L'un comme l'autre redoutaient "l'antivie" artistique que toutes les formes de totalitarisme imposaient. Guernica pour Picasso et "Dehors la nuit est gouvernée" avaient sonné le tocsin ; leurs auteurs se trouvaient pleinement engagés dans la protection de l'immuable devant le transitoire et le contingent. Char redira plus tard que les poèmes écrits à cette période d'avant-guerre obéissaient, dans son esprit, "à l'exigence d'une marche forcée dans l'indicible, avec, pour tout viatique les provisions hasardeuses du langage et la manne des observations et des pressentiments