Parcours
Autres perspectives
Mises à jour du site
03/07//2016 ajout :
16/06//2016 ajout :
01/06//2016 ajout :
15/05//2016 ajout :
01/05//2016 ajout :
10/04//2016 ajout :
02/04//2016 ajout :
24/03//2016 ajout :
05/03/2016 nouvelle perspective :
09/02/2016 ajout :
09/02/2016 ajout :
24/01//2015 ajout :
03/01/2016 ajout :
26/12//2015 ajout :
Phénoménologie
05/12//2015 ajout : Liens Wikipédia
Visites
|
Parcours cartésien - Texte propre à la méthode de Descartes
TEXTE PROPRE À LA MÉTHODE DE DESCARTES Dans ses Notes sur M. Bergson, Péguy souligne que « dans le Discours de la méthode de Descartes[1], paru en 1637, il ny a quune partie, sur six, la deuxième, qui soit des règles de la méthode. En tout, sept pages et demie. Et dans cette deuxième partie même il ny a que le cur, en tout vingt lignes qui soient les règles de la méthode. Ce sont ces vingt lignes qui ont révolutionné le monde et la pensée ». (132) Jétais alors[2] en Allemagne, où loccasion des guerres qui ny sont pas encore finies mavaient appelé ; et, comme je retournais du couronnement de lempereur vers larmée, le commencement de lhiver marrêta en un quartier où, ne trouvant aucune conversation qui me divertit, et nayant dailleurs, par bonheur, aucun soins ni passions qui me troublassent, je demeurais tout le jour enfermé seul dans un poêle où javais tout le loisir de mentretenir avec mes pensées. Entre lesquelles une des premières, fut que je mavisai de considérer que souvent il ny a pas tant de perfection dans les ouvrages composés de plusieurs pièces et faits de la main de divers maîtres, quen ceux auxquels un seul a travaillé. Ainsi voit-on que les bâtiments quun seul architecte a entrepris et achevés ont coutume dêtre plus beaux et mieux ordonnés que ceux que plusieurs ont tâché de raccommoder, en faisant servir de vieilles murailles qui avaient été bâties à dautres fins. (133) Ainsi ces anciennes cités qui, nayant été au commencement que des bourgades, sont devenues par succession de temps de grandes villes, sont ordinairement si mal compassées, au prix de ces places régulières quun ingénieur trace à sa fantaisie dans une plaine, quencore que, considérant leurs édifices chacun à part, on y trouve souvent autant ou plus dart quen ceux des autres, toutefois, à voir comme ils sont arrangés, ici un grand, là un petit, et comme ils rendent les rues courbes et inégales, on dirait que cest plutôt la fortune que la volonté de quelques hommes usant de raison qui les a ainsi disposés. Et si lon considère quil y a eu néanmoins de tout temps quelques officiers qui ont eu charge de prendre garde aux bâtiments des particuliers pour les faire servir à lornement du public, on connaîtra bien quil est malaisé, en ne travaillant que sur les ouvrages dautrui, de faire des choses fort accomplies. Ainsi je mimaginai que les peuples qui, ayant été autrefois demi-sauvages, et ne sétant civilisés que peu à peu, nont fait leur loi quà mesure que lincommodité des crimes et des querelles les y a contraints, ne sauraient être aussi bien policés que ceux qui, dès le commencement quils se sont assemblés, ont observé les constitutions de quelque prudent législateur. Comme il est bien certain que létat de la vraie religion, dont Dieu seul a fait les ordonnances, doit être incomparablement mieux réglé que tous les autres. Et, pour parler des choses humaines, je crois que si Sparte a été autrefois très florissante, ce na pas été à cause de la bonté de chacune de ses lois en particulier, vu que plusieurs étaient fort étranges et même contraires aux bonnes murs, mais à cause que, nayant été inventées que par un seul, elles tendaient toutes à même fin. Et ainsi je pensai que les sciences des livres, au moins celles dont les raisons ne sont que probables, et qui nont aucunes démonstrations, sétant composées et grossies peu à peu des opinions de plusieurs diverses personnes, ne sont point si approchantes de la vérité que les simples raisonnements que peut faire naturellement un homme de bon sens touchant les choses qui se présentent. Et ainsi encore, je pensai que, pour ce que nous avons tous été enfants avant que dêtre hommes, et quil nous a fallu longtemps être (134) gouvernés par nos appétits et nos précepteurs, qui étaient souvent contraires les unes aux autres, et qui, ni les uns ni les autres, ne nous conseillaient peut-être pas toujours le meilleur, il est presque impossible que nos jugements soient si purs ni si solides quils auraient été si nous avions eu lusage entier de notre raison dès le point de notre naissance, et que nous neussions jamais été conduits que par elle. Il est vrai que nous ne voyons point quon jette par terre toute les maisons dune ville pour le seul dessein de les refaire dautre façon, et den rendre les rues plus belles ; mais on voit bien que plusieurs font abattre les leurs pour les rebâtir, et que même quelquefois ils y sont contraints quand elles sont en danger de tomber delles-mêmes et que les fondements nen sont pas bien fermes. A lexemple de quoi je me persuadai quil ny aurait véritablement point dapparence quun particulier fit dessein de réformer un Etat, en y changeant tout dès les fondements, et en le renversant pour le redresser ; ni même aussi de réformer le corps des sciences, ou lordre établi dans les écoles pour les enseigner ; mais que, pour toutes les opinions que javais reçues jusques alors en ma créance, je ne pouvais mieux faire que dentreprendre une bonne fois de les en ôter, afin dy en remettre par après ou dautres meilleurs ou bien les mêmes, lorsque je les aurais ajustées au niveau de la raison. Et je crus fermement que, par ce moyen, je réussirais à conduire ma vie beaucoup mieux que si je ne bâtissais que sur de vieux fondements, et que je ne mappuyasse que sur les principes que je métais laissé persuader en ma jeunesse, sans avoir jamais examiné sils étaient vrais. Car bien que je remarquasse en ceci diverses difficultés, elles nétaient point toutefois sans remède, ni comparables à celles qui se trouvent en la réformation des moindres choses qui touchent le public. Ces grands corps sont trop malaisés à relever étant abattus, ou même à retenir étant ébranlés, et leurs chutes ne peuvent être que très rudes. Puis, pour leurs imperfections, sils en ont, comme la seule diversité qui est entre eux suffit pour assurer que plusieurs en ont, lusage les a sans doute fort adoucies, et même il en a évité ou corrigé insensiblement quantité auxquelles on ne pourrait si bien pourvoir par prudence. . Et enfin elles sont quasi (135) toujours plus supportables que ne serait leur changement ; en même façon que les grands chemins, qui tournoient entre des montagnes, deviennent peu à peu si unis et si commodes, à force dêtre fréquentés, quil est beaucoup meilleur de les suivre, que dentreprendre daller plus droit, en grimpant au-dessus des rochers et descendant jusques au bas des précipices. Cest pourquoi je ne saurais aucunement approuver ces humeurs brouillonnes et inquiètes, qui, nétant appelées ni par leur naissance ni par leur fortune au maniement des affaires publiques, ne laissent pas dy faire toujours, en idée quelque nouvelle réformation. Et si je pensais quil y eût la moindre chose en cet écrit par laquelle on me pût soupçonner de cette folie, je serais très marri de souffrir quil fût publié. Jamais mon dessein ne sest étendu plus avant que de tâcher à réformer mes propres pensées, et de bâtir dans un fonds qui est tout à moi. Que si, mon ouvrage mayant assez plu, je vous en fais voir ici le modèle, ce nest pas pour cela que je veuille conseiller à personne de limiter. Ceux que Dieu a mieux partagés de ses grâces auront peut-être des desseins plus relevés ; mais je crains que celui-ci ne soit déjà que trop hardi pour plusieurs. La seule résolution de se défaire de toutes les opinions quon a reçues auparavant en sa créance nest pas un exemple que chacun doive suivre ; et le monde nest quasi composé que de deux sortes desprits auxquels il ne convient aucunement. A savoir, de ceux qui, se croyant plus habiles quils ne sont, ne se peuvent empêcher de précipiter leurs jugements, ni avoir assez de patience pour conduire par ordre toutes leurs pensées ; doù vient que, sils avaient pris une fois la liberté de douter des principes quils ont reçus et de sécarter du chemin commun, jamais ils ne pourraient tenir le sentier quil faut prendre pour aller plus droit, et demeureraient égarés toute leur vie ; puis de ceux qui, ayant assez de raison, ou de modestie, pour juger quils sont moins capables de distinguer le vrai davec le faux que quelques autres par lesquels ils peuvent être instruits, doivent bien plutôt se contenter de suivre les opinions de ces autres quen chercher eux-mêmes de meilleures. Et pour moi, jaurais sans doute été du nombre de ces derniers, si je navais jamais eu quun seul maître ou que je neusse point su les différences qui ont été de tout (136) temps entre les opinions les plus doctes. Mais, ayant appris, dès le collège quon ne saurait rien imaginer de si étrange et si peu croyable, quil nest été dit par quelquun des philosophes ; et depuis, en voyageant, ayant reconnu que tous ceux qui ont des sentiments fort contraire aux nôtres ne sont pas pour cela barbares ou sauvages, mais que plusieurs usent, autant ou plus que nous de raison ; et ayant considéré combien un même homme, avec son même esprit, étant nourri dès son enfance entre des Français ou des Allemands, devient différent de ce quil serait sil avait toujours vécu entre des Chinois ou des cannibales ; et comment, jusques aux modes de nos habits, la même chose qui nous a plu il y a dix ans, et qui nous plaira peut-être encore avant dix ans, nous semble maintenant extravagante et ridicule ; en sorte que cest bien plus la coutume et lexemple qui nous persuadent quaucune connaissance nest certaine, et que néanmoins la pluralité des voix nest pas une preuve qui vaille rien pour les vérités un peu malaisées à découvrir, à cause quil est bien plus vraisemblable quun homme seul les aient rencontrées que tout un peuple, je ne pouvais choisir personne dont les opinions me semblassent devoir être préférées à celles des autres, et je trouvai comme contraint dentreprendre moi-même de me conduire. Mais, comme un homme qui marche seul et dans les ténèbres, je résolus daller si lentement et duser de tant de circonspection en toutes choses, que si je navançais que fort peu, je me garderais bien au moins de tomber. Même je ne voulus point à rejeter tout à fait aucune des opinions anciennes qui sétaient pu glisser tout à fait autrefois en ma créance sans y avoir été introduites par la raison, que je neusse auparavant employé autant de temps à faire le projet de louvrage que jentreprenais, et à chercher la vraie méthode pour parvenir à la connaissance de toutes les choses dont mon esprit serait capable. Javais un peu étudié, étant plus jeune, entre les parties de la philosophie, à la logique, et, entre les mathématiques, à lanalyse des géomètres et à lalgèbre, trois arts ou sciences qui semblaient devoir contribuer quelque chose à mon dessein. Mais, en les examinant, je pris garde que, pour la logique, ses syllogismes et la (137) plupart de ses autres instructions servent plutôt à expliquer à autrui les choses quon sait, ou même comme lart de Lulle[3], à parler sans jugement de celles quon ignore, quà les apprendre. Et bien quelle contienne, en effet, beaucoup de préceptes très vrais et très bons, il y en a toutefois tant dautres mêlés parmi, qui sont ou nuisibles ou superflus, quil est presque aussi malaisé de les en séparer que de tirer une Diane ou une Minerve hors dun bloc de marbre qui nest point encore ébauché. Puis pour lanalyse des anciens et lalgèbre des modernes, outre quelles ne sétendent quç des matières fort abstraites, et qui ne semblent daucun usage, la première est toujours si astreinte à la considération des figures, quelle ne peut exercer lentendement sans fatiguer beaucoup limagination ; et on est tellement assujetti en la dernière à certaines règles et certains chiffres, quon e a fait un art confus et obscur qui embarrasse lesprit, au lieu dune science qui le cultive. Ce qui fut cause que je pensai quil fallait chercher quelque autre méthode qui, comprenant les avantages de ces trois, fût exempte de leurs défauts. Et comme la multitude des lois fournit souvent des excuses aux vices, en sorte quun Etat est bien mieux réglé lorsque, nen ayant que fort peu, elles y sont étroitement observées ; ainsi, au lieu de ce grand nombre de préceptes dont la logique est composée, je crus que jaurais assez des quatre suivants, pourvu que je prisse une ferme et constante résolution de ne manquer pas une seule fois à les observer. Le premier était de ne recevoir jamais aucune chose pour vraie que je ne la connusse évidemment être telle ; cest-à-dire déviter soigneusement la précipitation et la prévention ; et de ne comprendre rien de plus en mes jugements que ce qui se présenterait si clairement et si distinctement à mon esprit que je neusse aucune occasion de le mettre en doute. (138) Le second de diviser chacune des difficultés que jexaminerais en autant de parcelles quil se pourrait et quil serait requis pour les mieux résoudre. Le troisième, de conduire par ordre mes pensées, en commençant par les choses les plus simples et les plus aisées à connaître, pour monter peu à peu, comme par degrés, jusques à la connaissance des plus composées ; et supposant même de lordre entre ceux qui ne se précèdent point naturellement les uns les autres. Et le dernier, de faire partout des dénombrements si entiers, et des revues si générales, que je fusse assuré de ne rien omettre. Ces longues chaînes de raisons, toutes simples et faciles, dont les géomètres ont coutume de se servir pour parvenir pour parvenir à leurs plus difficiles démonstrations, mavaient donné occasion de mimaginer que toutes les choses qui peuvent tomber sous la connaissance des hommes sentresuivent en même façon, et que, pourvu seulement quon sabstienne den recevoir aucune pour vraie qui ne le soit, et quon garde toujours lordre quil faut pour les déduire les unes des autres, il ny en peut avoir de si éloignées auxquelles enfin on ne parvienne, ni de si cachées quon ne découvre. Et je ne fus pas beaucoup en peine de chercher par lesquelles il était besoin de commencer, car je savais déjà que cétait par les plus simples et les plus aisées à connaître ; et, considérant quentre tous ceux qui ont ci-devant recherché la vérité dans les sciences, il ny a eu que les seuls mathématiciens qui ont pu trouver quelques démonstrations, cest-à-dire quelques raisons certaines et évidentes, je ne doutais point que ce ne fût pas les mêmes quils ont examinées ; bien que je nen espérasse aucune autre utilité, sinon quelles accoutumeraient mon esprit à se repaître de vérités et ne se contenter point de fausses raisons. Mais je neus pas dessein, pour cela, de tâcher dapprendre toutes ces sciences particulières quon nomme communément mathématiques ; et, voyant encore que leurs objets soient différents, elles ne laissent pas de saccorder toutes, en ce quelles ny considèrent autre chose que les divers rapports ou proportions qui sy trouvent, je pensais quil valait mieux que jexaminasse seulement ces proportions en général, et sans les supposer que (139) dans les sujets qui serviraient à men rendre la connaissance plus aisée ; même aussi sans les y astreindre aucunement, afin de les pouvoir dautant mieux appliquer après à tous les autres auxquels elles conviendraient. Puis, ayant pris garde que, pour les connaître, jaurais quelquefois besoin de les considérer chacune en particulier, et quelquefois seulement de les retenir, ou de les comprendre plusieurs ensemble, je pensai que, pour les considérer mieux en particulier, je les devais supposer en des lignes, à cause que je trouvais rien de plus simple ni que je puisse plus distinctement représenter à mon imagination et à mes sens ; mais que, pour les retenir ou les comprendre plusieurs ensemble, il fallait que je les expliquasse par quelques chiffres, les plus courts quil serait possible ; et que, par ce moyen, jemprunterais tout le meilleur de lanalyse géométrique et de lalgèbre, et corrigerais tous les défauts de lune par lautre. Comment, en effet, jose dire que lexacte observation de ce peu de préceptes que javais choisis me donne telle facilité à démêler toutes les questions auxquelles ces deux sciences sétendent, quen deux ou trois mois que jemployai à les examiner, ayant commencé par les plus simples et les plus générales, et chaque vérité que je trouvais étant une règle qui me servait après à en trouver dautres, non seulement je vins à bout de plusieurs que javais jugées autrefois très difficiles, mais il me sembla aussi vers la fin, que je pouvais déterminer, en celles mêmes que jignorais, par quels moyens et jusques où, il était possible de les résoudre. En quoi je ne vous paraîtrai pas peut-être pas être fort vain, si vous considérez que, nayant quune vérité de chaque chose, quiconque la trouve en sait autant quon en peut savoir ; et que, par exemple, un enfant instruit en larithmétique, ayant fait une addition suivant ses règles, se peut assurer davoir trouvé, touchant la somme quil examinait, tout ce que lesprit humain saurait trouver. Car enfin la méthode qui enseigne à suivre le vrai ordre, et à dénombrer exactement toutes les circonstances de ce quon cherche, contient tout ce qui donne de la certitude aux règles darithmétique. Mais ce qui me contentait le plus de cette méthode était que, par elle, jétais assuré duser en tout de ma raison, sinon parfaitement, au moins le mieux qui fût (140) en mon pouvoir, outre que je sentais, en la pratiquant que mon esprit saccoutumait peu à peu à concevoir plus nettement et plus directement ses objets, et que, ne layant point assujettie à aucune matière particulière, je me promettais de lappliquer aussi utilement aux difficultés des autres sciences que javais fait à celle de lalgèbre. Non que pour cela, josasse entreprendre dabord dexaminer toutes celles qui se présenteraient ; car cela même eût été contraire à lordre quelle prescrit. Mais, ayant pris garde que leurs principes devaient tous être empruntés de la philosophie, en laquelle je nen trouvais point encore de certains, je pensais avant tout quil fallait que je tâchasse dy en établir ; et que, cela étant la chose du monde la plus importante, et où la précipitation et la prévention étaient le plus à craindre, je ne devais point entreprendre den venir à bout que je neusse atteint un âge bien plus mûr que celui de vingt trois ans que javais alors ; et que je neusse auparavant employé beaucoup de temps à my préparer, tant en déracinant de mon esprit toutes les mauvaises opinions que jy avais reçues avant ce temps-là, quen faisant amas de plusieurs expériences, pour être, après, la matière de mes raisonnements, et en mexerçant toujours en la méthode que je métais prescrite, afin de my affirmer de plus en plus.[1] In Descartes, uvres, Lettres, Gallimard, La Pléiade, 1953, pp.125-179. [2] Pendant lhiver 1619-1620. A cette date, il est engagé dans les troupes du duc de Bavière qui combattait pour la cause impériale contre lélecteur palatin. Cest alors, pendant les quartiers dhiver que se produisit lévènement décisif de sa vie. Le 10 novembre 1619, durant une nuit denthousiasme et de flamme, au cours de trois songes successifs, il acquiert la certitude de sa vocation et il est ébloui par une révélation admirable. Le centre de cette révélation, cest assurément lintuition dun accord fondamental entre les lois de la nature et les lois des mathématiques, intuition qui devait le conduire, par voie de développement et de conséquence, dun côté à chercher des principes nouveaux et certains pour une philosophie de la nature et pour une philosophie de lesprit, et de lautre, à reprendre, à préciser, à réaliser lexpérience pythagoricienne de soumettre lunivers au monde, et, du même coup, à trouver pour lindustrie de lhomme une prise assurée sur les choses. [3] Raymond Lulle, philosophe et alchimiste espagnol, né à Majorque en 1235. Célèbre par linvention du Grand Art, méthode générale destinée à déterminer toutes les formes et les combinaisons possibles de la pensée. Lapplication de cette méthode devait avoir pour conséquence la conversion des infidèles et lunion de tous les hommes. Pour essayer lefficacité du Grand Art, Lulle entreprit des croisades pacifiques et fit à plusieurs reprises le voyage dAfrique. Il fut lapidé à Bougie en 1315. Date de création : 02/02/2010 @ 07:58 Réactions à cet article
|