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    Histoire - La réforme clunisienne



    LA RÉFORME CLUNISIENNE
     
     
    La France au début du Xe siècle
     
    Vers 900, la France était dirigée par la dynastie carolingienne ; mais sous la pression des attaques vikings et sarrasines, l'autorité royale s'était fortement affaiblie et les princes territoriaux et les seigneurs avaient pris leur indépendance de fait. L'effacement du pouvoir royal était particulièrement prononcé au sud. Dans le Mâconnais, où se trouve le site de Cluny, les seigneurs châtelains et immunistes[1] contestèrent le pouvoir et choisirent les prélats. L'Église fut prise dans le système féodal et dans l'affrontement entre moines et évêques au sujet des dîmes. Le clergé régulier fut particulièrement touché par la crise : de nombreux monastères furent victimes des raids scandinaves et de l'accaparement des aristocrates. La crise était aussi morale du fait que la règle bénédictine établie au VIe siècle par l’italien Benoît de Nursie[2] n'était plus respectée à la lettre. Au début du IXe siècle, le français Benoît d'Aniane tenta de la diffuser dans tous les monastères de l'empire carolingien. Mais le travail manuel fut délaissé au profit de la prière. Les laïcs nommèrent des abbés qui leur furent fidèles et contrôlèrent par là même les domaines fonciers des établissements réguliers.
     
    I. FONDATION DE L’ABBAYE BÉNÉDICTINE DE CLUNY, INDÉPENDANTE DU POUVOIR SÉCULIER
     
    L'abbaye fut fondée dans ce contexte, par une charte rédigée à Bourges le 11 septembre 909 ou 910, par le comte de Mâcon, Guillaume Ier, duc d'Aquitaine et comte d'Auvergne, qui la plaça sous l'autorité immédiate du pape. Le comte octroya une villa située près de Mâcon à BERNON, abbé de Baume-les-Messieurs et de plusieurs monastères dans la région. Ce fut ce dernier qui choisit le site de Cluny et, en tant que premier abbé (909-926), construisit les premiers bâtiments conventuels avec l'aide de douze moines des abbayes de Gigny et de Baume. L'abbaye fut reconnue comme chef d'ordre par le pape Jean XI, en 931, sous l'abbatiat de son successeur ODON (926-942).
    Guillaume avait renonçé à tous ses droits sur Cluny et avait ainsi permis à l’abbé d'être choisi par les moines. Il plaça la communauté monastique sous le patronage de l'apôtre Pierre et Paul de Tarse ; Cluny passa sous la protection directe du pape (Serge III) à l'époque. Ce fut une abbaye immunitaire, c'est-à-dire qu'elle était indépendante à la fois de l'évêque et des seigneurs de la région, et elle ne devait obéissance qu'au pape. Cet élément joua un grand rôle dans le développement de l'abbaye. Dès sa fondation, le comte avait imposé le respect de la règle bénédictine et attendit que les moines priassent pour son Salut :
    « Je fais ce don stipulant qu'un monastère régulier devra être construit à Cluny […], dont les moines vivront en communauté selon la règle du bienheureux Benoît.[…] Que soit ainsi établi en cet endroit un asile de prières où s'accompliront fidèlement les vœux et les oraisons. Que soit ainsi recherché et poursuivi, avec une volonté profonde et une ardeur totale, le dialogue avec le ciel. Que des prières, des demandes et des supplications y soient sans cesse adressées au Seigneur tant pour moi que pour tous ceux dont j'ai précédemment évoqué la mémoire. »
    Pendant l'abbatiat d'Odon  (927-942), Cluny obtint le droit de battre monnaie et un grand nombre de monastères bénédictins se rassemblèrent sous son autorité. Il met en place la bibliothèque et l'école.
     
    – Troisième abbé de Cluny, AYMARD (942-954) est mal connu ; à tel point que l’on hésite encore sur la date de sa mort : 963 ou 965 ? Il a cependant été présenté comme un homme « de grande simplicité et innocence, pieux religieux et d’un grand zèle dans l’accroissement du patrimoine clunisien ». L’étude du cartulaire de Cluny confirme cette appréciation. En 954, devenu pratiquement aveugle, Aymard choisit Maïeul comme coadjuteur. À partir de cette date, c’est à ce dernier que revient l’essentiel de l’administration de Cluny.
     
    – Quatrième abbé de Cluny, MAYEUL[3] (954-994).
     En 940, il entre comme moine à Cluny, où il prononce ses vœux en 943 ou 944. Il exerce alors la fonction d'«armarius » (garde des livres et maître des cérémonies).
    En 948, l'abbé Aymard de Cluny, devenu aveugle, lui laisse diriger le monastère comme coadjuteur. Aymard démissionne de sa charge d'abbé en 954, ouvrant 40 ans d'abbatiat à Mayeul. Ses bonnes relations avec Adélaïde, sœur du roi de Bourgogne Conrad le Pacifique (937-993) et épouse du roi de Germanie Otton Ier, empereur dès 962, lui confèrent une certaine influence tant à sa cour qu'à celle de son fils Otton II du Saint-Empire. Il intervient jusque dans des querelles privées de la famille impériale, ce qui lui valut de se voir proposer le siège pontifical après la mort de Benoît VI ou Benoît VII, siège qu'il refusa, se jugeant plus utile au milieu de ses moines. Mayeul prit à cœur le développement financier de l'abbaye, gérant avec soin les donations qui affluaient vers un abbé dont le renom était immense. En tout, environ 900 villages, droits et revenus paroissiaux, dîmes, etc., des alentours de Cluny, des régions de la Loire, du Bourbonnais, du Nivernais, des vallées de la Saône et du Rhône enrichirent le patrimoine de l'abbaye. Ces donations sont, pour nombre d'entre elles, liées à l'organisation nouvelle de la mémoire des morts. Le culte qui leur est consacré prend à Cluny une grande importance. Outre les moines, il s'adresse aussi aux bienfaiteurs du monastère. À cette époque, le bourg de Cluny, alors situé au nord-ouest de l'abbaye, se développe et se dote d'une église. Il dépend de l'abbaye, véritable seigneurie incluant probablement une cour de justice.
    Dès 967, Mayeul poursuit également l'œuvre de réforme initiée par Odon, instaurant la règle bénédictine dans de nombreux monastères, renforçant ainsi l'influence de Cluny en Occident. Il diffuse ainsi la religion clunisienne dans des régions éloignées, comme Pavie qui la propagera à son tour. Pendant ses quarante années d'abbatiat, ses liens avec le Saint-Empire favorisèrent l'extension de l'Ecclesia Cluniacensis vers l'est. Il fut certainement l'un des conseillers écoutés d'Hugues Capet, duc puis roi des Francs, ce qui lui permit de réformer des monastères et d'y placer des abbés réguliers. Enfin, il poursuivit les relations qu'Odon avait nouées avec la papauté.
    Lors de l'un de ses voyages à Rome, il ramène avec lui Guillaume de Volpiano. Quoique profondément attaché à sa recrue, Mayeul préfèrera Odilon pour lui succéder à Cluny, confiant au premier l'abbaye de St Bénigne de Dijon d'où il réforma de nombreux monastères notamment en Normandie.
    En juillet 972, sa capture dans les Alpes et plus précisément dans les environs d'Orsières par les Sarrasins de Fraxinetum, entraîne une mobilisation générale de l’aristocratie provençale autour du comte Guillaume. De nombreux objets de culte et d'orfèvrerie du trésor de Cluny furent fondus pour payer sa rançon. Dès sa libération, le comte Guillaume de Provence organise « au nom de Mayeul » une guerre de libération contre les Sarrasins, qu’il chasse de Provence après la bataille de Tourtour (973). En 993, ce même prince, se sentant mourir le fait appeler à Avignon pour soulager son âme et donner ou restituer à l'abbaye de Cluny plusieurs domaines.
    Appelé par Hugues Capet à réformer Saint-Denis, Mayeul s'éteint en route, au prieuré de Souvigny le 11 mai 994, où il est enterré. Le roi prend en charge ses funérailles.
    Avant sa mort, il avait fait élire Odilon pour diriger la destinée de l'abbaye. Mayeul fut l'organisateur de la réforme monastique au Xe siècle : il fut un personnage « ferme, austère, brillant et séduisant ».

    reformeclunisenne_fig1.jpg

     
    Souvigny - prieuré St-Mayeul-St-Patrocle (Allier-Auvergne)
     
    – Cinquième abbé de Cluny, ODILON DE CLUNY[4] (994-1049)  
    En 991, son prédécesseur l'attire à l'abbaye où il enseigne les novices. Il devient son coadjuteur peu avant sa mort.
    Il est élu cinquième abbé de Cluny en 994, à la mort de Mayeul. Il va terminer entre 1002 et 1018 l'église Saint-Pierre-le-Vieil ou Cluny II. En fait, il a été élu abbé vers 990, du vivant de l'abbé Maïolus (Mayeul), en présence de l'archevêque de LyonBurchard, de l'évêque de Genève, Hugues et de Isarn évêque de Grenoble.
    Il est le principal organisateur de l’empire religieux de Cluny, avec ses monastères affiliés. Avec l’appui du pape, il étend l’ordre clunisien au-delà des Pyrénées et du Rhin.
    Le 5 mai 999, il reçoit des mains d'Hugues de Chalon, comte de Chalon et évêque d'Auxerre le prieuré de Paray-le-Monial, en présence de trois évêques, du roi de France Robert II de France, dit 'le-Pieux', ainsi que du duc de Bourgogne Henri Ier de Bourgogne lors d'une grande cérémonie en l'Abbaye Saint-Marcel-lès-Chalon.
    Cet accroissement de la puissance de l'ordre de Cluny et l'indépendance juridictionnelle de l'abbaye va créer un conflit avec les évêques au moment où Odilon tente de rattacher l'abbaye de Vézelay à l'ordre clunisien. Au cours du concile d'Anse en 1025, les évêques rappellent que les abbayes dépendent de l'évêque du diocèse où elles sont situées, conformément aux décisions du concile de Chalcédoine. Le pape rappelle sa primauté dans l'Église en 1027. Adalbéron de Laon raille le "roi Odilon". Sur les conseils de Guillaume de Volpiano, Odilon renonce au rattachement de l'abbaye de Vézelay à celle de Cluny. Finalement ce rattachement sera fait plus tard, vers 1058, par Hugues de Semur. Le 14 septembre 1025, il fonde avec sa famille le prieuré Sainte-Croix de Lavoûte-Chilhac. En 1027, il est présent au couronnement impérial de Conrad II à Rome. À la mort d'Odilon, l'ordre de Cluny compte environ 70 prieurés et abbayes. On lui attribue des pouvoirs thaumaturges, avec la guérison d’un aveugle, et d'autres miracles comme la transformation de l’eau en vin. Ces miracles suscitent de nombreuses vocations et de nombreux dons, à l'avantage de Cluny. Il est à l’un des promoteurs de la Paix de Dieu et de la Trêve de Dieu ainsi que de la commémoration liturgique des morts, célébrée au lendemain de la fête de la Toussaint, le 2 novembre (cette fête est célébrée pour la première fois le 2 novembre 998).
    Pour secourir les pauvres, il n'hésite pas à sacrifier une partie du trésor de son Ordre, déjà bien pourvu à l'époque. Il refuse en 1031 l’archevêché de Lyon. Sa pensée théologique a laissé, à Cluny, une empreinte importante même après sa mort, en 1049Hugues de Semur lui succéda à la tête de l'abbaye. Odilon est décrit comme « un petit homme maigre et nerveux [...] Peu éloquent, aimant l'autorité et ne le cachant pas, jaloux de ses prérogatives, il fut un chef très énergique et un organisateur inégalable. Mais il sut aussi être doux et charitable et il lui arriva souvent de comprendre, mieux que ses contemporains, les problèmes de son époque. »
    Il repose aujourd'hui dans l'église prieurale de Souvigny où il gît aux côtés de saint Mayeul de Cluny (son prédécesseur, quatrième abbé de Cluny, mort en 994). Les sondages et les fouilles archéologiques menés entre novembre 2001 et janvier 2002 ont mis au jour leurs sépultures oubliées depuis les déprédations de la Révolution française.
     
    II . CONSTRUCTION DE L’ABBATIALE
     
    Cluny I
    En une première étape, l'abbé Bernon, premier abbé de Cluny, commença la construction de l'abbatiale en 910. Cluny I fut terminée sous son successeur Odon et dédicacée avant 927.
     
    Cluny II
       
     reformeclunisenne_fig2b.jpgLe complexe monastique de Cluny II est connu grâce aux descriptions du Liber Tramitis, un coutumier des années 1035-1040. Le quatrième abbé de Cluny (954-994), Maïeul de Cluny, construit Cluny II à partir de 963, pour remplacer le bâtiment précédent, devenu trop étroit ; l'église abbatiale fut consacrée en 981. Cluny II se caractérise par un chevet complexe avec plusieurs absidioles  et une galilée (avant-nef), située à l'ouest. Le développement du chevet témoigne de l'essor de la liturgie et des pèlerinages. À la croisée du transept (étroit) et du vaisseau central (large), s'élevait un haut clocher, du type de celui qui subsiste à Chapaize (v. ci-contre). Cette disposition du clocher au-dessus de la croisée devint la règle quasi absolue pour toutes les églises romanes de la région.
      

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    Cluny II , reconstitution
     
     
    Cluny III
    reformeclunisenne_fig4.jpg reformeclunisenne_fig5.jpg
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
                         Reconstitution de l'abbatiale Cluny III                                                        Plan selon Viollet-le-Duc
     
    La construction de Cluny III, débuta vers 1080 sous l'abbatiat de Hugues de Semur. L'expansion de l'Ordre, le nombre de moines sans cesse croissant assistant aux offices, et les chantiers imposants ouverts dans toutes les abbayes rivales, voire simples prieurés, rendirent obsolète l'abbatiale de Mayeul, décrite comme « bergerie étroite et vétuste » dans la Vie de Saint Hugues par Geilon vers 1115. En 1088 eut lieu la pose symbolique d'une première pierre. En 1095, le pape Urbain II consacra deux pierres d'autel et 3 chapelles au milieu du chantier. La nef fut fermée et dédicacée en 1130, mais l'édifice était loin d'être achevé : le bras nord du transept, les tours et l'avant-nef furent, au mieux, commencés à cette date. Interrompu au cours de la deuxième moitié du XIIe siècle, le chantier reprit au début du XIIIe siècle et vit l'achèvement de l'immense avant-nef en 1220 par l'abbé Rolland Ier de Hainaut, de style gothique. L'abbatiale devint alors, pour trois siècles, le plus grand édifice religieux d'Occident (187 mètres de long), jusqu'à la reconstruction de la basilique Saint-Pierre de Rome en 1506.
    Le plan de l'édifice est en forme de croix archiépiscopale : il y a deux transepts. Le grand transept, dont un bras subsiste aux trois quarts, était long à lui seul comme une petite cathédrale. Il était surmonté de trois clochers : Le « Clocher de l'eau bénite » surplombe toujours le bras sud, le « Clocher des Bisans » surplombait le bras nord, et enfin le « Clocher du chœur », le plus imposant de tout l'édifice, couronnait la croisée centrale. Plus loin vers l'est, au milieu du chœur, se trouvait un petit transept, appelé « transept matutinal », qui subsiste aussi en partie. Son croisillon central était surmonté d'une tour, dite « Tour des lampes », dont la fonction est mal définie : elle comportait en effet un tambour octogonal sans aucune ouverture, surmonté d'une flèche.
    La nef était encadrée par quatre collatéraux et la voûte s'élevait à 33 mètres au-dessus du sol.
     
     reformeclunisenne_fig6.jpg
     
    La Révolution française de 1789 fut fatale à l’abbaye de Cluny. Devenue bien national, elle fut fermée en 1790 et les moines durent partir. Les archives furent brûlées en 1793 et les pillages des objets religieux commencèrent. L’abbaye est vendue à un marchand en 1798. Cluny III, de nos jours,  est presque totalement détruite, d’abord en 1801 pour ouvrir la Rue Municipale, et ensuite de 1806 à 1823 pour l’utilisation des pierres pour les maisons de la ville. Seule une partie du grand transept de l’abbatiale fut épargnée. Le Haras National fut fondé en 1806 par Napoléon sur les terrains de l’ancienne abbaye. Les vestiges de l’abbaye et de l’église sont classés Monument Historique en 1862. Les bâtiments de l’abbaye sont occupés par l’École Normale Spécialisée depuis 1866 et plus tard par l’ENSAM (École Nationale Supérieur des Arts et Métiers). 
     
     
    III. CLUNY, IMPORTANT CENTRE CULTUREL
     
    L'abbaye constituait un foyer intellectuel et culturel important du Xe au XIIe siècle : c'est Odon qui rassembla les premiers manuscrits de la bibliothèque en rapportant des livres provenant de Saint-Martin de Tours. Les ouvrages conservés à Cluny se multiplièrent rapidement grâce à l'activité du scriptorium : on en connaît le nombre (570) grâce au grand catalogue (XIe et XIIe siècles). La bibliothèque conservait des œuvres patristiques et des maîtres carolingiens, parmi lesquels Jean Scot Erigène. Sous l'abbatiat du huitième abbé Pierre le Vénérable (11222-1157), elle était plus importante que celle du Mont Cassin, en Italie. On pouvait y trouver des textes latins (Tite-Live, Ovide, Cicéron), mais aussi des livres de médecine ou de musique.
    Les abbés furent aussi des auteurs : Odon de Cluny produisit une Vie de Géraud d’Aurillac. Les moines clunisiens écrivirent aussi des récits hagiographiques. La chancellerie de l'abbaye produisit plusieurs cartulaires ainsi que les coutumes de l'établissement. Le Guide du pèlerin fut sans doute écrit par Aymeri Picaud au xiie siècle à Cluny.
    Cluny était aussi un centre d'études de premier ordre. Le droit romain était resté vivant par l'étude de fragments de textes juridiques datant du règne de Justinien Ier. Les thèses néoplatoniciennes y survécurent et nourrirent la réflexion sur l'organisation de la société. Les chapiteaux du déambulatoire de l'abbatiale de Cluny III figuraient les arts libéraux, autrement dit les disciplines enseignées au Moyen Âge. Enfin de l'abbaye sortirent des personnages éminents tels que le pape Urbain II.
     
    IV. RAOUL GLABER[5], LE PROTÉGÉ ÉMÉRITE DE GUILLAUME DE VOLPIANO
     
    1/. SA VIE  
     
    Raoul, dit Glaber c'est-à-dire le Chauve, naquit en Bourgogne à la fin du Xe siècle. Il avait à peine douze ans quand son oncle, un moine, désireux de l'enlever aux vains plaisirs du monde, qu'il recherchait avec une ardeur non commune, le fit entrer au monastère de Saint-Léger-de-Champeaux Il conserva dans le cloître les goûts du siècle qu'il avait quitté malgré lui. L'irrégularité de sa conduite devint pour les religieux un sujet de scandale. Les remontrances des vieillards ne pouvaient vaincre son humeur indisciplinée. Il ne fallait rien moins qu'une apparition du mauvais esprit pour le ramener un instant à ses devoirs~; ses retours à la religion duraient peu. À la fin on l'expulsa. Les quelques notions de littérature qu'il avait lui firent ouvrir les portes d'un autre monastère. Il se réfugia à Moutiers-saint-Jean, au diocèse d'Auxerre. La légèreté de son humeur persista. Sa vie se passa à aller de monastère en monastère. Il résida à Saint-Germain d'Auxerre. Les détails si précis qu'il donne dans son Histoire sur le siège de cette abbaye par le roi Robert en l'an 1002 pourraient faire croire qu'il y assista. C'est peut-être alors qu'il connut l'abbé de Cluny, Odilon, venu à Auxerre tout exprès pour calmer la colère du roi. Quoi qu'il en soit, Raoul Glaber était tenu en assez haute estime par les religieux de Saint-Germain pour qu'on lui confiât le soin de restituer les inscriptions des autels et les épitaphes des tombeaux rongées par le temps Ce travail, dont il s'acquitta à la satisfaction de la plupart de ses frères, ne fut pas sans exciter la jalousie de quelques-uns. Entre 1022 et 1028, nous le trouvons à Bèze[6]. De là, il passa à Saint-Bénigne de Dijon où le célèbre abbé Guillaume de Volpiano [tendait à protéger les moines sachant écrire et lire ; il était à la recherche de moines de talent dans la création littéraire et artistique ainsi que pour porter la réforme monastique]. Sous sa conduite, Raoul s’adonna tout entier aux travaux littéraires. L'abbé Guillaume, qui avait sans doute reconnu en lui un esprit distingué, semble l'avoir admis dans son intimité ; en 1028, il l'emmena en Italie. Quelques années plus tard (1031), le disciple paya son tribut de reconnaissance à son bienfaiteur en écrivant sa biographie. Après la mort du saint abbé, Raoul se réfugia à Cluny, où il passa dans l'étude les dernières années de sa vie. C'est là qu'à l'instigation de son abbé, Odilon, il mit un point final à l'Histoire qu'il avait commencée à Saint-Bénigne. Il dédia son œuvre à l'abbé Odilon ; elle fut achevée en 1047, à l’abbaye de Saint-Germain d’Auxerre, deux ans avant sa propre mort qui intervint le 1er Janvier 1949.
     
    2/. L’HISTORIEN DE L’AN MIL[7]
     
    Raoul Glaber est passé à la postérité principalement pour l'une de ses phrases : « C'était comme si le monde lui-même se fut secoué et, dépouillant sa vétusté, ait revêtu de toutes parts une blanche robe d'église » (selon la traduction française de l'historien Georges Duby), c'est donc bien souvent à ce moine que l'on fait référence lorsqu'on évoque le « blanc manteau d'église » recouvrant le monde ou la France. Pour autant, auprès des historiens, il est avant tout l'une des plus importantes sources écrites du XIe siècle. A ce titre, ses Historie sont un ouvrage savant, reflétant la qualité de l'école clunisienne de cette époque. Suite à une introduction fondée sur la cosmologie et l'ordre du monde, Raoul Glaber décrit et analyse les changements survenus en Occident de l'an 900 à l'an 1044 en passant surtout par l'an 1033 (millénaire de la Passion du Christ) qui donna naissance aux mythiques terreurs de l'an mil reprises notamment par l'historiographie romantique. Il passe ainsi parfois pour un moine millénariste rapportant les catastrophes naturelles, troubles du climat et famines annonçant une fin du monde.
    Il nous faut cependant prendre conscience que notre moine chroniqueur recourt fortement aux témoignages pour écrire et qu'il se montre particulièrement crédule et bavard, racontant parfois ses rencontres avec le Diable : « Une nuit se dresse devant moi une sorte de monstre terrible à voir. De petite taille, il avait le cou grêle, le visage maigre, des yeux très noir, le front rugueux et ridé, les narines pincées, la bouche énorme, les lèvres gonflées, le menton fuyant, une barbe de bouc, des oreilles velues et pointues, les cheveux hérissés et des dents de chien, le crane aplati, la poitrine gonflée, le dos bossu ».
    Il convient donc de mettre de côté superstitieux du Glabre afin d'obtenir un réel document sur les mentalités du XIe siècle, contenant une richesse de faits et d'événements historiques, mais également pour comprendre que cet ouvrage est bien plus qu'un simple recueil de témoignages.
     
    3/. L'H!STOIRE DE RAOUL GLABER[8][900-1044]
     
    Raoul s'est proposé de raconter les évènements survenus dans les quatre parties du monde, au nord, au midi, à l'ouest et à l'est, ou, en d'autres termes, dans le monde romain depuis l'an 900 jusqu'à son époque. Ce n'est donc rien moins qu'une histoire universelle qu'il a voulu faire. Il s'en faut de beaucoup qu'il y ait entièrement réussi.
    On trouve, il est vrai, dans son histoire le récit d'événements relatifs aux divers pays de l'Europe, à la France, à l'Allemagne, à l'Italie, à l'Espagne et à l'Angleterre. Il est encore vrai que l'histoire des empereurs forme le centre de son ouvrage. Mais il n'a pas su mettre chaque chose en sa vraie place et lui donner le relief qui convenait. Il mesure l'importance des évènements à la connaissance qu'il en a, de telle sorte que son œuvre ne répond pas à l'idée que nous nous faisons d'une histoire universelle. C'est, comme l'a dit un des maîtres de la critique contemporaine[9], à un mélange confus d'anecdotes prises de toutes mains, de dissertations théologiques, de légendes miraculeuses, de synchronismes incertains ou même faux.
     
    L'Histoire de Raoul est divisée en cinq livres. Le premier livre s'ouvre par une dissertation subtile où l'auteur s'efforce de montrer le caractère divin du nombre quatre ; puis, il passe rapidement en revue l'histoire du monde de l'an 900 à l'an mille. C'est donc un résumé de l'histoire des derniers Carolingiens et des premiers empereurs d'Allemagne. Il est intéressant de voir combien de récits légendaires avaient déjà cours sur les évènements du Xe siècle[10]. Le second et le troisième livre sont consacrés aux années qui avoisinent l'an 1000, de 987 à 1030 environ. Raoul insiste sur les prodiges qui se multiplièrent aux approches de la millième année de l'Incarnation. Des prodiges aussi nombreux et non moins terribles signalèrent la millième année de la Passion qui correspond à l'an 1033 de l'Incarnation. Ils forment le sujet du quatrième livre. Enfin, au cinquième livre, dont il semble difficile de dégager une idée maîtresse, l'auteur rapporte un certain nombre d'événements survenus entre 1040 et 1044. Tel est le plan général de l'œuvre de Raoul Glaber, telles sont les grandes lignes qu'on suit avec quelque difficulté à travers la confusion des anecdotes et la multiplicité des digressions. Car Raoul conte beaucoup, et à la façon des vieillards ou des enfants; une idée en appelle une autre; l'auteur rapporte les faits au fur et. à mesure qu'ils lui reviennent en mémoire, si bien qu'il perd de vue l'objet principal de son récit.
    Ce défaut de précision tient à la nature même des sources d'informations auxquelles l'auteur a puisé. La littérature historique ne lui était pas familière. Il ignore complètement les annales rédigées au Xe siècle et pendant la première moitié du XIe siècle dans les divers monastères de la France.
    Il n'a lu, ou du moins il ne connaît que deux historiens, Bède le Vénérable et Paul Diacre Les hagiographes lui sont moins étrangers. Les vies de saints sont les seuls documents écrits auxquels il ait eu recours. Il cite les vies de saint Brandan, de saint Germain, et de saint Maur, il rapporte une lettre écrite par l'abbé Mayeul aux moines de Cluny. Mais c'est probablement une vie de cet abbé qui la lui a fournie; et aussi une lettre de saint Guillaume au pape Jean XIX. Comme lui-même l'avoue, il s'appuie le plus souvent, pour les évènements anciens, sur la tradition, et pour les évènements contemporains, sur les rapports oraux et sur son propre témoignage :  « II est vrai que ses nombreux voyages l'ont mis en relation avec un grand nombre
    d'hommes de son temps. »
     
    4/. PHILOSOPHIE GRECQUE ET HARMONIE MUSICALE AU SERVICE DE LA RÉFORME CLUNISIENNE[11]
     
    L'étude des Histoires de Raoul Glaber est révélatrice de l'érudition de ce moine réputé trublion mais également de son attachement à la réforme monastique portée par l'abbaye de Cluny. En voici deux exemples, particulièrement caractéristiques de son œuvre.
    Le prologue des Histoires du moine chroniqueur comporte, entre autres, une forte influence du platonisme qui lui sert de fondement. En effet, Glaber est passé par l'abbaye Saint Germain d'Auxerre où au IXe siècle était passé le moine irlandais, Scot Erigène, grand intellectuel parfois à la limite de l'hérésie, s'occupant de cosmologie grecque, qui par traduction des œuvres d'un théologien grec du Haut Moyen Âge est mis en contact avec la philosophie de Platon et plus particulièrement son Timée. L'influence de néoplatoniciens comme Jamblique ou Proclus apparaît également dans l'œuvre du moine. Cette présence de la philosophie grecque peut étonner mais elle n'est pas contradictoire avec la pensée monastique qui lui donne une interprétation précise. En effet, si le terme de « philosophe », étymologiquement parlant, désigne ceux qui aiment la sagesse, la philosophie étant l'amour de la sagesse, les moines de Cluny la comprennent comme une morale. Le philosophe n'est pas le savant mais le détenteur d'une sagesse morale, savoir de ce que Dieu veut. Les Histoires de Raoul Glaber apparaissent ainsi plus profondes qu'au premier abord, elles offrent un véritable témoignage sur le pensée monastique chrétienne du Xle siècle, une pensée largement héritée de la philosophie grecque ainsi que de la cosmologie antique.
    Si par ailleurs, la volonté du chroniqueur clunisien est de faire l'histoire de tout le cosmos, c'est également parce que sa conception de la société médiévale et du cosmos provient d'une conception musicale caractéristique de la réforme monastique. Pour Raoul Glaber, la musique est au sommet de la hiérarchie des sept arts libéraux enseignés dans les monastères et écoles (il s'agit de la grammaire, la dialectique, la rhétorique, l'arithmétique, la musique, la géométrie et de l'astronomie). La musique exprime l'harmonie parfaite de toute chose, la perfection de Dieu, perfection qui se retrouve aussi dans la liturgie monastique. Ainsi, ses Histoires ont une véritable dimension liturgique et deviennent un don de prière, activité première de tout moine clunisien.
    Raoul Glaber n'a pas été seulement un témoin et historien de son temps, il a également rempli sa mission de moine, en faisant son office liturgique à travers son œuvre et en portant les idées prônées par la réforme clunisienne.
     
     
    Bibliographie
    - L'an mil de Georges Duby. Folio Histoire, 1993.
    - Les Grandeurs de l'an mille de Pierre Riché. Bartillat, 2008.
    - Chronique de l'an Mil de Raoul Glaber. Paleo, 2000.
     
     
    ANNEXE
     
    L’ABBAYE DE SAINT-LÉGER DE CHAMPEAUX
     
    Contribution a l'étude archéologique des éléments subsistants et des fouilles récentes (1969-1977) par M. Christian SAPIN
     
    Ce sont les huit ans de travaux entrepris par le propriétaire actuel, et sa famille, qui nous offrent la possibilité de reprendre, à la lumière de nouvelles données archéologiques, les principales étapes de l'histoire architecturale de l'abbaye. Ceci essentiellement pour les périodes les plus reculées où nous avons pu déceler certaines caractéristiques de l'architecture religieuse du Haut Moyen Age en Bourgogne. Dans l'état actuel des recherches, cette étude ne se veut pas exhaustive. Nous espérons que d'autres découvertes ou recherches  permettront de la reprendre. Le domaine de Saint-Léger se trouve sur la petite commune de Saint-Léger-Triey, à l'extrémité du département de la Côte d'Or, à cinq kilomètres de Pontailler-sur-Saône. Jadis entouré d'une grande forêt dont il reste une partie importante, l'ancienne abbaye, se trouve aujourd'hui parfaitement visible de la route, reliée à elle depuis le XVIIIe siècle par une grande allée d'arbres.
     
    Origine
    Nous n'avons pas de charte ou de date précise de fondation mais seulement une tradition et une mention. La mention est soulignée par les auteurs anciens comme Mabillon ou la Gallia Chrisliana. C'est la chronique de l'abbaye de Bèze qui fait mention en 826 pour la première fois du nom de Saint-Léger à propos d'un échange de terrains entre les deux abbayes ; celui de Saint-Léger est alors désigné comme Saint-Léger de Champeaux : «... Abbatem Theutonem Monasterii sancti Leodegarii, quod Campellense nominatur... » La tradition considère que ce monastère aurait été fondé quelques temps auparavant par Theoderad, une des filles de Charlemagne. En fait Mabillon qui rapporte le nom de Theoderad parle surtout d'une restauration. Les auteurs modernes ont cherché à voir là la véritable fondation. Nos recherches et les indications fournies par M. le Professeur Folz ne nous ont pas permis de préciser d'avantage la véracité et la date de ceci. Theoderad est la fille de Charlemagne et de sa troisième femme Fastrade. Elle fut abbesse d'Argenteuil qu'elle reçut en don avant 814, le restituant plus tard, en 828, à l'abbaye de Saint-Denis tout en se réservant l'usufruit. Elle vécut plus longtemps, semble-t-il, puisqu'elle intervient en 844 dans un diplôme de Louis le Germanique, possédant alors l'usufruit du monastère de moniales de Schwarzach. Elle est citée comme morte dans le Diplôme n° 79 de Louis le Germanique, le 27 mars 857. On peut seulement constater dans ces faits que rien ne s'oppose à ce que Theoderad se soit intéressé à, un monastère du diocèse de Langres, qui de plus se trouvait à proximité d'un palais carolingien. La vie de Theoderad et la mention de 826 nous permettent donc de croire à une fondation autour de 800-820. Il reste la question du vocable de Saint-Léger qui n'est pas spécifiquement carolingien et pour cause et où l'on pourrait discerner le souvenir d'une première fondation mérovingienne.
    De même que pour la plupart des monastères bourguignons le Xe siècle semble avoir été une époque de déclin reformeclunisenne_fig7.jpgpour l'abbaye puisque l'on éprouva le besoin de la  relever, au même moment où Guillaume de Volpiano restaurait Saint-Bénigne[12] (vue ci-contre) et Heldri, Flavigny[13], c'est-à- dire dans les dix dernières années du Xe siècle. Cet intérêt pour la rénovation nous est confirmé à Saint-Léger par la Charte précisant qu'en 994, Henri I, Duc de Bourgogne, donna aux religieux de Saint-Germain d'Auxerre cette abbaye (qui fut par la suite réduite au rang de prieuré), à, condition qu'on y entretienne toujours huit moines. C'est sans doute peu de temps après que se situent le passage et la formation de l'illustre Raoul Glaber qui y résida quelques temps avant de se rendre dans les monastères de Saint-Bénigne, Moutiers Saint-Jean, Auxerre et Cluny. C'est là qu'il décrit sa première rencontre avec le diable : « À l'époque, où je vivais au monastère du bienheureux martyr Léger, qu'on appelle Champeaux, une nuit, avant l'office de matines, se dresse devant moi au pied de mon lit une espèce de nain horrible à voir. De petite taille, il avait le cou grêle, le visage maigre, des yeux très noirs, le front rugueux et ridé, les narines pincées, la bouche énorme, les lèvres gonflées, le front fuyant, une barbe de bouc, des oreilles velues et pointues, les cheveux hérissés et des dents de chien, le crâne plat, la poitrine gonflée, le dos bossu ». Nous limiterons là les quelques données historiques concernant les débuts de l'abbaye, et nous renvoyons à l'étude de J. Bresson pour son histoire jusqu'au XIXe siècle, afin d'examiner plus longuement les éléments archéologiques qui subsistent.


    [1] Sous le Bas Empire, les domaines impériaux étaient soumis à l’administration particulière de judices, et les souverains mérovingiens s’étaient inspirés de cet exemple pour les concessions faites à de grands propriétaires, les «  immunistes ». Le privilège d’immunité portait exception de la plupart des impôts perçus par le fisc et soustrayait les domaines de son bénéficiaire à l’autorité des fonctionnaires royaux. L’immunité fut surtout pratiquée par les Carolingiens en faveur d’évêques ou d’abbés, et les premiers Capétiens l’étendirent largement aux laïques. L’immuniste levait directement l’impôt, conduisait ses hommes à l’armée et rendait la hustice, sauf dans les cas prévus par le capitulaire de 844 (meurtre, rapt, incendie). Il était donc le représentant du roi.
    [2] Celle-ci prévoyait que les moines fussent dirigés par un abbé et qu'ils partageassent leur temps entre la prière et le travail manuel.
    [3] Mayeul naît à Valensole en 910 dans une riche famille alleutière de Haute-Provence. Dans son enfance en 916-918, il fuit avec les siens la Provence ravagée par les guerres féodales entre les familles nobles provençales et les familles bourguignonnes amenées en Provence en 911 par Hugues d'Arles, conflits au cours desquels ses parents trouvent la mort. Il se réfugie en Bourgogne, à Mâcon. Il entre dans le clergé séculier, étudie à Lyon, devient ensuite chanoine de la cathédrale Saint-Vincent de Mâcon, puis archidiacre. En 930, il refuse l’archevêché de Besançon
    [4] Saint, parfois connu comme Odilon de Mercœur, né vers 962 au château de Mercœur près de Saint-Cirgues dans la Haute-Loire (France) et décédé le 31 décembre 1048 au prieuré de Souvigny[4] (France) fut le cinquième abbé de Cluny. Sous son abbatiat se développe un 'ordre clunisien' qui acquiert une grande influence religieuse et puissance politique. Il est enterré à Souvigny.
    [5] Texte de Maurice Prou (1886)., historien du droit et des institutions (1861-1930).
    [6]Bèze, auj. dép. de la Côte-d'Or, canton de Mirebeau. Raoul y vit Odolric, évêque d'Orléans depuis 1922, à son retour de ta Terre-Sainte. Glaber raconte qu’Odolric avait été témoin du Feu sacré , le jour du Samedi Saint. Le feu sortit, comme de coutume, dit-il, d’une des sept lampes suspendues dans le saint Tombeau et courut allumer toutes les autres. 
    D'autre part, en 1028, Raout était déjà au monastère de Saint-Bénigne de Dijon puisque en cette année il accompagna l'abbé Guillaume en Italie.
    [7] Texte de « Histoire pour tous » du 16 septembre 2010. JPerrin.
    [8] Texte de Maurice Prou (1886)., historien du droit et des institutions (1861-1930).
    [9] Gabriel Monod.
    [10]Vovez par exemple le récit de la trahison de Charles le Simple par Herbert de Vermandois, 1. I, c. I, 5; et au c. V du même livre, le § 19, p. 18, consacré à Hasting.
    [11] Texte de « Histoire pour tous » du 16 septembre 2010. JPerrin.
    [12] L'ancienne Abbaye Saint-Benigne.
    Un monastère avait été établi au haut Moyen-Age, à l'ouest des murs du Castrum de DIVIO, auprès de la basilique élevée sur la sépulture reconnue en 511 par Grégoire, évêque de Langres et de Dijon, comme celle de l'apôtre de la Bourgogne, Bénigne. Envoyé à Dijon en 989 par Mayeul, abbé de Cluny, pour réformer l'abbaye, Guillaume de Volpiano entreprit aussitôt après l'an mil, la reconstruction de la basilique avec une rotonde qui la prolongeait à l'est. 
    En 1018, était consacrée la rotonde, dont subsiste aujourd'hui seul l'étage inférieur. C'est vraisemblablement après cette date, sous l'abbatiat d'Halinard en 1031, que furent reconstruits les bâtiments abbatiaux.
    [13]L’abbaye Saint-Pierre est fondée en 719 par Wideradus, fils de Corbon le chef Burgonde (peuple germano-scandinave). C’est la règle bénédictine écrite par l’italien saint Benoît de Nursie au VIe siècle qui organise la vie quotidienne des moines. Elle rythme leur temps entre la prière, le travail manuel et le travail intellectuel. La règle bénéditine reprise et codifiée au IXe siècle par le français Benoît d’Aniane (près de Montpellier) sera imposée à tous les monastères par Louis le Pieux, fils de Charlemagne. La charte dite de Charlemagne, dont l’authenticité est actuellement remise en cause, nous indique que dès le VIIIe siècle les moines y observent la Laus perennis, une psalmodie perpétuelle que les moines chantent jour et nuit sans interruption. À cette époque, l’abbaye est également dotée d’un scriptorium important. Ce terme vient d’un mot latin qui signifie “écrire” ou “celui qui écrit”. Il désigne l’atelier où des moines (appelés moines copistes) réalisaient des copies de manuscrits avant l’invention de l’imprimerie. 




     


    Date de création : 18/07/2015 @ 10:25
    Dernière modification : 18/07/2015 @ 11:06
    Catégorie : Histoire
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