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    Sciences politiques - Mieux que d'identité nationale parler de nationalisme républicain

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     MIEUX QUE D’IDENTITÉ NATIONALE, PARLER DE NATIONALISME RÉPUBLICAIN.

     

    FREDERIC SAINT-CLAIR dans son article de Figaro/Vox du 29/09 nous en donne le moyen. 

     

    Prendre appui sur la définition de la nation donnée par Renan dans sa conférence de 1882 prononcée à la Sorbonne.

    Il confère au terme « nation » une double dimension, à la fois identitaire et républicaine. Précisons: «Une nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses qui, à vrai dire, n'en font qu'une, constituent cette âme, ce principe spirituel. L'une dans le passé, l'autre dans le présent. L'une est la possession en commun d'un riche legs de souvenirs ; l'autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l'héritage qu'on a reçu indivis.» Nous voyons que dans cette définition cohabitent à la fois la nation comme âme, comme principe spirituel, et la nation comme héritage. Pour le dire autrement, cette définition présente la nation sous deux angles différents, le premier comme un « être commun »  c'est le principe spirituel, l'âme – et le second comme un «avoir commun» – c'est l'héritage. La notion d'identité nationale réside dans la première partie de la définition seulement ; elle suppose qu'il existe une forme collective d'être ; elle conduit à un nationalisme identitaire. La seconde partie évoque un héritage, un avoir, commun, et conduit à un nationalisme républicain - la «res publica» étant la chose commune.

    La différence entre les deux approches est cruciale pour construire une forme de nationalisme dépouillé de ses tentations xénophobes.

    En effet, si nous adhérons à la thèse de l'identité nationale, c'est-à-dire à la thèse d'un principe spirituel commun, il devient impossible, dès lors que l'on s'interroge sur la nature effective de ce principe spirituel, d'éviter de verser dans les théories biologiques qui voient dans le            « caractère français » une participation commune à la terre et aux morts, c'est à dire à un même sang. Accepter le principe d'une «identité française», c'est, d'une manière ou d'une autre, accepter le principe d'une « souche ». Plus la souche est profonde, plus la lignée remonte haut, plus le caractère français est éprouvé. On approche ainsi, sans parfois s'en rendre compte, des rivages aryens bordés de ces écueils que sont « pureté de la race », « la hiérarchie des races », etc., contre lesquels le bateau France s'est déjà abimé il n'y a guère. Une fois les voies d'eau ouvertes, il est difficile de colmater ; il est donc préférable de ne pas y revenir.

    Le nationalisme évoque dans ce cas la nécessité de participer à cette œuvre commune. Il s'adresse autant aux nationaux qu'aux étrangers désireux de s'établir sur le territoire national.

    A l'inverse, si nous purgeons le nationalisme de toute référence à l'identité nationale, si nous renonçons à croire qu'il puisse exister un être commun à tous les français, et si nous reconnaissons à l'inverse que nous sommes tous responsable d'un héritage commun que nous avons reçu indivis – la langue, le patrimoine, les coutumes, les traditions, l'histoire, le christianisme, etc., le nationalisme recouvre son sens premier d'attachement au patrimoine commun à la nation, patrimoine au sens large qu'il est absolument indispensable de préserver et de faire valoir sous peine de sacrifier le cadeau qui nous a été fait par le génie et la sueur des siècles. Le nationalisme évoque dans ce cas, et exclusivement, la nécessité de participer à cette oeuvre commune. Ce nationalisme s'adresse autant aux nationaux qu'aux étrangers désireux de s'établir sur le territoire national. Le nationalisme républicain ne questionne pas l'immigrant sur ses origines, la couleur de sa peau, sa religion, mais uniquement sur sa capacité à embrasser pleinement la civilisation que la nation française a patiemment édifiée.

    Comme si le fait d'être le descendant d'une longue lignée de français était une preuve suffisante de l'intérêt que l'on porte au pays.

    Il serait naïf de croire que cette forme de nationalisme, centrée sur l'avoir commun – l'héritage reçu indivis – dont nous sommes responsables, est moins exigeante que le nationalisme identitaire. Car c'est en réalité tout l'inverse. Le nationalisme identitaire limite son périmètre de réflexion aux français « de souche », comme si cette condition était suffisante pour porter l'héritage de la France. Comme si le fait d'être le descendant d'une longue lignée de français était une preuve suffisante de l'intérêt que l'on porte au pays. Combien d'anti-nationaux parmi les français de souche? Combien de fervents défenseurs de la patrie parmi les étrangers nationalisés? Et parfois parmi ceux qui ne le sont pas? Cependant, ne soyons pas aveugles ; il est évident que n'embrasse pas l'héritage civilisationnel français qui veut. Il est évident que le désir et l'effort nécessaires pour faire valoir cet héritage sont à ce point élevés qu'ils disqualifieraient la plupart des prétendants à la nationalité française. Qui peut croire en effet que le seul fait de détenir une carte d'identité française est suffisant pour faire valoir cet héritage? Qui peut croire que le simple fait d'avoir un emploi et de payer ses impôts est suffisant pour comprendre la majesté de cet héritage et s'investir dans sa perpétration? Qui peut croire qu'un individu qui déciderait de mélanger cet héritage à l'héritage qu'il a reçu de sa culture d'origine serait pleinement engagé dans sa préservation? Qui peut croire qu'un individu vivant en France et faisant la promotion d'une idéologie contraire aux valeurs du pays peut légitimement se déclarer français? Qui peut croire qu'un individu qui agiterait des drapeaux étrangers à la fin d'un match de football serait entièrement occupé à faire valoir l'héritage français? Qui peut croire qu'un individu qui, après 10, 20, 30 années passées en France continue de dialoguer avec ses amis dans sa langue d'origine et d'évoquer le fait de «rentrer au pays pour les vacances» serait entièrement imprégné de cet «héritage commun reçu indivis»? Qui peut croire qu'un individu qui porte des tenues vestimentaires ou arbore des signes religieux en décalage complet avec l'héritage français serait pleinement lié à cet héritage?

    Le nationalisme républicain est des plus exigeants, contrairement à toute approche identitaire.

    C'est pourquoi il est possible d'affirmer qu'Alain Juppé, par son désir de porter une identité heureuse, manifeste uniquement son aveuglement à cet « héritage commun reçu indivis ». Il cherche à composer avec le multiculturalisme ambiant, ainsi que le fait la gauche d'ailleurs, avec un attachement plus strict peut-être à ce qu'il nomme « nos racines » au sein desquelles il recherche une diversité suffisamment vaste pour justifier historiquement la diversité contemporaine.

    Nicolas Sarkozy, à l'opposé mais de façon tout aussi identitaire, resserre son discours autour de cette identité française dont il avait fait un ministère, et tend à exacerber les tensions inter-communautaires – autant dire: aucun avenir, surtout en matière de paix civile. Notons entre parenthèses que la gauche aussi est identitaire, car le principe d'intégration qu'elle défend est un principe identitaire, contrairement à l'assimilation. L'intégration suppose le respect et la préservation de la culture d'origine sous prétexte qu'elle participe de l'identité de l'immigré. Quoi de plus identitaire comme position ? Et de plus anti-national ?

    L'assimilation à l'inverse de l’intégration envisage, au moins implicitement, la culture comme un « avoir commun ».

    Et donc postule qu'un individu désireux de s'établir en France et de devenir français fait le choix de renoncer à l'ancienne pour embrasser la nouvelle. Chose possible puisqu'il s'agit de quelque chose qu'il possède en tant qu' « avoir », et non d'une partie de son « être » – choix qui ne remet donc pas en cause son identité propre.

    Il est peut-être temps pour la droite aujourd'hui de mettre un terme aux tentations identitaires qui pervertissent le débat public.

    Et de travailler à un nationalisme renouvelé, républicain, héritier des traditions les plus respectables de notre histoire, et surtout exigeant.


    Date de création : 24/09/2016 @ 14:21
    Dernière modification : 25/09/2016 @ 18:26
    Catégorie : Sciences politiques
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