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    Philosophies médiévales - Index des philosophes du moyen âge



    INDEX DES PHILOSOPHES DU MOYEN ÂGE
     
     
     
    ABRAHAM IBN DAOUD (1110-1180)
     
    Né à Cordoue, rabbin, médecin, historien et philosophe andalou. Il reçoit vraisemblablement une éducation andalouse typique, baignée de tradition juive et de culture gréco-musulmane. On le retrouve ensuite à Tolède où il s'est probablement réfugié devant l'avancée des conquérants almohades. Selon une tradition fréquemment répétée, il meurt en martyr.
    Contemporain de Maïmonide, Ibn Daoud l'a précédé dans l'intégration de la philosophie aristotélicienne à la tradition juive.
    Son grand-œuvre, La Foi Puissante (al-Aqida al-Rafi'a) , a été traduit en hébreu sous le titre La Foi exaltée (HaEmouna HaRama). Il y encourage ceux qui en doutent à l'étude de la philosophie, vantant les bienfaits qu'elle procure à l'âme et montrant le rapprochement qu'elle permet d'effectuer vis-à-vis de la religion. (Il s'agit en réalité toujours du même débat animant la philosophie juive médiévale : la prophétie et les miracles se sont-ils tenus dans « notre » monde, et en ce cas, la prophétie est allégorique, mais qu'explique-t-elle, ou bien l'ère de la prophétie a-t-elle vu des actes purement miraculeux, d'autant moins appréhensibles par l'intellect qu'ils ne se sont pas reproduits depuis, et la prophétie serait-elle donc à accepter littéralement?)
    Uniquement destiné uniquement "à l'intention de ceux qui doutent", il est destiné à un ami auquel il explique la notion de libre-arbitre, et que rien dans le Judaïsme ne s'oppose à la raison. Le conflit entre foi et raison n'est qu'apparent, puisque les deux sont identiques dans leur essence.
    Dans son 1er traité, il commence par expliquer les notions aristotéliciennes de physique, métaphysique et psychologie. Il cite ensuite des versets qui, selon lui, font allusion à ces notions.
    Dans son deuxième traité, il les utilise pour expliquer certains sujets: l'existence de Dieu, son Unité, Ses attributs, Ses actions (y compris la Création), la prophétie et l'interprétation allégorique de termes comparant Dieu à Ses créatures (autrement dit, les expressions anthropomorphistes).
    Son troisième traité fait part de considérations éthiques.
    Afin de produire une preuve de l'existence de Dieu, ibn Daoud utilise la preuve aristotélicienne du mouvement, selon laquelle l'analyse du mouvement dans le monde conduit à percevoir la Cause Première – la preuve avicénienne de la nécessité et de la contingence, le caractère contingent du monde menant à un Être nécessaire en Lui-même. Dieu, en tant qu'Existant nécessaire, est Un, à la fois au sens d'unicité et à celui de simplicité. Les attributs qu'on donne à Dieu ne peuvent avoir de signification positive, ils doivent être compris comme des relations ou des négations.
    Si, comme Aristote, il pense que tout changement ou accident suppose une matière sous-jacente, il se démarque de lui en professant que Dieu a créé une première matière, en conséquence de quoi le monde ne peut être éternel.
    Par ailleurs, s'il cite par ailleurs la doctrine de l'émanation pour expliquer la création du monde, il précise que l'émanation ne provient pas d'une nécessité mais est au contraire la manifestation de la libre-arbitre de Dieu.
    Sa doctrine psychologique est plus proche d'Avicenne que d'Aristote : il croit comme le premier que l'intellect humain est une substance individualisée, non rattachée au corps. C'est donc comme un tout que cette substance acquiert l'immortalité, et non pas le seul "intellect acquis". L'Intellect Agent, la plus basse des intelligences célestes, est ce qui permet le renouvellement de l'esprit humain, ainsi que l'accession à la prophétie (une thèse farouchement combattue par Juda Halevi. Cependant, Abraham ibn Daoud le rejoint lorsqu'il affirme que la prophétie est limitée au peuple Juif, et dans les limites de la Terre d'Israël.
    Enfin, ibn Daoud estime qu'afin de préserver le libre-arbitre de l'homme, il faut admettre à celui-ci que la connaissance de Dieu est limitée.
     
     
    ALBERT LE GRAND (1200-1280)
     
    Né en Bavière, il mourut à Cologne.
    Après des études de lettres et de médecine en Italie du Nord (Venise, Padoue), il entre, en 1223, à Padoue, dans l'ordre des Dominicains. Il part étudier la théologie peut-être à Paris avant 1233, en tout cas à Cologne, où il l'enseigne dès 1228. Ses premiers travaux sont des commentaires du Pseudo-Denys l'Aréopagite. Il professe ensuite à Hildesheim, à Fribourg-en-Brisgau,à Strasbourg, et, en 1241, à Paris, à l'Université de Paris, au premier couvent dominicain de la rue Saint Jacques (Collège des Jacobins) sous l'autorité de Guéric de Saint-Quentin. Il y obtient, en 1245, un poste de maître de théologie : il est maître régent, en place de Guéric de Saint-Quentin, jusqu'en 1248. À Paris (trois ans) et à Cologne (quatre ans, jusqu'en 1252) il a pour élève le jeune Thomas d'Aquin.
    Découvrant à Paris les ouvrages grecs, dont Aristote qui avait été traduit en latin par des moines comme Jacques de Venise à partir de manuscrits grecs de Constantinople rapportés à Venise, il les étudie avec passion. Dans ses commentaires de l’œuvre d’Aristote, il consigne déjà ses désaccords avec les vues de celui-ci dans le domaine scientifique, comme l'avait fait  l’évêque de Lincoln, Robert Grossetête (†1253), puis Roger Bacon (†1294). Ces contestations sur l'œuvre de « l'homme qui pouvait tout expliquer », comme le nomme Jean-François Revel, se sont amplifiées sur le plan scientifique avec Galilée, puis sur le plan philosophique avec Descartes). Évêque de Ratisbonne durant trois ans (1260-1263), il préféra retourner à l'enseignement où il excella.
    Philosophethéologiennaturalistechimiste, homme de grande culture, il a laissé une œuvre scientifique d’une vaste ampleur, particulièrement brillante dans le domaine des sciences naturelles. Il a également répandu, comme Boèce et Jacques de Venise, des textes d'Aristote en Occident et a laissé une somme de théologie qui a servi de modèle à la Somme théologique de Thomas d'Aquin.
     
     
    AL- BIRUNI (973-1048 ou 1052)
     
    Al-Bīrūnī, Afzal Muḥammad ibn Aḥmad Abū al-Reḥān né à KathKhwarezm - ville de l'actuel Ouzbékistan, mort à Ghazni) est un érudit  khorezmien.
    Tout à la fois mathématicien, astronomephysicien,, encyclopédistephilosopheastrologue, voyageur, historien historienpharmacologue et précepteur, il contribua grandement aux domaines des mathématiques, de la philosophie, de la médecine et des sciences. Il est connu pour avoir étudié la thèse de la rotation de la Terre autour de son axe et autour du Soleil.
    Son nom vient du persan birun : extérieur, faubourg (de Kath). Son village a été renommé  Beruni après lui. Il étudia les mathématiques et l'astronomie sous Abu Nasr Mansur.
    Il fut un collègue du philosophe et médecin Avicenne et de l'historien, philosophe et éthiciste Miskawayh, dans une université et un établissement de science. Il fit partie de la suite de Mahmûd de Ghaznî lors de ses campagnes en Inde. Il apprit le sanskrit, l'hindi et plusieurs dialectes, puis s'initia à l'histoire, la religion et la philosophie et les coutumes de ce sous continent. Il en tira la matière d'une Histoire de l'Inde (Kitab fi Tahqiq ma li'l-Hind), très estimée. Il connaissait aussi le grec, et probablement le syriaque. Il écrivait en persan et en arabe.
     
     
    AL-FARABI (872-950)
     
    Al-Fârâbî connu en Occident sous le nom de Farabi,  est un philosophe musulman sunnite turc. Né en 872, soit à Wâsij près de Farab en Transoxiane (actuel Kazakhstan), soit à Faryab au Khorassan (actuel Afghanistan), il meurt à Damas, en Syrie en 950. Il approfondit toutes les sciences et tous les arts de son temps, et est appelé le Second instituteur de l'intelligence. Il étudie à Bagdad . On lui doit un commentaire de La République de Platon, ainsi qu'un Sommaire des Lois de Platon.
     
     
    AL-GHAZALI (1058-1111)
     
    Ibn Moḥammedal-Ghazālī , autrefois connu en Occident sous le nom de Algazel est un soufi musulman d'origine persane.
    Personnage emblématique dans la culture musulmane, il représente le mysticisme le plus profond. Al-Ghazali eut une formation philosophique très poussée ; il écrivit un essai tentant de résumer la pensée des grands philosophes musulmans (Kindi, Rhazès, Farabi, Avicenne ). Déçu dans sa recherche d'une vérité philosophique finale, il s'oriente vers un mysticisme profond refusant toute vérité aux philosophes et les accusant d'infidélité. Dans son ouvrage Tahafut al-Falasifa (L'incohérence des philosophes) (1095), il montre, par la méthode même des philosophes, qu'il maîtrise du fait de ses études, que les philosophes n'aboutissent qu'à des erreurs, condamnables car contredisant la Révélation. La critique vise principalement l'aristotélisme d’Avicenne. Il sera un siècle plus tard encore critiqué par Averroès.
     
     
    AL-KINDI (801-873)
     
    Abū Yūsuf Yaʿqūb ibn Isḥāq al-Kindī , plus connu sous son nom latinisé de Alchindius   ou Al-kindi, né à Koufa, au sud de Bagdad, est considéré comme l'un des plus grands philosophes (faylasuf) arabes. Après avoir fait des études à Bassora et à Bagdad, il bénéficie du mécénat des trois califes mu'tazilite abbassides (dont Al-Ma'mun). Al-Kindi est un savant complet, dans des domaines très variés : philosophiemathématiquesmédecine, musique, physique, astronomie.
    Al-Kindi reprend la philosophie aristotélicienne, tout en la parant de platonisme. Dans son ouvrage Philosophie première, il définit la métaphysique comme « la connaissance de la Réalité Première, Cause de toute réalité ». La connaissance physique étant simplement la connaissance des choses, la connaissance de la métaphysique serait celle de leurs causes. ; ce qui correspond à l'aristotélisme pur et simple.
    Comme Aristote, il distingue donc deux niveaux de réalité : la réalité matérielle, considérée comme mouvante et instable qui est source d'une connaissance inférieure. La raison aura à se tourner vers l'immobile, l'immuable, source de la connaissance la plus pure.
    Al-Kindi propose, dans le cadre de sa position, une preuve de l'existence de Dieu reposant sur la nécessaire finitude du temps : selon lui, il est impossible d'arriver au temps présent en franchissant une distance de temps infinie : il y a donc nécessairement un début. Cette prémisse oblige à postuler l'existence de quelque cause première, qui sera parfaitement et nécessairement une, à la différence de toute chose.
    Dans cette perspective, Dieu ne pouvait être autre chose que le Principe Premier de toute chose, l'Un vrai. Il est défini comme unique, nécessaire, non causé et infini.
    Si Al-Kindi s'insère de plain-pied dans la tradition monothéiste, l'influence de la philosophie grecque va lui faire sentir la nécessité d'énumérer la grande chaîne causale des êtres. Des agents intermédiaires vont faire leur apparition, et c'est ce qui vaudra à al-Kindi la colère des théologiens qui réagirent violemment contre le concept d'une causalité 'seconde' et indirecte. C'est probablement sous l'influence de la philosophie grecque que Al-Kindi adopte le mu'tazilisme.
    Se consacrant également aux sciences, il fut employé par Al-Ma'mun à la Maison de la Sagesse (Baït al-hikma). Avec ses collègues, il était chargé de la traduction de manuscrits de savants grecs. Il semblerait qu'en raison de ses faibles connaissances en grec, il ait seulement amélioré les traductions faites par d'autres, et ajouté ses propres commentaires aux œuvres grecques.
    Al-Kindi écrit de nombreux ouvrages sur l'arithmétique, dont des manuscrits sur les nombres indiens, l'harmonie des nombres, la géométrie des lignes, les multiplications, la mesure des proportions et du temps, les algorithmes. Il écrit aussi sur l'espace et le temps qu'il pense tous les deux finis. Selon lui, l'existence d'une grandeur infinie conduit à un paradoxe et n'est donc pas possible.
    Dans le domaine de la géométrie, il aborde la théorie des lignes parallèles. Il donne un lemme sur l'existence de deux lignes dans le plan, à la fois non parallèles et sans intersection. La géométrie non euclidienne n'est pas loin.
    Deux de ses œuvres sont consacrées à l'optique mais, conformément à l'esprit de l'époque, sans séparer clairement la théorie de la lumière de celle de la vision.
    Dans ses ouvrages sur la théorie musicale, il met en évidence comme Pythagore que les sons produisant des accords harmonieux ont chacun une hauteur précise. Le degré d'harmonie dépend de la fréquence des sons. Il sait aussi que la génération d'un son produit des ondes qui viennent stimuler l'oreille.
    Il publie le premier ouvrage de cryptanalyse, (Manuscrit sur le déchiffrement des messages cryptographiques) retrouvé en 1987 dans les archives ottomanes d'İstanbul, cet ouvrage présente la technique d'analyse fréquentielle des lettres du texte chiffré.
     
     
    AVERROÈS (1126-1198)
     
    Averroès ou Ibn Rouchd de Cordoue est un philosophe, théologien rationaliste d’Islam, juriste, mathématicien et  médecin musulman andalou du XIIe. Il est né en 1126 à Cordoue, en Andalousie, mort en 1198 à Marrakech, au Maroc. Il est dit Ibn Rochd mais il est plus connu en Occident sous son nom latinisé d'Averroès. Son œuvre est reconnue en Europe occidentale, dont il est, d'après certains, comme le spécialiste Alain de Libera, « un des pères spirituels » pour ses commentaires d'Aristote. Certains vont jusqu'à le décrire comme l'un des pères fondateurs de la pensée laïque en Europe de l'Ouest.
    Son ouverture d'esprit et sa modernité déplaisaient aux autorités musulmanes de l'époque, qui l'exilèrent comme hérétique, et ordonnèrent que ses livres soient brûlés. Profondément méconnu de son vivant, il a commenté abondamment et brillamment les œuvres d'Aristote : aussi les théologiens latins le nommaient-ils « Le Commentateur ». Averroès est l'un des plus grands philosophes de la civilisation arabo-islamique.
     
    AVICENNE (980-1037)
     
    Avicenne, ou Ibn Sīnā, né à Afshéna, près de Boukhara, faisant partie de la province deKhorasan Grand Khorasan (actuellement en Ouzbékistan) et mort à Hamadan, est un philosophe,écrivain, médecin etscientifique médiéval persan. Il s'intéressa à de nombreuses sciences, notamment l'astronomie, l'alchimie, la chimie et la psychologie.
    Ses disciples l'appelaient Cheikh el-Raïs, prince des savants, le plus grand des médecins, le Maître par excellence, le troisième Maître (après Aristote et Al-Farabi).
    Aux premiers siècles de l'hégire (VIIe et VIIIe siècles), les Syriens et Mésopotamiens chrétiens de langue syriaque et grecque traduisent en arabe certains textes philosophiques et scientifiques issus du monde gréco-romain. Une compétition commence entre la culture arabe et la culture persane, l'Iran-au sens de grand Iran étant à cette époque sous la domination arabe. De 750 à 850, période des califes Abbassides, la science dite "arabo-musulmane" atteint son sommet. Les souverains payaient, parfois son poids en or, tout livre récemment traduit, et c'est ainsi que, dès le IXe siècle, une majeure partie des écrits de la Grèce était disponible en langue arabe. Le philosophe al-Farabi (mort en 950), « le second maître » (en référence au premier maître, Aristote), tient une place prépondérante dans cette dynamique.
    Les textes et traditions des dogmes islamiques se fixèrent à cette époque :
    –        le sunnisme, avec al-Ash‘ari (935),
    –        le chiisme duodécimain, avec Shaykh Saduq Ibn Babuyeh (991) et Shaykh Mufid (1022),
    –        l'ismaélisme, ou chiisme ismaélien, branche du chiisme, en langue arabe et en langue persane.
     
    IBN BÂJJAB (1085-1138)
     
    Né à Saragosse , il mourut à Fès, au Maroc . Il a écrit des poèmes (panégyriques notamment) se trouvant en compétitions poétiques avec al-Tutili . Il est l’auteur célèbre d’un ouvrage de vulgarisation sur la botanique qui définit le sexe des plantes, « Le livre des plantes » (Kitab al-Nabat). Parmi ses nombreux enseignants on compte Abu Jafar ibn Harun de Trujillo un médecin andalou de Séville.
    Ses idées philosophiques ont eu un effet certain sur Ibn Rushd et Albert le Grand . La plupart de ses écrits et livre n'ont pas été achevés en raison de sa mort prématurée. Il avait une vaste connaissancede lamédecine, des mathématiques et del'astronomie . Sa principale contribution à la philosophie islamique est son idée sur l'âme Phénoménologie, qui n'a jamais été terminée.
    Ibn Bâjjah était, en son temps, non seulement une figure de premier plan en philosophie, mais également en musique et en poésie. Son recueil de poésie (diwan)  a été redécouvert en 1951.
    Bien que plusieurs de ses œuvres n'aient pas survécu, ses théories de l'astronomie et la physique ont été conservées par Maïmonide et Averroès , respectivement, ce qui a eu une influence ultérieure sur les astronomes et les physiciens tard dans la civilisation islamique et de la Renaissance en Europe, y compris Galilée.
     
    IBN ARABI (1165-1240)
     
    Ibn’Arabî , musulman, d'origine arabe est né en 1165, à Murcie, en Andalousie , et mort en 1240, à Damas en Syrie. Également appelé « ach-Cheikh al-Akbar » (« le plus grand maître », en arabe), ou encore « Ibn Aflatûn » (le fils de Platon), c’est un théologien, juriste, poète, métaphysicien et maître arabe-andalous dutaçawuff islamique, auteur de 846 ouvrages. Certains considèrent que son œuvre aurait influencé Dante. Dans le domaine métaphysique, il est le plus grand penseur de la doctrine ésotérique du "wahdat al wujud". Il eût quelques ennemis dans le domaine exotérique. Dans l'ésotérisme islamique, il est considéré comme le "sceau de la Sainteté".
     
    IBN KHALDÛN (1332-1406)
     
    Ibn Khaldoun, né à Tunis et mort au Caire, est un historienphilosophediplomate et homme politique arabe.
    Sa façon d'analyser les changements sociaux et politiques qu'il a observés dans le Maghreb et l'Espagne de son époque a conduit à considérer Ibn Khaldoun comme un « précurseur de la sociologie moderne ».
    C’est aussi un historien de premier plan auquel on doit la Muqaddima (traduite en Prolégomènes et qui est en fait son Introduction à l'histoire universelle et à la sociologie moderne) [Rémi Brague a analysé un de ses extraits], Le Livre des exemples ou Livre des considérations sur l'histoire des Arabes, des Persans et des Berbères. Dans ces deux ouvrages résolument modernes dans leur méthode, Ibn Khaldoun insiste dès le début sur l'importance des sources, de leur authenticité et de leur vérification à l'aune de critères purement rationnelsGeorges Marçais affirme que « l'œuvre d'Ibn Khaldoun est un des ouvrages les plus substantiels et les plus intéressants qu'ait produit l'esprit humain ».
    Néanmoins, des intellectuels déplorent que bien que son nom soit aussi célèbre au Sud qu'au Nord de la Méditerranée, son œuvre soit surtout lue dans cette seconde région.
     
    JEHUDA HALÉVI (1075-1141)
     
    Né à Tudela dans l'émirat de Saragosse, rabbin, philosophemédecin et poète séfarade (qui suit le judaïsme liturgique espagnol et portugais), surnommé le Chantre de Sion.
    Très jeune, il parcourt l’Espagne en proie aux guerres entre chrétiens et Almoravides. Il descend au pays d'al-Andalûs afin d'y compléter ses études. Il remporte une compétition de poésie à Cordoue, puis rencontre à Grenade les poètes séfarades, avec lesquels il sera lié sa vie durant. Les persécutions des almoravides dispersent les poètes de Grenade.
    Juda Halevi reprend ses voyages, se rend auprès du vizir juif Meir ibn Kamniel à Séville et du maître talmudique Joseph ibn Migash à Lucène. Il pratique la médecine à Tolède, redevenue chrétienne, qu’il quitte en 1109 avec son ami Abraham ibn Ezra. Ils poursuivent alors leurs voyages à travers l’Espagne musulmane (Cordoue) et l’Afrique du Nord.
    Partisan du retour à Sion, Juda Halevi arrive à Alexandrie, puis au Caire où il meurt avant d’avoir pu s’embarquer pour la Palestine. La légende le fait mourir aux portes de Jérusalem sous les sabots d'un cavalier arabe.
    Agacé par l'attrait qu'exercent christianisme, islam et philosophie jusqu'au sein du peuple juif, il rédige vers 1140, à la fin de sa vie son grand-œuvre, rédigée en arabe,  Le Livre de l'argumentation pour la défense de la religion méprisée, plus connue sous le nom que lui a donné son traducteur Juda ibn Tibbon, le Kuzari. 
     Il est aussi l'auteur d'élégies, regroupées sous le nom de « Sionides » (ou "Chants de Sion"), basés sur les poèmes de nostalgie pour le pays ou la ville aimée, ici Sion, dont certaines sont reprises dans la liturgie traditionnelle du 9 av, qui commémore la chute du Temple de Jérusalem.
     
    MAÏMONIDE (1138-1204)
     
    Moïse Maïmonide est un rabbin andalou né à Cordoue, mort à  Fostat en Égypte, mais enterré à Tibériade.
    Le père de Maïmonide était une autorité respectée, consultée de part et d’autre de la communauté juive arabophone. Sa mère meurt alors qu’il est encore jeune.
    Maïmonide apprend auprès de son père la doctrine et les enseignements de 
    Joseph ibn Migas (ce dernier meurt lorsque Maïmonide est âgé de trois ans). Vers l'âge de 13 ans, il fut contraint à l'exil lors de la prise de Cordoue par les Almohades. La famille Maïmon émigra vers le Maghreb occidental almohade (actuel Maroc), où le jeune Moïse s'instruisit en sciences juives et profanes. Il lut Aristote, Hippocrate et bien d'autres. Cependant, Fès devint rapidement elle aussi le théâtre de disputes sur fond d'intolérance religieuse, et vers 1165 la famille Maïmon dut émigrer en Palestine. Descendu en Égypte, où Maïmonide fut prié par toutes les communautés de devenir leur rabbin. Il n'avait que quarante-deux ans, mais le karaïsme dominait en Égypte, et seul un homme de sa stature serait capable d'y faire face.
    Médecinphilosophe juif, jurisconsulte en matière de Loi juive et dirigeant de la communauté juive d'Égypte, il excella dans tous ces domaines et fut considéré comme le « second Moïse du judaïsme ».
    Sa première grande œuvre fut le Commentaire sur la Mishna. En théologie, il est notamment l'auteur du Mishné Torah, ouvrage monumental rédigé en hébreu, et non en arabe ou en araméen comme il était d'usage, et destiné à remédier à la dispersion millénaire des règles de la pratique juive (Mishna). Son œuvre dans ce domaine constitue encore le socle de la loi rabbinique.
    Comme philosophe, il introduisit la logique aristotélicienne dans la pensée juive et ouvrit des pistes dans les domaines de la psychologie et de l'éthique. Mais son apport essentiel consiste en une conciliation de la science et de la religion qu'il expose dans son Guide des égarés écrit cette fois en arabe. Maïmonide estimait – instruit qu’il était de la pensée d’Averroès, cet autre Cordouan musulman – que la recherche sans préjugés de la « vérité scientifique », loin d'exclure Dieu, amène à mieux connaître sa perfection.
    Il influença également le monde non-juif, notamment Thomas d'Aquin, qui l’a surnommé « l’Aigle de la Synagogue ».
     
    RHAZÈS (865-925)
     
    Connu comme Razi, comme Rhazes et Rasis, fut un savant pluridisciplinaire persan qui a énormément contribué aux domaines de la médecine, de l'alchimie et de la philosophie. Alchimiste devenu médecin, il aurait isolé l'acide sulfurique et l'éthanol dont il initia l'utilisation médicale. S'agissant de la pratique médicale, il a vigoureusement défendu la démarche scientifique dans le diagnostic et la thérapeutique et a largement influencé la conception de l'organisation hospitalière en lien avec la formation des futurs médecins. Empiriste et rationaliste, il fut l'objet de nombreuses critiques pour son opposition à l'aristotélisme et sa libre-pensée vis-à-vis de la religion.
    De nos jours son nom est commémoré avec l'institut Razi près de Téhéran et son anniversaire est célébré tous les 27 août en Iran lors de la journée de la pharmacie.
     
    SOHRAVARDI (1155-1191)
     
    Shahab al-Din Yahya as-Sohrawardi (en persan) est un philosophe mystique perse, fondateur de la Philosophie illuminative, né à Sohraward en Iran, mort à Alep en Syrie.
    Il est né en 549 de l’hégire, dans cette petite ville de Médie, au nord-ouest de la Perse. Très jeune, il part étudier à Maraghaau, puis à Ispahan dans un cercle de philosophes "hellénisants" proches de la pensée d'Avicenne. Après une crise religieuse provoquée par une vision d'extase où Aristote lui apparaît, il se rapproche des soufis en cherchant à pratiquer autant l'expérience mystique (tâ'âlloh) que la connaissance philosophique (bath). Il adopte alors un mode de vie itinérant, fréquente les khanqas (« couvents » soufis), assiste fréquemment à leurs séances de danse et de musique (sama'i), qu'il recommande et apprécie lui-même pour parvenir à l'extase.
    Son biographe Shahrazurî mentionne qu'à la fin de sa vie, il ne rompait plus le jeûne qu'une fois par semaine, insistant aussi sur son indifférence aux vêtements, aux honneurs, aux apparences.
    Sohrahvardi semble avoir affectionné particulièrement la Haute Mésopotamie où il séjourna longtemps. Il était aussi bien vu des princes turkmènes artoukides, que du souverain de Kharpout, à qui il dédia son Livre des Tablettes. Son influence politique auprès de plusieurs princes seldjoukides et du prince d'Alep fut certainement pour beaucoup dans sa condamnation par les milieux alépins et la décision de son exécution par Saladin.
    L'originalité de la sagesse de l'Ishraq fondée par Sohravardi est d'unifier et de synthétiser l'héritage zoroastrien, la philosophie platonicienne et la révélation islamique (cette dernière incluant la révélation juive et chrétienne). L' "Orient" défini par sa "Sagesse orientale" est en fait un orient "intérieur", le symbole de la Lumière qui est aussi Connaissance, opposé à "l'exil occidental" qui est éloignement et oubli de cette connaissance dans les ténèbres de la matière.
    Bien qu'incluant la philosophie péripatéticienne, et les développements inspirés par Ibn Sina (Avicenne), la philosophie illuminative de Sohravardi critique plusieurs des positions prises par Ibn Sina, et se sépare radicalement de lui en usant d'un langage symbolique principalement issu de l'ancienne sagesse perse dont les éléments sont communs et partagés par l'ensemble des cultures du proche et Moyen-Orient, avec lequel il développe sa sagesse illuminative (hikmat al ishraq) qui malheureusement ne peut être traduite exactement en langue française, car "Ishraq" signifie "lever du soleil ou aube", donc cette sagesse que Sohravardi est loin de prétendre inventer mais seulement rappeler et restaurer est une sagesse qui fait se lever le soleil intellectuel à l'intérieur de soi et qui nous éclaire intellectuellement et spirituellement en nous faisant goûter à la Vérité.
    L'élément fondamental de la philosophie de Sohravardî est la Lumière, pure et immatérielle, au-dessus de toute autre manifestation, qui se dévoile par illuminations, de lumières en lumières graduellement déclinantes dans leur intensité ; par une interaction complexe, ces lumières provoquent à leur tour des rayons lumineux horizontaux, semblables dans leur concept aux Formes platoniques qui régissent les espèces du monde terrestre.
    Selon la cosmologie sohravardienne, toute créature provient d'émanations de lumières successives et graduées, toutes issues de la Lumière originelle et suprême, la Lumière des lumières (Nûr al-Anwar).
    Sohravardi a aussi défendu la théorie d'un monde intermédiaire et indépendant, ou monde imaginal (alam-e-mithal) qui n'est pas sans rappeler le monde de Yetsira (le monde imaginal) dans la kabbale, ou le Barzakh (littéralement " l'intermédiaire ") de la métaphysique d'Ibn Arabi). Ses idées ont exercé une grande influence, notamment sur Molla Sadra Shirazi qui reprit sa conception de l'intensité et de la gradation de l'Être, avec laquelle il combina les vues péripatéticiennes et illuminatives de l'existence.
    Sohravardi est parfois appelé par ses disciples par le titre honorifique de Sheikh al-Ishraq ou "Maître de l'Illumination". On l'appelle aussi le "Maître de la théosophie orientale". Son enseignement a exercé une très forte influence sur la pensée iranienne, et l'on dit parfois que sa Sagesse orientale est à la philosophie ce que le soufisme est à la théologie scolastique et canonique. La majorité des logiciens et philosophes musulmans considèrent que l'idée de la "nécessité décisive" est l'une des innovations les plus importantes de Sohravardi dans l'histoire de la spéculation.
    En plus de la mystique et de la philosophie, Sohravardi a écrit sur la logique, la physique, l'épistémologie. C'était aussi un excellent mathématicien et selon Shahrazurî, "il connaissait des problèmes d'algèbre que personne ne savait résoudre." A la fois savant, philosophe et mystique, Sohravardi voulait unifier la connaissance "intuitive" ou kashf avec la connaissance "déductive" ou bahthiyya. Il critiquait aussi la méthodologie scientifique d'Aristote, qui posait les lois scientifiques comme nécessaires et universelles.
     




     


    Date de création : 23/06/2014 @ 11:47
    Dernière modification : 23/06/2014 @ 12:04
    Catégorie : Philosophies médiévales
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