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Sciences politiques - Trois lois nous gouvernent





Selon Alain-Gérard Slama trois lois nous gouvernent

Il est aisé, dit-on, d'expliquer les événements après coup. Le commentateur politique est un ouvrier de la 25e heure. Il est censé, dans l'opinion commune, arriver toujours trop tard. Même Hegel, pour une fois modeste, comparant le philosophe à l'oiseau de Minerve, affirmait que celui-ci ne prend son envol qu'à la tombée de la nuit. Or le plus souvent, les avertissements des philosophes ou même - c'est plus rare - des experts instruits par l'expérience ont précédé l'événement. Ils n'ont pas pour autant pesé du moindre poids sur les décisions des acteurs. Comme si les sociétés politiques étaient en quelque sorte déconnectées de ceux qui les pensent. Si l'on en doute, et à titre d'exemple, il n'est pas inutile de rappeler ici, dans le seul champ du politique, trois «lois», face auxquelles nos élites sont d'une surdité désarmante.
– La première constate le fait que plus les civilisations matérielles se répandent dans le monde, infléchissant les rapports sociaux et les mœurs, plus les sociétés réagissent en se crispant sur les aspects de leur culture, ethniques, religieux, éthologiques, qui leur sont les plus propres. Ce phénomène, dit des «identités réactives», est à l'œuvre sous nos yeux dans les révolutions arabes. Il est en train de disloquer l'Europe, en défaisant le long travail historique qui avait permis aux nations de se libérer de la tutelle des empires. On mesure à présent l'erreur d'avoir opposé, à la fin des années 1980, la thèse de Fukuyama, selon laquelle l'extension du modèle occidental de civilisation capitaliste, démocratique et parlementaire est irrésistible dans le monde, à la thèse de Huntington: ce dernier anticipait, de son côté, un mouvement réciproque, consistant dans le retour implacable des identitarismes culturels et religieux.
Loin de s'opposer, ces deux thèses se complètent: la première explique la seconde. Dans le cas du printemps arabe, par exemple, l'Europe avait vocation à contenir, par une action diplomatique sans arrogance, le danger de réaction lié à la propagation trop rapide et illusoire de son «modèle». Elle aurait dû se garder de soutenir indistinctement les démocrates et ceux qui se servent du levier de l'aspiration à la liberté pour imposer une théocratie. Non seulement elle n'en a rien fait, mais elle s'aveugle pour son propre compte en encourageant les identitarismes sur son sol: des lendemains désenchantés s'annoncent en Catalogne.
– La deuxième loi est liée à la première: plus vaste est le consensus qui règne dans une nation, plus les minorités extrêmes s'emparent des médias et pèsent sur la vie politique ; ces dernières, dans le brouhaha, deviennent vite seules à crier assez fort pour se faire entendre et par là même pour fixer les termes et les règles du jeu. Il a été maintes fois démontré, depuis Tocqueville jusqu'à Raymond Boudon, que l'indifférenciation due à l'égalité démocratique conduit à l'indifférence. L'action collective exige des efforts. À la faveur de l'effet d'arasement qui, de proche en proche, normalise l'espace médiatique, ce sont les plus déterminés, et par là même les plus actifs, qui, au-delà d'un certain seuil d'atonie collective, s'emparent du discours public en même temps que des moyens de l'action. C'est vrai des médias audiovisuels classiques ; ce l'est encore plus des réseaux numériques, dont la prolifération et le chaos favorisent le n'importe quoi.
Ainsi s'expliquent, en allant du plus grave au plus frivole, d'un côté les blocages idéologiques opposés aux développements de la recherche et des savoirs dans des domaines d'intérêt vital, mais passionnel, comme l'écologie ; et de l'autre, l'énergie d'une légèreté insoutenable qui se déploie autour de revendications sociétales aussi futiles que le mariage homosexuel. Que de motivations narcissiques, amplifiées par l'amplificateur tribal, détournent ainsi l'individu de se concentrer sur les moyens de lutter contre la menace générale d'appauvrissement brutal et, par là même, de regain de la violence, qui pèse sur l'avenir européen!
– Quant à la troisième loi, nous la devons à Albert O. Hirschman, qui la doit lui-même aux grands orateurs grecs et latins: moins les politiques ont de prise sur le réel, plus ils cherchent de satisfactions compensatrices dans l'amour-propre et se laissent gagner par la corruption. Nous en avons, en ce moment, quelques exemples consternants. Or l'absence de prise sur le réel n'est nullement une fatalité. Elle résulte le plus souvent d'erreurs d'analyse, d'un manque de courage, et de l'ignorance des «lois» enseignées par l'expérience. C'est dire qu'elle est liée aux deux précédentes.



Date de création : 14/12/2012 @ 08:36
Dernière modification : 14/12/2012 @ 08:41
Catégorie : Sciences politiques
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