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Histoire - La dernière en date des religions de dévotion
LA DERNIÈRE EN DATE DES RELIGIONS DE DÉVOTIONLA RELIGION MUSULMANE[1] (633-750)Concentration et dévotion pendant la Salat (prière islamique, second des cinq piliers de l'islam)
Lexpérience religieuse de Mahomet Selon la description quen a faite Arnold TOYNBEE[2], elle avait pris la forme dapparitions de lArchange Gabriel. Il entendait Gabriel lui dicter des mots et lui ordonnait de les transmettre à ses concitoyens de La Mecque. Tout dabord, il avait douté de lautorité qui sattachait à ces apparitions, et il hésitait à passer aux actes, mais comme elles persistaient et que les ordres devenaient impératifs, il finit par y croire et à y obéir. Le cur du message transmis par Mahomet était quil ny avait quun vrai Dieu, le dieu (Allah, équivalent du mot quemployaient les chrétiens de langue syriaque pour désigner Dieu, Alaba). Le monothéisme était dans lair en Arabie à cette époque, comme il lavait été dans lEmpire romain durant le siècle qui avait précédé la conversion au christianisme de Constantin Ier en 312. Selon le message de Mahomet, la première et la principale exigence de Dieu à légard de lhomme, était sa soumission (islam). Lun de ses commandements particuliers était que les riches et les pussants devaient pratiquer la charité à légard des pauvres et des faibles ,par exemple, les veuves et les orphelins. Lorsque Mahomet avait été convaincu de lauthenticité de sa mission, il en avait parlé, comme lavait fait Jésus, comme quelquun qui est investi dautorité. Au premier stade de sa mission, le prophète Mohammed, allait, en secret, visiter différentes tribus des environs de la Mecque[3] afin de les inviter à lislam. Une fois, il entendit un groupe dhommes discuter à Aqaba, un lieu situé à lextérieur de la Mecque; il demanda la permission de sasseoir avec eux, ce quils acceptèrent volontiers. Lorsque ces hommes de la tribu de Yathrib, entendirent ses paroles, ils reconnurent en lui le prophète que les juifs leur avaient décrit et les six embrassèrent lislam. Ils retournèrent à Yathrib avec la ferme intention dy prêcher la religion de Mohammed. Ainsi, il ny eut bientôt plus une seule maison, à Yathrib, qui neût entendu parler de lislam. Lannée suivante, cest-à-dire en 621, quand vint le temps du pèlerinage, une délégation vint de Yathrib pour rencontrer le Prophète. Le premier pacte dAqaba Cette délégation était composée de douze hommes dont cinq faisaient partie du groupe de lannée précédente. La rencontre eut lieu à nouveau à Aqaba où prêtèrent serment dallégeance au Prophète, dabord en leur nom et celui de leur épouse, promettant de ne rien associer à Dieu dans leur adoration, de ne pas voler ni de commettre ladultère ni de tuer leurs enfants, même dans la pauvreté la plus extrême. Et ils promirent également de lui obéir dans tout ce quil leur ordonnerait de juste et de bon. Ce serment est connu comme le premier serment dAqaba. Lorsquils retournèrent à Yathrib, le Prophète envoya avec eux son premier ambassadeur, Mousab ibn Omayr, pour enseigner aux nouveaux convertis les rudiments de la religion et prêcher à ceux qui navaient pas encore embrassé lislam. Mousab prêcha le message de lislam jusquà ce que presque toutes les familles de Yathrib comptent au moins un musulman parmi leurs membres. Et, avant le Hajj de lannée suivante, cest-à-dire de lannée 622, Mousab retourna voir le Prophète et lui annonça le succès de sa mission et lui parla de la bonté et de la force de caractère des gens de Yathrib. Le deuxième pacte dAqaba Jusqualors, pendant presque treize ans, le Prophète et ses fidèles avaient enduré insultes, menaces et persécutions sans jamais lever le petit doigt pour se défendre. Ils avaient prouvé que cela était humainement possible. Mais les circonstances avaient changé, maintenant, et demandaient une réponse différente si lislam devait survivre, dans le monde, jusquà la fin des temps. Il y a des moments pour la paix, mais il y a aussi des moments pour la guerre. Et les musulmans noublient jamais que toute personne qui vient en ce monde y vient pour lutter dune façon ou dune autre, à des degrés différents, sinon physiquement, du moins spirituellement. Ceux qui ignorent sciemment ce fait finissent toujours, tôt ou tard, par être asservis. En lan 622, donc, des pèlerins en provenance de Yathrib, (soixante-treize musulmans et deux musulmanes), vinrent à la Mecque pour faire le Hajj[4]. Une nuit, alors que tout le monde dormait, les musulmans de Yathrib se rendirent avec le Prophète, près des rochers dAqaba, pour lui prêter serment dallégeance et linviter à venir sinstaller dans leur ville. Cest à ce moment que la hijrah, cest-à-dire lémigration à Yathrib, fut décidée. Cet événement est connu comme le « Serment de guerre », car il impliquait la protection du Prophète, si nécessaire par les armes. Et, peu de temps après lémigration à Yathrib, les versets coraniques permettant dentrer en guerre pour défendre la religion furent révélés. Ces versets revêtent une importance particulière dans lhistoire de lislam : « Dieu autorise les gens à se défendre sils sont agressés. Et Il est bien capable de donner la victoire à ceux qui ont été injustement chassés de leur maison uniquement pour avoir dit : « Notre Seigneur est Dieu. » Cela constituait un tournant pour le prophète Mohammed, pour les musulmans et pour le monde entier. Le destin du Prophète se réalisait, et un des aspects de sa mission prophétique consistait, pour lui, à présenter aux opprimés et aux victimes de persécution les différentes alternatives qui soffraient à eux : dun côté, la patience et lindulgence; de lautre, ce que les chrétiens appellent une « juste guerre ». Le Coran dit : « Et si Dieu ne freinait pas certains peuples par dautres, la terre serait certainement corrompue. » (Coran 2:251) Peu après le serment d'allégeance, Mahomet, avec un groupe (Muhadjir) de fidèles, quitta La Mecque, où il se trouvait marginalisé. Il s'installa à Yathrib (400 km au nord de La Mecque), qui ne s'appellait pas encore Médine (« La Ville »), où il s'imposa comme chef, avec l'ambition de développer un pouvoir politique (pactes) et religieux (conversions). Dans un premier temps, en pacificateur, il convertit les membres de plusieurs tribus (Ansar) et, par des pactes connus sous le nom mal approprié de « Constitution de Médine », il soumit à son autorité plusieurs tribus, dont trois tribus juives (il y avait très peu de chrétiens à Yathrib). Espérant rallier à lui les tribus juives, Mahomet se rapprocha des murs propres au peuple d'Israël (interdits alimentaires et période de jeûne), mais cette ouverture tourna rapidement à l'échec. Un conflit s'installa avec les tribus juives, qui se termina par l'expulsion brutale de deux tribus, puis, après jugement, massacre de la totalité des hommes et mise en esclavage des femmes et des enfants de la troisième. L'émergence de ce type de violence organisée saisit de stupeur les Arabes en général. Par la suite, les musulmans sauront entretenir avec les communautés juives des relations beaucoup plus pacifiques.
LEXPANSION DE LETAT ISLAMIQUE[5] Doute sur la survivance de lislam après la mort de Mahomet À la mort de Mahomet (632), on pouvait se demander si lislam ou lÉtat islamique allaient survivre. La conclusion tirée par les Arabes devant les succès de Mahomet avait été la même que celle de Mahomet en personne, et il en avait été ainsi de la conclusion tirée par Constantin Ier de sa victoire de 312. Le Dieu qui avait accordé un tel succès à lun de ses adeptes avait démontré quaucun autre dieu ne pouvait légaler en puissance. Dans 1oikoumenè de lAncien Monde à louest de lInde, que ce soit au IVe ou au Ve siècle de notre ère, il nexistait certes pas dathées, mais on comptait également peu de théistes dont la conception de Dieu, ou de la nature et du comportement des dieux, ne fût pas grossière. Les adeptes et les sujets de Mahomet étaient convaincus que le dieu de leur prophète, Allah, était tout-puissant, mais ils renâclaient devant les devoirs que leur imposait lislam par exemple, la prière et les aumônes (cest-à-dire la taxation). En Arabie, en dehors de Yathrib et de La Mecque, la nouvelle de la mort de Mahomet se traduisit par une révolte généralisée provoquée par des prophètes et des prophétesses locaux qui prétendaient avoir gagné pour leur peuple la faveur dAllah La révolte fut matée par une coalition des troupes de Yathrib[6] et de La Mecque. Les Yathribites se battaient pour conserver à leur oasis le privilège de capitale dun Empire, privilège que Yathrib avait obtenu en devenant «la ville» (du Prophète). Les habitants de La Mecque qui navaient pas émigré à Médine se battaient pour conserver à leur ville le pèlerinage et le sanctuaire, si intéressants du point de vue économique, que Mahomet avait incorporés aux institutions de lislam. Les rebelles furent vaincus par lhabileté des Quraych[7]. En 633, ces derniers se montrèrent comme leurs prédécesseurs de Palmyre en 260, aussi doués pour des fonctions qui ne leur étaient pas familières comme le gouvernement, le commandement de larmée et la diplomatie que pour les affaires commerciales de leurs ancêtres. Certains des Quraych qui sauvèrent ainsi lislam et lÉtat islamique en 633 avaient été des convertis tardifs et hésitants : Khalid ibn al-Walid, le plus dynamique des chefs militaires du jeune État islamique, et Muawiyyah Ier ibn Abu Sufyan, le cinquième successeur de Mahomet à la tête de lÉtat, en sont des exemples. Même ainsi, la puissance combinée de Médine et de La Mecque aurait pu nêtre pas assez forte pour reconquérir le reste de lArabie si le khalifa (calife, «successeur») du Prophète décédé, Abou Bakr[8], navait présenté aux insurgés une alternative attrayante à leur révolte. Que ce soit à sa propre initiative, ou à linstigation du groupe dhommes qui dirigeait officieusement lÉtat islamique, et qui lavait élu, Abou Bakr invita les insurgés à tourner leurs armes contre les deux empires qui bornaient lArabie au Nord Ces deux empires étaient sortis épuisés de la terrible guerre romano-perse de 604-628. Ils constituaient une proie facile qui ne résisterait pas à lassaut des forces unies de toute lArabie et, quoique les deux Empires fussent économiquement ruinés aux yeux de leurs propres sujets, ils nen constituaient pas moins un riche butin aux yeux des Arabes. Abou Bakr, en cette occasion, prit exemple sur Mahomet lui-même. Il exigea la loyauté eh échange de lespoir de ramener du butin. Les Arabes, toujours en proie à la pauvreté, avaient à cet égard un appétit insatiable. Cette combinaison de séduction et de contrainte réussit à détourner les Arabes de leur rébellion et les entraîna à la conquête étrangère. LA CONQUETE ÉTRANGÈRE
L'expansion de l'Islam, 622-733 La rapidité et létendue des conquêtes de lÉtat islamique sont stupéfiantes
Cependant, sur quatre autres fronts, ils subirent des échecs difficiles à surmonter Les Arabes ne purent consolider leur conquête de la Syrie par celle de lAsie Mineure.
Ainsi, les conquêtes des Arabes musulmans trouvaient leurs limites, mais elles avaient été rapides et étendues pour des raisons identiques à celles qui expliquaient létendue et la rapidité des conquêtes des Vandales ou de celles dAlexandre le Grand. Chacun de ces envahisseurs sétait attaqué à un empire affaibli du point de vue militaire, mais qui avait conservé intact son réseau de communications pour le plus grand profit de lattaquant. Les conquêtes des Arabes au VIIe siècle effacèrent les effets des conquêtes dAlexandre dans la même région au cours du IVe siècle avant J.-C. Les Arabes, cependant, mirent fin, dans le Levant, à une influence grecque qui, en 633, sy exerçait depuis 963 ans Ils furent aidés par lattitude des sujets chrétiens monophysites de lEmpire romain dOrient. Ceux-ci ne regrettaient pas davoir changé de maîtres, pas plus que les sujets nestoriens de lEmpire perse sassanide, qui néprouvaient aucun sentiment de loyauté à légard de leurs anciens maîtres iraniens. Les Iraniens zoroastriens eux-mêmes abandonnèrent bientôt le combat pour préserver leur indépendance politique, quoiquils fussent le peuple impérial de lEmpire perse et que le zoroastrisme fût leur religion nationale. Au nord-ouest de lAfrique, les Berbères fraternisèrent avec les conquérants arabes des possessions romaines dOrient dans cette partie du monde. Les Berbères avaient été le principal soutien des donatistes, que la conversion de Constantin Ier au christianisme navait pas réconciliés avec le régime impérial romain. Dautre part, en Asie Mineure où la population restait fidèle à lEmpire romain dOrient et au christianisme chalcédonien, les Arabes se heurtèrent à une résistance énergique et furent constamment tenus en échec Il en fut de même temporairement il est vrai dans la Transoxiane, dont les habitants, à lépoque, étaient des bouddhistes mahayand. Alexandre aussi avait rencontré là une résistance acharnée. Au Khorassan et au Tokharistan (lancienne Parthie et lancienne Bactriane), les habitants iraniens fraternisèrent avec les Arabes comme leurs ancêtres de Bactriane avaient fraternisé avec les Grecs après la conquête de lEmpire perse achéménide par Alexandre. En tout temps, les habitants des régions-frontière du monde sédentaire jouxtant la steppe eurasienne ont eu un intérêt commun à contenir hors de leurs terres les pasteurs nomades. Les conquêtes arabes furent aussi facilitées par linjonction donnée par le Coran[9] de tolérer et de protéger les « Gens du Livre[10] » À condition, cependant, quils se soumettent au gouvernement islamique et acceptent de payer un impôt supplémentaire. Les bénéficiaires en furent non seulement les juifs et les chrétiens, mais aussi les zoroastriens et même les hindous. Les Arabes laissèrent aux percepteurs indigènes en place le soin de collecter les impôts payables par leurs sujets non musulmans. Dans lancien territoire sassanide, ce furent les dekhans (les seigneurs locaux), qui continuèrent à tenir leurs livres en grec ou en pahlavi jusquau règne du calife Abd el-Malik (685-705). Ce dernier les obligea à les tenir en arabe, et son successeur Walid Ier mit fin, en Egypte, à lemploi officiel du copte, qui était utilisé jusque-là avec le grec. Mais les fonctionnaires indigènes du fisc, sils furent obligés dexercer leurs fonctions en arabe, purent demeurer en fonction ; on ne les remplaça pas par des Arabes. Les garnisons arabes qui défendaient les territoires soumis à lEtat islamique étaient stationnées dans des cantonnements, dont certains se trouvaient sur les frontières, dautres entre lArabie et la frange sud du Croissant fertile. La plupart furent établis dans des sites nouveaux, et non pas dans ou près des villes existantes. Certes, les cantonnements arabes attiraient des colons non arabes, mais les contacts sociaux entre les conquérants et les peuples conquis furent minimes durant la première période de lhistoire de lempire islamique. Lexpansion de lislam fut très inférieure à létendue des possessions de lEtat islamique. En Arabie, lislam était obligatoire, mais dans les territoires soumis, la conversion, loin dêtre imposée, était positivement découragée. Les garnisons arabes musulmanes dans les territoires soumis navaient pas lesprit missionnaire Leur attitude à légard de leur religion ressemblait à celle des anciens dirigeants ariens des Etats germaniques qui avaient succédé à lEmpire romain dOccident. Ils portaient leur religion comme un emblème national qui servait à les distinguer des populations soumises, chrétiennes ou zoroastriennes. Pour les sujets de lEmpire islamique, la conversion à lislam était financièrement intéressante : elle leur permettait dacquérir le statut fiscal relativement favorable de la société musulmane ; mais précisément parce que ce statut était moins onéreux, le Trésor islamique sopposait aux conversions et cherchait, lorsque des conversions se produisaient, à rendre nul leur effet fiscal. La guerre civile de 747-750, au cours de laquelle la dynastie des califes omeyyades fut remplacée par la dynastie abbasside À lexception de la pointe occidentale de lAfrique du Nord et en Espagne elle représenta une revendication énergique de la part des convertis de leur droit à la parité juridique avec les musulmans dascendance arabe. Cette révolution fut mise au point dans la garnison arabe de Kufa, en Irak, et cest de là aussi quelle fut dirigée, mais linsurrection fut déclenchée à partir du Khorassan, où les convertis étaient exceptionnellement nombreux et où leur fusion sociale avec les colons-soldats arabes sétait effectuée sur une échelle inhabituelle. Cependant, les premiers habitants du Khorassan à répondre à lappel de la rébellion nétaient pas des Iraniens de la région, cétaient des colons arabes que la détérioration de leur statut sous le régime des Omeyyades avait rempli damertume. Le changement de dynastie, qui avait été le dénouement superficiel de la guerre civile de 747-750, était une péripétie dans le conflit né de la succession de Mahomet dans sa fonction politique de chef de lÉtat islamique Mahomet lui-même navait pas laissé de fils et navait pas désigné de successeur Son cousin et gendre Ali se prétendit le successeur légal parce que lui et sa femme, Fatima, la fille de Mahomet, étaient les plus proches parents du prophète. Si Ali avait réussi à faire reconnaître ses prétentions, le califat islamique serait devenu lapanage de la famille de Mahomet, tout comme la direction de la communauté des juifs chrétiens était devenue une affaire de famille lorsque, après la mort de Jésus, elle fut assumée par son frère Jacques et non par Pierre, laîné des apôtres. Néanmoins, la direction de lÉtat arabe musulman fut assumée, après la mort de Mahomet, par un comité directeur officieux; dans lélection du successeur politique de Mahomet, le comité déçut trois fois les espérances dAli en ne le choisissant pas ; lorsque, après la troisième vacance du trône, Ali obtint la charge, il se montra incompétent sur le plan politique. Après son assassinat en 661, Muawiyya Ier sempara de lhéritage politique de Mahomet. Cétait le fils dun des plus implacables opposants quraychites de Mahomet. Hind, la mère de Muawiyya Ier, était une négociante de La Mecque, tout comme la première femme de Mahomet, Khadidja (précédemment son employeur). Ni elle ni son fils Muawiyya nétaient parents de Mahomet, à moins que lon ne considère que les Quraychites étaient tous apparentés les uns aux autres. Muawiyya Ier était le plus capable des Quraychites de sa génération. Politiquement, Ali était incapable de se mesurer à lui. Lui-même et son fils Hussein, le petit-fils de Mahomet, trouvèrent une mort violente. Muawiyya fonda une dynastie qui régna de 601 à 750 à Damas et de 756 à 1031 en Espagne Mais cette dynastie omeyyade ne parvint jamais à faire reconnaître sa légitimité de façon incontestée. Ainsi, dans la structure politique de lÉtat islamique, une brèche sétait ouverte aussitôt après la mort de Mahomet, et cette brèche ne se referma jamais. Les partisans les plus enthousiastes de la révolution anti-omeyyade de 747-750 étaient les adeptes dAli et de ses héritiers, mais en cette occasion, les Alides échouèrent, comme Ali avait échoué pendant sa courte et malheureuse occupation du califat (656-661). Abu al- Abbas « le Sanguinaire » qui avait réussi, à Kufa, en 749, à se faire reconnaître comme calife à la place du dernier calife omeyyade syrien Marwan. II était, à la différence des Omeyyades, membre de la famille dAli et de son cousin le prophète Mahomet. Mais il ne descendait pas dAli lui-même ni de sa femme Fatima. Cétait un descendant dAbbas, oncle de Mahomet et dAli. Celui-ci, comme les Omeyyades Abu Sufyan et son fils Muawiyya Ier, était de ces habitants de La Mecque qui sétaient convertis à lislam à la onzième heure.
[1] Cf. « LEXPANSION DE LÉTAT ISLAMIQUE ». § 50 p.350 à 354. [2] Id.. § 49, p. 346. [3] La Mecque, souligne TOYNBEE, était un Etat-oasis gouverné par des oligarques, les Banou Quraych, qui gagnaient leur vie par le commerce, à la façon des oligarques de Palmyre aux IIe et IIIe siècles. Ils pratiquaient avec efficacité et sans pitié une économie dentreprise privée ; ils étaient conscients que le succès de leurs affaires dépendait du prestige de leur sanctuaire ; ils craignaient que si lappel de Mahomet en faveur du monothéisme lemportait, la Kaba , qui abritait un panthéon ne perdit de son prestige et que le commerce de La Mecque ne souffrit de voir son indispensable sanction religieuse discréditée. Il est possible aussi que les Quraych aient été offensés par le ton autoritaire de Mahomet ; car, quoiquil fut lui-même Quraychite, il ne faisait pas partie de la classe dirigeante. [4] Le pèlerinage aux lieux-dits « saints » de la ville de La Mecque. Cest entre les 8 et 13 du mois lunaire de Dhû al-hijja qua lieu le grand pèlerinage à La Mecque, le cinquième pilier de lislam. [5] Arnold TOYNBEE, « La grande aventure de lHumanité », Elsevier Paris-Bruxelles, 1977, § 50 p. 350 à 354. [6] Les tribus musulmanes et juives de Yathrib (future Médine) sont la structure sociale au travers de laquelle s'organisent les forces politiques et religieuses, dans l'oasis de Médine, lors du départ des compagnons de Mahomet (Hégire) de La Mecque vers l'oasis de Yathrib. [7] Tribu qui contrôlait la Mecque dont les sujets, selon la tradition, descendent d'Ismaël. Le prophète islamique, Muhammad est né de cette tribu. [8] Abû Bakr As Siddîq (v. 573 - 634), surnommé al-Siddîq (le Véridique), est un compagnon du prophète Mahomet, devenu ensuite dirigeant religieux, politique et militaire. Il fut le premier calife de l'islam, de 632 à 634 après la mort du Prophète. [9] Livre saint révélé à Mahomet [10] Juifs et chrétiens notamment.
Date de création : 19/09/2015 @ 18:01 Réactions à cet article
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