LE PARADIGME TERNAIRE [CORPS-ESPRIT-ÂME] Tout paradigme, selon Michel Masson, correspond à̀ une manière générale de concevoir, dexpliciter et dappliquer. Ce qui distingue le paradigme ternaire est quil entend remplacer la manière dêtre, binaire, duale de fonctionnement duel et donc essentiellement conflictuelle, qui met en pièces nos sociétés
par une vision, tripartite, tridimensionnelle de fonctionnement ternaire de lhomme, et plus généralement de lordre du monde
Ce qui implique la recherche des accords, des ententes, voire des compromis
cest-à- dire de mettre tout progrèsvéritable sous le signe de lamour sous tous ses noms, ses degrés et ses formes
en lieu et place de la haine/envie et de ce qui y conduit et en procède. Ce résumé fait suite à létude très complète développée par MICHEL MASSON sur le site « Réseau-Regain.net » quil anime, dont le n° de mars 2015 concerne lâme » Tout commence avec Aristote Les premiers outils mentaux du ternaire [corpsesprit-âme] Ces principaux outils de bases serviront lors des développements du « paradigme ternaire ». La ligne dAristote ACB/ACCB est le premier élément de base. Cette ligne est définie par ses deux extrémités A B, et son tiers-terme CC (redoublé : exitus-reditur, allers-retours) qui les relie et les anime
Ligne qui devient circulaire afin déviter les deux points dinertie
La formation du « plan » (longueur x largeur) ennéagramique (composé de 9 éléments) est la première application de la ligne dite dAristote. Ce plan virtuel est composé : de 3 lignes (ACB): formées de leurs « tenants » et « aboutissants » réunis par leurs « moyens-termes »
formant 3 colonnes (acb): avec leurs niveaux : les deux extrêmes, celui des principesetcelui desapplications réunis par celui desadéquations. Cette horizontalité prend consistance dans la hauteur de la triple épaisseur
de ses 3 strates (III,I,II) verticales (donc hiérarchiques) : III/ spirituelle, la morale, la transcendance, le religieux (ou ce qui en tient lieu, les idéologies), I/ temporelle, matérielle, manuelle, technique, scientifique, artistique, artisanale II/ intellectuelle ou plutôt psycho-intellectuelle, faisant le lien entre les deux premières. Cet ensemble de 27 points (3x9=27) forme les repères attendus parce que perdus; il correspond à: lorganigramme complet des fonctions et activités humaines qui est constitué de trois grands ensembles tripartites formant lensemble complet non moins tridimensionnel donc de fonctionnement ternaire de ces fonctions ou activités. Cette disposition organique sera reprise y compris lensemble intermédiaire correspondant à la chaîne de transmission des savoirs dans chacune des études qui, rassemblées, constituent les applications du « paradigme ternaire
» Principes généraux Toute fonction prend son origine son principe (par où les choses commencent) à lextérieur, dans ce qui lui est antérieur
Chaque étape produit son fruit qui introduit létape suivante; lensemble concourt à un résultat, le bien commun civilisationnel qui concerne distinctement:
laccomplissement harmonieux des personnes, dans leur vie intime, privée, familiale et communautaire, aux trois niveaux temporel, intellectuel et spirituel, dans les domaines sociétal, social, culturel, politique et religieux (ou ce qui en tient lieu)
cela dans leurs multiples activités que sont : léducation, lenseignement, les métiers, lentreprise
sous toutes leurs formes: littéraire, poétique, philosophique, historique
dans les diverses disciplines : artistiques, juridiques, scientifiques, sciences de la vie, techniques, artisanale
et en général de lensemble de lexistentiel humain;
et ainsi assurer la bonne marche de la société politique et religieuse disposée sur leurs 3 domaines temporel, de lesprit et spirituel disposée, non pas hiérarchiquement, mais parallèlement (de pair et de front), reliés par un culturel qui se nourrit à ces deux sources. La philosophie dAristote La nature (Phusis) y tient une place importante. Selon lui, les matières naturelles possèdent en elles-mêmes un principe de mouvement (en telosecheïn). Par suite, la physique est consacrée à l'étude des mouvements naturels provoqués par les principes propres de la matière. Au-delà, pour sa métaphysique, comme pour celle de Platon, le dieu pour ces philosophes est le premier moteur, celui qui met en mouvement le monde sans être lui-même mû. De même, selon eux, les corps vivants sont animés par l'âme. Si tous les vivants ont une âme, celle-ci a un plus ou moins grand nombre de fonctions. Les plantes ont seulement une âme animée d'une fonction végétative, celle des animaux possède à la fois une fonction végétative et sensitive, celle des hommes est dotée en plus d'une fonction intellectuelle. La vertu éthique, selon Aristote, est en équilibre entre deux excès. Ainsi, un homme courageux ne doit être ni téméraire, ni couard. Il en découle que l'éthique aristotélicienne est très marquée par les notions de mesure et de phronêsis (en français prudence ou sagacité). Son éthique, tout comme sa politique et son économie, est tournée vers la recherche du Bien. Aristote, dans ce domaine, a profondément influencé les penseurs des générations suivantes. En lien avec son naturalisme, le Stagirite considère la cité comme une entité naturelle qui ne peut perdurer sans justice et sans amitié (philia). Son traité de lâme La science que recherche Aristote nest ni le contenu dun livre, ni un compendium de syllogismes, et ceci doit demeurer présent à notre esprit, lorsque nous ouvrons la Métaphysique. Quelle est donc cette science recherchée ? Aristote nous livre sa réponse au Traité de lÂme en trois temps : 1. Un homme est dit savant, dabord parce quil appartient à la classe des êtres capables de savoir, contrairement aux animaux ou aux pierres. Cest pourquoi le Philosophe introduit sa Métaphysique par la mémorable sentence : « Tout homme désire naturellement savoir ». Mais cette capacité est très souvent mise à mal et détournée en raison dobstacles et defforts pouvant paraître insurmontables, et qui le sont très souvent, en vérité. [savoir] Mais ceux qui veulent et peuvent persévérer entrent alors dans le deuxième temps : 2. Nous appelons savant celui qui a acquis la science. Est savant en ce sens celui qui a lu et assimilé la Métaphysique, après avoir pris connaissance de lensemble de la philosophie qui en est la préparation. Mais au fond, pourquoivouloiracquériruntelsavoir ? Est-ce pure curiosité intellectuelle ? Lubie duniversitaire ? Appétit davoir ? [savoir-faire] Quoique purement spéculatif et gratuit, ce savoir est finalisé, non pas en lui-même, mais dans la personne de celui qui le poursuit, ce qui nous conduit au troisième niveau : 3. Est véritablement savant celui qui exerce un savoir effectif ; celui qui se sert de sa science acquise pour connaître actuellement de façon scientifique lobjet quil est occupé à considérer. Telle est la science que vise Aristote, non pas, encore une fois, capitaliser un fonds de connaissances, mais bien exercer réellement sa contemplation intellectuelle sur lobjet premier, à la source de tout être [faire]. Cette science est un acte, une activité de lintelligence, une vie [
] Une manière dêtre et de faire Avant même de chercher à appréhender notre existentiel ad extra (vers lextérieur, à notre triple bain civilisationnel, il apparaît indispensable de sappliquer à connaître ce que nous sommes, et comment nous fonctionnons (au for interne) ad intra? De la pertinence des réponses apportées à ces deux questions dépendra la manière de poser, dexpliciter et de résoudre les problèmes qui envahissent nos vies, à lheure où toutes les certitudes sévanouissent, étouffées par les deux idéologies combinées de légalitarisme et de la non-discrimination. Il convient pour cela daccepter de dépasser la mentalité frustre (ou subvertie) qui ne sait poser les problèmes quen termes conflictuels, au lieu de toujours rechercher ce qui met en relation adéquate les principes et leurs applications. Non pas chercher à concilier linconciliable (ce qui ne peut en aucun cas convenir, le mal), mais à adopter un regard, qui ne soit ni opposition systématique, ni syncrétisme béat, ni relativisme simpliste
mais une manière apte à établir les meilleurs rapports possibles. Les relations quentretiennent les deux pôles, corps et âme de notre être « On peut distinguer deux choses lune de lautre, et en déterminer jusquà un certain point les rapports, sans pour cela connaître la nature de chacune delles », reconnaît Bergson dans Lâme et le corps. Quil suffise de dire que, si le corps, visible et palpable, est directement connu, il nen va pas de même pour lâme invisible et impalpable, mais pour la nature de laquelle nous pouvons partir des réponses faites, au long de lHistoire, dès le quatrième siècle avant notre ère : Une anthropologie ternaire de lhomme dual à lhomme tripartite «Le plus grave des problèmes que puisse se poser lhumanité» Bergson, dans lâme et le corps Instruit par la citation de Bergson mise en exergue, nous lui annexons cette autre de Rémi Brague affirmant que «plus de justesse dans la pensée peut aider à obtenir plus de justice dans les faits ». Cette double assertion convient à nos objectifs qui sont familiaux, communautaires, sociétaux et, au-delà, sociaux, politiques, culturels et enfin civilisationnels. Comment, en effet, prétendre mieux poser les problèmes, et uvrer à plus déquité, donc de concorde, si nous ne savons pas, ou mal, à qui sadresse notre sollicitude ? Lhomme nest-il pas en même temps sujet et objet du plus noble des arts? celui, politique, qui consiste à favoriser les conditions de lobtention et de la persévérance du bien commun des personnes et des familles et, par là, des communautés et des peuples quelles constituent, cest-à-dire de la société naturelle devenue politique, tri tridimensionnel triel trial tripartition paradigme ternaire duel dual dialectique dualité. Chez Platon (-428/347), en effet, se trouvent lidée de lexistence de lâme être spirituel tombé dans un corps et celle de lâme prisonnière du corps
Tout se poursuit avec Aristote Aristote (-383/-322), sans doute par crainte de la métempsycose ramène la notion dâme (psyche) ou dintellect (nous) à celle de vie: acte du corps; doù découlent, de manière très réaliste, les trois types dâme selon les trois strates des êtres vivants: lâme végétative des plantes possède les facultés de naître, croître, se reproduire et mourir. lâme animale ajoute aux capacités des plantes, celles instinctives de se mouvoir, déprouver des sensations, et de communiquer quelque peu. lâme humaine, elle, cumule les aptitudes des deux ordres précédents, et y rajoute la conscience, la pensée et la parole. À ses trois strates, sajoute sa triple fonction existentielle : ad intra: mémoire, intelligence, volonté pensée, parole-logos, action savoir, savoir-faire, faire qui suppose la liberté nous avons une définition de lhomme, si ce nest aboutie, du moins nettement distinguée des ordres inférieurs : lâme comme composant. Avec Augustin, au IVe / Ve siècle de notre ère, lidée de lâme se précise ; elle séloigne définitivement de lanimisme, et devient explicitement une composante à part entière de lêtre humain. Près dun millénaire plus tard, au milieu du treizième siècle, en plein Moyen-Âge époque où théologie et philosophie ne sont pas encore nettement distinguées, et moins encore absolument séparées le théologien-philosophe Thomas dAquin, récupère la réalité de lâme humaine comme un acquis, et lui reconnaît ses fonctions propres, et la réalité de sa substance spirituelle. Accès à un homme tripartite Si lon sen tient à la configuration corps et âme sans expliciter le moyen terme qui les unit, cest-à-dire sans nommer ce qui les réunit, des conséquences néfastes, voire délétères envahissent inévitablement nos manières de penser lordre du monde, lhomme entier, et lorganisation des sociétés. À lévidence, un troisième terme intermédiaire est nécessaire pour que les deux pôles des fonctions en général, et humaines en particulier, constituent des composés vivants, pérennes, dynamiques et féconds. Certes cette vision de lagencement du monde, bien que proche de la disposition qualifiée de duale, a le mérite déviter limmédiateté du duel par linsertion explicite dun tiers-inclus résultant de la nécessité des rapports entre tenants et aboutissants. Car, à lévidence, lunion substantielle des deux pôles de notre être ne peut se réaliser sans la présence dune médiation. Cet agent dunité et de concorde, entre corps et âme, au sein de la personne, se décline diversement selon ses domaines existentiels. Quil sagisse de lentente transversale entre des amis, entre le père et la mère, les parents et leurs enfants, le maître et ses élèves, lentrepreneur et ses employés, les sportifs et leurs coaches, les politiques et ses administrés, léglise et létat
les uns et les autres
et aussi de laccord vertical entre leurs domaines temporel et le spirituel, politique et le religieux. Voilà de quoi fonder un nouvel humanisme basé, non sur la discorde, les oppositions et les conflits (certes inévitables), mais sur la recherche des ententes, des accords, des contrats
Concorde qui
commence entre les personnes, les familles et les communautés, passe par les relations entre le politique et le religieux nettement distingués mais réunis et coordonnés par un culturel salimentant à ces deux sources
et se termine par la Civilisation! Cet ordre des êtres et des choses implique la prise en compte du tiers-médian qui unit les deux pôles de toute fonction
en commençant par le couple corps et âme tenant et aboutissant de la nature de lhomme et, partant, de celui qui unit et anime ses fonctions existentielles et celles-ci entre elles. Car, cest une évidence, à un homme tripartite doit correspondre un ensemble de fonctions ternaires (pléonasme !). Cest à cet ordre tridimensionnel, tripartite, ternaire comme on préférera le qualifier dont il va maintenant être question. Organigramme de la transmission des connaissances La nature humaine tripartite Après la mise en place du le corps, tenant (prioritaire) de notre être, il faut maintenant envisager notre âme, aboutissant (primordial) de notre nature. Tâche délicate, il va de soi, car si le corps est palpable et visible, il nen va pas de même pour lâme qui ne peut être ni vue ni touchée, mais seulement pressentie. Après quoi, il nous restera à envisager ce qui unit les deux pôles de notre être. Je suis mon âme qui a un corps
et un esprit issu de leurs relations Voici, résumé à lextrême, laxiome qui peut permettre daborder la tripartition de la personne humaine et ce qui sensuit
cest-à-dire les familles, les communautés, les peuples, et leurs activités et fonctions diverses y compris politiques, culturelles ou religieuses (ou ce qui en tient lieu). Applications qui devraient confirmer le bien-fondé du postulat de départ. En effet, les mots tenant, aboutissant et moyen-terme, qui seront employés dans les exposés de nos diverses fonctions existentielles externes, devront nécessairement être en analogie avec celles qui structurent notre existentiel interne, lui-même en cohérence avec la tripartition de notre être. Cest à partir de là, que se construira une appréhension ternaire des êtres humains, de leurs activités, et de lordre du monde, en conformité avec la loi ternaire considérée comme universelle. Dés labord, Il convient de préciser que, si la démarche ternaire ne soppose pas à une anthropologie religieuse (ou psychologique), elle linclut et la rend possible. Mais elle se réclame davantage dune philosophie au sens banal, le plus près possible du bon sens empiriquement et culturellement éclairé. Il est donc possible de dire que le corps nous met en relation avec la terre, alors que lâme est communément considérée comme dévolue au religieux (ou à ce qui en tient lieu). Cependant, lêtre humain est un tout, une unité, dont les trois partitions sactualisent sur les trois strates où le corps, lâme et ce qui les unit sont respectivement concernées. Les trois strates du plan [ennéagrammique] de lêtre humain tripartite Schéma devant servir de modèle à lensemble des activités etfonctions humaines. Remarque :Cet ensemble fonctionnel nest pas en circuit fermé ; il est ouvert : ad infra à la nature ; ad extra, vers lextérieur, à notre triple bain civilisationnel, etad circaaux Autres ; ad supra au supérieur, à la transcendance, au divin. AD EXTRA → Bain civilisationnel AD CIRCA→ Environnement humain Synthèse des principales fonctions tridimensionnelles Pour un homme homo (1) de nature tripartite, selon ses trois états:inférieur, animal; supérieur, spirituel; intermédiaire, moral: corpset âme unis par leur esprit commun, et son ennéagramme* existentiel : mémoire, intelligence, volonté 3 pensée, parole-logos, + 3 savoir, savoir-faire, faire + 3 = 9 * ----------- × 3=27 * en ses trois domaines: temporel (ad infra), intellectuel(ad circa)et (ad extra), etspirituel(ad supra). * (9 = ennéagramme (de ennéa en grec: 9) // 3x 9 = 27
repères attendus parce queperdus
) afin dobtenir: la cohérence, la pérennité, le dynamisme et la fécondité de lexistence personnelle, familiale, sociétale, sociale, politique, spirituelle
et culturelle. Tels sont, résumés à lextrême, les éléments de base de ce qui est nommé : le paradigme ternaire
apte à remplacer lesprit duel qui engendre les discordes, les conflits et les guerres
et conduit à la désagrégation et à la ruine de la Civilisation. ______________
Partant de là à laide de ce système
de cette manière de connaître, dexpliciter, de mettre en uvre et en application , se met naturellement en place lensemble complet des fonctions et des activités humaines composé: de lensemble premier pôle tenant dont les éléments constitutifs sont des personnes, des familles et des communautés formant le peuple. à lautre extrémité, de lensemble ultime et suprême pôle aboutissant constitué par les fonctions du politique et du religieux agencées de pair et de front réunies par un culturel redéfini
avec pour résultat la Civilisation. et enfin, de lensemble intermédiaire(le moyen terme) encadré par ces deux ensembles qui rassemble la grande diversité des activités des personnes, des familles et des communautés, cest- à-dire du peuple
Cet ensemble qui est lobjet de la présente réflexion. Réflexions constructives Ces réflexions ne peuvent faire ombrage aux enseignements des Pères, des théologiens, des philosophes, des sages, des saints et des savants qui saccumulent depuis des siècles
dautant plus que sujet central auquel sont consacrées ces réflexions concerne lêtre entier, et non une partition. Il reste quil serait inconséquent de se cacher la difficulté, récurrente, résultant de la pensée « volumique », quexige la vision ternaire. Penser en trois dimensions consiste, en effet, à penser en même temps, le plan virtuel ennéagrammique (basé sur le chiffre neuf, ennéa en grec) qui structure toute fonction complète, et sa triple actualisation sur lépaisseur de nos trois strates existentielles : temporelle, intellectuelle et spirituelle. Or, lâme est la composante essentielle de la fonction de 27 éléments qui ont été mis en place précédemment. De plus, isoler lâme de lensemble quelle fonde revient à la réduire à ses potentialités
qui exigent dêtre remises dans leur contexte pour sactualiser. Cette séparation, inévitable mais artificielle, devra donc être suivie, dune remise de lâme dans lensemble dont il est laboutissant, pour prendre consistance et vie. Différences, divergences, confusions
et cohérence Les interrogations concernant lâme ne sont pas nouvelles, il ne faudrait cependant pas croire que les diverses manières de concevoir et dexpliciter les réponses données aient fini par se réduire à deux écoles opposées: ceux qui y croient pour de bonnes ou de moins bonnes raisons, et ceux qui ny croient pas: les matérialistes absolutistes, qui senferment dans une posture monolithique. Majoritairement, sont ceux qui, dorénavant croient fermement à lexistence de lâme,et ce depuis les années deux mille, quils professent une foi catholique, protestante, orthodoxe, bouddhiste, juive, ou musulmane (plus intensément soufiste) ont abandonné la définition dun homme donné comme un composé dual dun corps « et » dune âme, au profit dune définition ternaire, corps-âme-esprit. Les orientalistes, notons-le au passage, ont eu moins de difficulté à le faire. La publication par le « Mercure Dauphinois » de sa collection [corps-âme-esprit], bien que de diffusion limitée, en faitnotablementfoi. Ce nouvel ordonnancement auquel lhomme ne peut déroger sans en subir les conséquences renonce à la dualité (à l exception des Djihadistes qui, dans les faits, ont écarté « lesprit »). Funeste méprise devenue la plaie du monde postmoderne.Quant à lâme en son existentiel, faute de preuves formelles, elle reste lapanage des croyances. Lâme dans tous ses états Si lon veut être complet, envisager lâme revient à létudier dans ses divers rapports ad intra, ad extra, ad infra, et ad supra, cest-à-dire: à sa place, comme partie de lensemble interne tripartite (tenant, aboutissant et moyen-terme) dont elle est laboutissant, dans ses rapports avec les trois moments, sur les trois lignes (principielle, médiatrice et applicative) qui constituent le plan (virtuel) de son triple existentiel interne. dans ses rapports avec ce plan virtuel actualisé sur les trois strates (temporelle, intellectuelle et spirituelle) de son existentiel interne. dans ses rapports avec ses domaines existentiels externes: quils soient privés, dans ses rapports avec la personne, la famille et les diverses communautés qui constituent un peuple ; quils soient publics, dans ses rapports avec les trois domaines civilisationnels que sont le politique et religieux réunis par un culturel (redéfini comme issu des deux pôles quil anime); ou encore, dans ses rapports entre le privé et le public le sociétal et social du grand ensemble central des activités et fonctions des personnes des familles et des communautés. ou enfin, dans ses rapports avec ce qui la dépasse, la transcende : le surnaturel et de divin. Tout un programme dans lequel lâme est toujours impliquée avec lensemble tripartite dont elle constitue le triple aboutissant. Telle est la consistance du présent programme
Lâme isolée
nexiste pas En attendant, il est nécessaire malgré les limites imposées par cette démarche inévitable disoler lâme de son contexte. Or, si lisoler absolument nest pas possible, la séparer momentanément permet de mieux se centrer sur ses spécificités, ses attributs, ses facultés, son rôle
La première attribution que lon reconnaît communément à lâme humaine est la conscience; la conscience dêtre, dexister, de connaître, de penser, dexprimer, de vouloir. On lui reconnaît également des puissances déterminées.Virtualités sollicitées par des sentiments, des passions, des émotions dorigine extérieure, qui, pour atteindre lâme, nécessitent des intermédiaires. Médiations auxquelles est donnée une importance vitale, car, sans relations avec son corps, lâme na pratiquement pas dexistence
si ce nest latente, comme si elle nexistait pas.Ses puissances, ici, ne peuvent prises en considération (les différents enseignements sen chargent). En revanche il est impossible de délaisser linterface qui permet à ces puissances dentrer en action. Qui, du corps ou de lâme sollicite lautre en premier ? Qui commence le rapport? il semble que, bien que non exclusives, les sollicitations du corps sont à lévidence les plus fréquentes, car le corps est en rapport constant avec le monde extérieur, dans une ambiance civilisationnelle, cest-à-dire politique, spirituelle et culturelle au sens donné à ce terme. À lévidence, lâme peut, elle aussi, initier le mouvement du va-et-vient vital qui fait de lhomme un animal raisonnable (donc moral), cest-à-dire politique, religieux et culturel. Les sollicitations premières de lâme sont beaucoup plus subtiles; elles passent par lexcitation de la volonté dont le véritable moteur est lamour sous toutes ses formes et à tous ses degrésqui constituent le plan (virtuel) de son triple existentiel interne, et dans ses rapports avec ses domaines existentiels externes: quils soient privés, dans ses rapports avec la personne, la famille et les diverses communautés qui constituent un peuple ; quils soient publics, dans ses rapports avec les trois domaines civilisationnels que sont le politique et religieux réunis par un culturel (redéfini comme issu des deux pôles quil anime); ou encore, dans ses rapports entre le privé et le public le sociétal et social du grand ensemble central des activités et fonctions des personnes des familles et des communautés. ou enfin, dans ses rapports avec ce qui la dépasse, la transcende : le surnaturel et de divin. Tout un programme dans lequel lâme est toujours impliquée avec lensemble tripartite dont elle constitue le triple aboutissant. Lâme, siège de lamour LAmour, son absence, ses perversions et subversions, seraient donc, en premier ou dernier ressort, le grand principe existentiel de lâme et par là de notre être. Cest lamour qui active la volonté qui inspire notre conduite. Sans cela lon se condamne, hors de tout sens moral, à des réactions passionnelles non contrôlées, instinctives, naturellement dépravées, qui nous livrent corps et âme à tous les désordres
On peut donc pour le meilleur et le pire considérer lâme comme réceptacle et source du mouvement bidirectionnel qui la met en rapport raisonnable et intelligent (ou non) avec ce qui lentoure: les quatre points cardinaux de notre être résumées dans le tableau ci-dessus. Pour être intelligentes et raisonnables les potentialités de lâme doivent passer, à laller comme au retour, par lintermédiaire de médiations nommées et explicitées
une fois lâme remise dans son contexte,lâme reconnectée Cest que la nature participative de lâme, une fois isolée (même relativement et temporairement), ne permet pas lactualisation de ses potentialités qui ne se réalisent quen fonction de la qualité des relations du couple (ternaire !) que lâme forme avec son corps, dont elle est en même temps laboutissant et lélément déterminant. Dabord passive en état de réceptivité , moins lâme est impliquée, cest-à-dire sollicitée ou écoutée, plus elle sétiole, moins elle existe. Reconnectons-la, sollicitons-la à hauteur de lun de ses trois étages, elle se sentira visée, réagira, répondra à lincitation, et enclenchera le va-et-vient du mouvement vital existentiel. Cest ainsi que nous aurons alors à lesprit le fait que chacun des trois étages de notre être complet jouit dune certaine autonomie dans une interdépendance certaine. Si lon choisit des exemples édifiants, selon quil sagisse : de la bonté dune personne, de la beauté dune fleur ou de la vérité dune idée du vrai, du beau, du bien (ou de leur perversion) ces sollicitations atteignent lâme à hauteur de la strate temporelle, intellectuelle ou spirituelle, mais ces trois strates étant liées, cest lêtre entier qui est en émoi. Pour cela, pour que notre être soit entier, en état de fonctionner, nous devons considérer lespace qui distingue ses deux pôles
et lhabiter. Quant à lesprit, qui a surtout été vu comme moyen-terme résultant des relations âme/corps, il faut bien comprendre que sil est cette partition ou ce degré de lâme, il ne lest pas de la nature humaine.
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