs choix quotidiens plébiscite un modèle plutôt qu un autre, et préserve ou détruit un emploi, sauve ou tue un agriculteur.

    Les grands groupes ont leur place dans ce nouveau modèle économique, à condition de privilégier le local, de respecter les différentes identités d un monde multipolaire et non plus global.

    Il faut une prise de conscience, et même une révolte du consommateur, mais aussi de tous les corps intermédiaires, de cette classe moyenne qui forment le substrat de notre société et qui refusent de dériver lentement mais sûrement vers un soft totalitarisme.

    Les propositions qui précèdent n’ont rien d’utopiste. Elles reposent sur des analyses économiques et politiques précises et qui n’ont rien non plus de fantaisiste. Mais surtout, elles s’appuient sur une notion essentielle et malheureusement oubliée par la plupart des dirigeants occidentaux : la souveraineté. La souveraineté nationale, qui garantit la possibilité pour une nation de décider de son destin, et qui est la seule condition de la souveraineté populaire, c’est-à-dire la possibilité pour le peuple de se donner un avenir commun. Et pour exprimer ce choix, doit être garantie la souveraineté des individus : la capacité pour chacun, en dehors des pulsions consuméristes générées par la publicité et des pulsions obscurantistes agitées par les gourous de toutes sortes, d’exercer son jugement et de se porter vers le bien commun. Voilà la seule définition véritable de la démocratie. La seule qui nous permettra de sortir de ce soft totalitarisme et de ne pas sombrer dans un totalitarisme plus dur, que nous voyons chaque jour progresser. Le choix nous appartient.

     


    [1] Natacha POLONY, Bienvenue dans le pire des Mondes, Plon, novembre 2016.

    [2] Le « septième continent » : c’est Internet, ce continent virtuel où on pourra installer tout ce qui existe dans les continents réels, mais sans les contraintes de la matérialité : des bibliothèques d’abord, puis des magasins, bientôt des usines de production, des journaux, des studios de cinéma, des hôpitaux, des juges, des policiers, des hôtels, des astrologues, des lieux de plaisir. A l’intérieur de ce continent, vide d’habitants réels, se développera un gigantesque commerce entre les agents virtuels d’une économie de marché sans intermédiaire.

    [3] Ils sont dits également les « big data ».

    [4] Lire à cet égard le remarquable ouvrage de Marc Dugain et Christophe Labbé, L’Homme nu, la dictature invisible du numérique, Robert Laffont/Plon, 2016.

    [5] Thierry Breton, PDG d’Atos, lors d’une rencontre de République moderne, le 25 mai 2016.

    [6] Cette agence chargée de diriger les activités de cryptologie du gouvernement américain a été fondée par lle Président Harry Truman en 1952.

    [7]  “Bitcoin technology seen being global” , 12 août 2016.

    [8] « L’Europe a eu raison de tuer le billet favori des criminels », Financial Times, 8 mai 2016.

    [9] « Costs and benefits to phasing out paper currency », NBER Macroeconomocs Annual Conference, avril 2014.

    [10] Anthropolis, vol.1, n°2.

    [11] L’économie est un terme utilisé pour définir l’économie du troisième millénaire fondée sur Internet, l’utilisation massive de l’informatique et de l’intercommunication de l’ensemble des produits technologiques.

     


    Date de création : 18/12/2016 @ 09:20
    Dernière modification : 18/12/2016 @ 09:38
    Catégorie : Economie
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