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L'art et la science - Le Georges Braque de Carl Einstein






LE GEORGES BRAQUE DE CARL EINSTEIN
 
BraqueCarlEinstein.jpg 
 
 Fac-similé 1ère édition (1934)
 
Carl Einstein (1885-1940) sans lien de parenté avec celle du père de la Relativité –, naquit dans une petite ville du Palatinat rhénan.
Du fait de sa confession juive, il fut directement concerné par la violente vague d'antisémitisme qui balaya l'Europe tout au long de son existence.
Il fut reconnu très tôt comme auteur et critique d'art, notamment avec son premier roman, Bébuquin ou les dilettantes du miracle, paru en 1912, et surtout grâce à son ouvrage La Sculpture nègre, paru en 1915. Ce document fit de lui le véritable découvreur de l'art africain en Europe et lui valut une invitation à enseigner au Bauhaus, invitation qu'il déclina. Il collabora en outre à nombre de revues et de projets collectifs, parmi lesquels la revue Die Aktion de Franz Pfemfert et la célèbre revue Documents : Doctrines, Archéologie, Beaux-arts, Ethnographie, en collaboration avec Georges Bataille.
À la suite d'une campagne de diffamation menée par des extrémistes de droite contre sa pièce Die SchlimmeBotschaft(1921), qui le fit condamner pour blasphème en 1922, Einstein quitta volontairement l'Allemagne (alors sous le régime de la république de Weimar) pour s'installer principalement en France, faisant toutefois des incursions régulières dans son pays.
 
Sa proximité de Braque
Depuis ses premiers séjours à Paris, Einstein rendit de nombreuses visites à Braque, de trois ans son aîné, et, de Berlin, il resta en correspondance avec lui, se tenant informé par le menu de sa production picturale. Après 1928 et son installation définitive en France, les liens se resserrèrent encore entre les deux hommes. Braque fut notamment témoin en 1932 du second mariage d’Einstein avec une jeune iranienne, LydaGuévrékian, cérémonie à partir de laquelle le couple se rendit souvent en visite à Varengeville chez les Braque.
Comme Einstein a tenu à le préciser sur la page de garde, son « Braque » a été écrit en 1931-1932. Ce n’était selon ses propres dires, ni un ‘livre sur Braque’, ni un livre sur ‘Braque et le cubisme’, ni un livre sous l’intitulé « Réflexions » dont il avait un instant caressé l’idée, car son intention était bien de rendre hommage à son ami ; non pas en analysant ses tableaux en historien de l’art, mais comme le précisera Liliane Meffre – « en sociologue et en ethnologue, en considérant son œuvre dans un vaste contexte historique et culturel » – auquel nous allons maintenant nous intéresser.     
 
Sa participation à la naissance et à l’aventure de l’art moderne
Un diagnostic sévère et un tournant historique
« Les impressionnistes avaient accepté avec optimisme la structure donnée du motif, voilà pourquoi il s’agissait seulement de trouver une solution technique et spécialisée. Il n’en reste pas moins que cet impressionnisme accordait déjà aux motifs une valeur de symptôme. C’et le contenu lumineux décoratif qui constituait le critère. L’acte de voir était ainsi, malgré tout, réduit à une observation analytique et la peinture à une technique…La technique est l’excuse de l’idiot qui manque d’idées.
Si l’on voulait parvenir à une nouvelle représentation, et à une nouvelle forme de l’homme et du monde, alors on devait en premier lieu se casser soi-même, casser le cliché du réel et l’histoire conventionnelle. 
C’est cela qu’osèrent, aux côtés de scientifiques et de poètes, deux cubistes [Braque et Picasso] et voilà pourquoi leur audace constitue une action historique de premier ordre.»
 
La nécessité d’une réinvention du monde, de l’acte de voir et de l’espace
« C’était le moment de s’interroger : l’espace est-il un produit fini figé ou une expérience vécue et une projection changeante de l’homme, les objets sont-ils le destin, des substances à la supériorité méprisante ou des symptômes de l’action humaine, instables et indépendants ? »       
Alors qu’on n’avait cessé de consolider le règne des concepts et l’importance des connaissances,  l’espace et le temps honorés par Platon, « végétaient comme des phénomènes inférieurs ». « Espace et temps étaient de la matière morte, sans défense en cas d’abus.
Or d’un point de vue qualitatif et figuratif plus immédiat, l’espace manque complètement d’homogénéité et varie sans cesse dans sa structure concrète ».
Avec la perspective on s’était longtemps imaginé posséder le meilleur moyen de parvenir à une imitation totale, de sorte que la typologie de l’acte de voir avait prévalu sur les expériences vécues spontanées.
« [Dès lors que] des règles préconçues étaient en vigueur, les tableaux dégénéraient en inhibitions des expériences vécues immédiates et éliminaient toute chose foncièrement nouvelle. La réalité était en passe de devenir un tabou univoque ».
 C’est alors que les cubistes se demandèrent : « Comment l’espace devient-il part actuelle ainsi que projection de notre action ? Un tel questionnement mit fin au trafic des substances, l’espace ne constitua plus un présupposé conforme à une règle, mais un problème central de l’invention.
Cette attitude une fois acquise ne constitua plus qu’un symptôme et une phase de l’action humaine. Et ceci mit un terme à la croyance superstitieuse aux objets immortels et stables ; mais du coup tout le problème de la figure redevint brûlant après une longue accalmie ? Désormais, il ne s’agissait plus de reproduire les choses mais de les créer ».
Mais ces cubistes, in fine, auraient-ils succombé à une déformation professionnelle ? Considérant les faits de l’histoire de l’art comme des phénomènes isolés, beaucoup sont amenés à le penser aujourd’hui !
Or, nous le savons bien, il faut s’insérer dans la totalité de l’histoire, par exemple comme le recommande Carl Einstein : « se souvenir que grâce à Riemann [1826-1866] et à Lobatchevski [1792-1856], l’espace avait été depuis longtemps déjà étendu au-delà de ce qui est descriptible d’une manière univoque, se souvenir comment furent bouleversés le trafic des substances et la perspective statique du psychisme ; se souvenir comment la grammaire n’a plus lieu d’être puisque la conjugaison et les déclinaisons ne suffisent plus aux courants psychiques et à la structure sociale.
C’est par la théorie des quanta que fut mise en pièces la continuité bricolée du monde et la causalité homogène, cœur de toute science ancienne ; elle est radicalement mise en doute. Le moi conscient constitue maintenant une façade qui sombre dans l’acte spontané…
Ce cubisme, comme on l’appelle, n’est qu’un élément tout à fait normal à l’intérieur d’une vision globale profondément transformée, et il était grand temps que les peintres se mettent à l’ouvrage et cessent de dormir. Car, comparée au reste, la peinture somnolait dans une arriération désespérante et, comparée à la vision actuelle du monde, elle était honteusement réactionnaire et fausse. »        
 
Ces dernières lignes, de la plume de Carl Einstein, nous montrent qu’il était partie prenante, ô combien ! au bouillonnement scientifique et psychique qui agitait la communauté intellectuelle de l’époque à Paris. C’est ainsi que Maritain et lui s’étaient certainement rencontrés dans la capitale, au hasard de fréquentations communes, avec Jean Cocteau, Erik Satie, Pierre Reverdy, Maurice Sachs et de façon avérée dans le « Groupe d’études philosophiques et scientifiques pour l’examen des tendances nouvelles » créé en 1922 par le Docteur psychiâtre René Allendy.


Date de création : 10/10/2013 @ 09:06
Dernière modification : 10/10/2013 @ 09:17
Catégorie : L'art et la science
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